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18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 18:57

Le Point.fr - Publié le 17/01/2013

Plus de 350 témoignages ont été enregistrés en quelques semaines. Du jamais-vu. À ce rythme, le scandale pourrait s'avérer plus important que celui du Mediator !

Photo d'illustration

Photo d'illustration © Florence Durand / Sipa

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Le 15 décembre, Me Jean-Christophe Coubris a représenté Marion Labat pour sa plainte contre le laboratoire Bayer et contre le directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), une première en France. Il représente aussi les victimes du Mediator et des prothèses mammaires. D'après lui, le scandale de la pilule ne fait que commencer.

Lepoint.fr : combien de dossiers de victimes avez-vous reçu ?

Me Coubris : Chaque jour, quinze à vingt témoignages nous arrivent. Et à date, nous en avons déjà reçu plus de 350.

Le nombre de victimes de la pilule a-t-il été sous-estimé ?

En si peu de temps, c'est rarissime voire exceptionnel de recevoir autant de dossiers. Nous représentons plus de deux mille victimes du Mediator et autant de victimes du procès des prothèses mammaires. La tournure que prend ce nouveau scandale sanitaire nous laisse penser que le nombre de victimes pourrait dépasser celui du Mediator.

À quelle époque sont arrivés les accidents ?

Le plus ancien date de 1984 et d'autres très récents en janvier 2013, mais la majorité des accidents s'est produite entre 2009 et 2012.

Quelles sont les générations de pilules mises en cause ?

Essentiellement la 3e et la 4e génération ainsi que la Diane 35 et quelques cas de pilules de 2e génération. La 4e génération, qui représente un tiers des cas, semble encore plus dangereuse au vu des dossiers que nous avons recueillis.

De quoi souffrent exactement les victimes ?

70 % ont eu une embolie pulmonaire et 30 % un accident vasculaire cérébral. Et malheureusement, parmi les plaintes que nous avons reçues, on déplore onze décès, majoritairement des jeunes filles âgées de 16 à 20 ans. L'âge moyen de toutes les femmes est globalement très jeune au moment de l'accident et très peu d'entre elles fumaient. En plus de séquelles graves chez certaines, toutes sont désormais sous surveillance à vie et sont contraintes de porter des bas de contention chaque jour, sans parler des difficultés et du suivi renforcé lors des grossesses. Elles ont toutes en commun aujourd'hui une force et une volonté de se faire entendre.

Comment s'est établi le lien entre les pilules et les accidents ?

Pour la moitié des patientes, le corps médical les a informées de la responsabilité de la pilule au moment de l'accident. Mais les autres ignoraient complètement la cause de leur AVC ou de leur embolie pulmonaire, provoquant de terribles angoisses. C'est tout récemment, avec la médiatisation actuelle, que ces personnes ont pris conscience de la relation de cause à effet avec la prise de pilule. D'autant que, suite à leur accident, toutes ces femmes se sont vues formellement interdire toute contraception orale. À vie.

Combien de pilules sont mises en cause et lesquelles ?

19 marques de pilules pour l'instant. Six pilules reviennent majoritairement et représentent 60 % des plaintes. Ce sont d'abord Jasmine, Jasminelle et Yaz, des pilules de 4e génération puis Meliane et Melodia, pilules de 3e génération et enfin Diane 35..., toutes fabriquées par le laboratoire Bayer. Concernant Diane 35, je souhaite souligner qu'il est aberrant que ce médicament normalement prescrit pour l'acné l'ait été comme contraceptif ! Il semble qu'avec cette pilule, les accidents surviennent plus spécifiquement après douze mois d'utilisation alors que dans les autres cas, les accidents arrivent souvent dans les premiers mois de la prise.

Quelle suite juridique allez-vous donner à ces dossiers ?

La semaine prochaine nous déposons une dizaine de plaintes à Bobigny et des centaines suivront dans les semaines à venir. Il faudra attendre au moins deux ou trois ans avant que les procès aient lieu pour la procédure pénale. Pour la plus grande partie de ces victimes, je suis convaincu d'obtenir réparation soit dans le cadre de la procédure pénale, soit par le biais d'une autre procédure.

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