A la « Dartmouth Medical School » de Hanover aux Etats-Unis, les auteurs ont mesuré l’exposition à l’arsenic de 229 futures mères. Celles-ci ont été réparties en deux groupes, selon qu’elles avaient ou non consommé du riz dans les deux jours précédant l’étude. Or surprise, le taux urinaire d’arsenic mesuré chez les 156 femmes qui en avaient mangé s’est avéré être le double pratiquement, de celui des autres volontaires.
Une augmentation statistiquement significative…
Selon Margaret Karagas, auteur de l’étude, « ce travail confirme le risque d’exposition à l’arsenic lié à la consommation de riz. D’autres recherches seront néanmoins nécessaires pour déterminer les conséquences de cette exposition sur l’organisme ».
Son co-auteur Tracy Punshon, relativise elle aussi ces résultats. « Le riz est une ressource nutritionnelle mondiale. Si un risque pour la santé existe bien, il devra être comparé aux bénéfices (que l’on peut attendre) de sa consommation » souligne-t-elle. Rappelons également que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) fixe à 10 microgrammes par litre la quantité maximale d’arsenic acceptable pour l’eau du robinet.
En revanche, les chercheurs concluent sur l’importance de réglementer la teneur en arsenic tolérable pour le riz. Or aucune norme n’existe actuellement en la matière, tant en Europe qu’aux Etats-Unis. Ce n’est pas le cas de la Chine, où le riz est un aliment national. L’Empire du milieu a déjà pris les devants, et impose un maximum de « 0,15 microgramme d’arsenic par kilogramme de riz ».
Interrogée par Destination Santé, l’Agence nationale de Sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) confirme n’avoir émis aucune recommandation particulière dans ce domaine. A travers ses « Etudes sur l’Alimentation Totale française » (EAT 1 et EAT 2, respectivement réalisées en 2004 et 2011), elle note « une diminution de l’exposition à l’arsenic à travers l’alimentation, et souligne que les efforts pour [sa] diminution doivent se poursuivre ».