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2 novembre 2011 3 02 /11 /novembre /2011 14:05

 

 Médecins : vers la fin des gardes de nuit ?
Sud-ouest dimanche 18 septembre 2011
Déjà supprimées dans plusieurs régions de France, les astreintes de nuit profonde des généralistes sont amenées à disparaître en ville comme à la campagne
En dépit de la suppression du financement des astreintes de nuit profonde, le médecin Pierre Duporté reste disponible pour ses patients 24 h sur 24 dans le canton de Bazas (33). photo stéphane Lartigue
C’est dans les cartons… Au grand dam de certains médecins et patients. Les Agences régionales de santé (1) envisagent de généraliser la suppression des astreintes de nuit profonde, comprises entre minuit et 8 heures, pour tous les généralistes.
Si c’est déjà le cas dans plusieurs départements de France comme en Gironde (sauf Bordeaux et CUB), dans le Lot-et-Garonne, en Charente, en Charente-Maritime (lire ci-dessous) et dans certains secteurs de la Dordogne (2), les ARS souhaitent étendre le dispositif à l’ensemble du territoire. « Un cahier des charges régional sera arrêté fin 2011, début 2012, mais rien n’est encore décidé », tempère Patrice Richard, directeur de l’offre de soins à l’ARS Aquitaine. Économies obligent. Les médecins ne se déplaceront plus chez leurs patients, qui seront renvoyés vers le centre 15, à l’hôpital, où un médecin régulateur réalisera un diagnostic par téléphone.
La colère de SOS Médecins
Si cette décision est adoptée, ce sont près de 30 000 patients dans l’agglomération bordelaise qui s’orienteront chaque année vers les hôpitaux déjà surchargés. Et la mesure commence déjà à irriter certains professionnels. Notamment au sein de l’association SOS Médecins, où les praticiens réalisent bon nombre de leurs actes en visites de nuit à domicile. Ces médecins généralistes ont même tiré la sonnette d’alarme en lançant une pétition en ligne. « C’est une mesure strictement comptable qui remet notre travail en question et qui risque de surcharger encore un peu plus les urgences des hôpitaux », lâche Frédéric Chemin, président de l’association.
Un avis partagé par le docteur Vincent Maisonnave, urgentiste sur la côte basco-landaise : « Si ce système est généralisé, je pense que l’ARS devra augmenter le nombre de médecins régulateurs dans les hôpitaux qui vont recevoir davantage d’appels téléphoniques. »
Également médecin, la députée socialiste bordelaise Michèle Delaunay est montée au créneau à l’Assemblée nationale en interpellant la secrétaire d’État à la Santé, Nora Berra : « Cette mesure de suppression des astreintes de nuit est honteuse ! Réductrice ! Elle prive les Français de leur médecin pendant la nuit, alors qu’il s’agit d’un service public. C’est pourtant pendant la nuit profonde que les patients souffrent et broient du noir. Je ne pense pas que le médecin régulateur du 15 chargé de faire un diagnostic téléphonique leur accordera la même écoute », s’agace l’élue.
Mais si les ARS décident de supprimer le financement des astreintes des généralistes, cela n’empêchera pas les médecins qui le souhaitent d’assurer des permanences de soins au domicile des patients, en empochant une simple visite. C’est le cas du docteur Pierre Duporté, médecin généraliste à Bernos, dans le canton de Bazas (33), disponible 24 heures sur 24 et qui ne compte pas les heures avec ses patients. Mais les professionnels de la santé sont loin d’avoir tous la même opinion. C’est le cas de nombreux généralistes. Selon le médecin bordelais Bernard Plédran, du syndicat MG France, si de telles mesures sont prises, c’est aussi parce que les patients ont abusé du système.
« Pas magicien »
« Une visite à domicile la nuit ne sert pas à grand-chose, car un généraliste n’est pas un magicien. Si le malade est dans un état grave, il faut contacter le centre 15 ou les pompiers. Souvent, les patients appellent alors qu’ils pourraient très bien attendre le lendemain. » Pourtant, il n’est guère aisé de réaliser un bilan clinique par téléphone… « Mais lorsqu’un médecin généraliste travaille de jour et qu’il doit en plus assurer des astreintes de nuit auprès des malades, il ne dort pas. Et à ce moment-là aussi, il peut se tromper de diagnostic », insiste-t-il.
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