Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 11:45

Les antidépresseurs de la famille du Prozac connaissent depuis une vingtaine d’années un formidable succès. Un Français sur dix s’est vu l’an dernier prescrire la « pilule du bonheur » - comme les médias l’ont baptisée à son apparition dans les années 1980 - alors que le taux de prévalence de la dépression dans la population est estimé à moins de 5%. Utilisés pour soigner les troubles de l’humeur, l’anorexie, les coups de blues et les vraies dépressions, le Prozac et ses cousins se sont aussi répandus chez les enfants et les adolescents. Retour de bâton : jugeant que les antidépresseurs sont trop dangereux, le ministre de la Santé envisage maintenant d’encadrer leur usage chez les moins de 18 ans.

Depuis le début des années 1990, des médecins américains et européens ont commencé à suspecter la fluoxétine (nom générique de la molécule du Prozac) d’avoir des effets secondaires bien plus graves que ceux qui sont stipulés sur la notice - perte d’appétit, troubles du sommeil, baisse de la libido... Les témoignages de patients faisaient souvent état de crises d’épilepsie, de sautes d’humeur, d’accès de violence et d’idées suicidaires. Plusieurs actions en justice ont été intentées aux Etats-Unis par des familles de victimes de meurtres et de suicides attribués au Prozac. Mais le fabricant, Eli Lilly, a toujours réfuté ces accusations et gagné ses procès - parfois en concluant des accords secrets avec les plaignants pour qu’ils retirent leur plainte, comme en 1994. « Ce médicament a été prescrit à plus de 50 millions de personnes dans le monde et sa sécurité et son efficacité sont bien établies », n’a cessé de marteler le laboratoire.

Pourtant, les preuves de sa dangerosité ne cessent de s’accumuler. Après avoir été intriguées par des anomalies dans une étude réalisée par le fabricant mais jamais publiée, les autorités médicales de chaque côté de l’Atlantique - la Food and Drug Administration (FDA), aux Etats-Unis, et l’Agence européenne du médicament - ont demandé en 2003 à consulter toutes les données concernant les essais cliniques des antidépresseurs dits de deuxième génération. Les résultats, publiés en octobre 2004, laissent peu de place au doute : ils indiquent que, dans 13 cas sur 15, ces molécules ne sont pas plus efficaces qu’un placebo et que les patients sous traitement sont trois fois plus nombreux à envisager le suicide ou à faire une tentative. En décembre dernier, le British Medical Journal a reçu un courrier anonyme contenant des notes internes de la filiale allemande d’Eli Lilly, probablement envoyé par un employé, qui montre que la firme a tenté de dissimuler délibérément les résultats d’études cliniques en demandant aux médecins d’enregistrer les suicides de patients comme des « surdosages ».

« C’est un abus de confiance criminel, s’emporte le Dr Robert Bourguignon. Dommage que ces informations n’aient pas été rendues publiques il y a huit ans : j’aurais sans aucun doute gagné mon procès ». Ce médecin bruxellois, responsable d’une agence d’information médicale indépendante, s’est vu traîner en justice par Eli Lilly en 1997, pour avoir publié dans une revue scientifique une étude réalisée auprès de 500 confrères sur les effets secondaires du Prozac, faisant état d’un nombre anormal de crises de violence et de tentatives de suicide parmi leurs patients. Le laboratoire a fait témoigner une brochette de spécialistes et le Dr Bourguignon a été condamné pour diffamation.

Partager cet article
Repost0
21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 11:44
Des relations difficiles avec l’école et leur famille

 Bourrés de psychotropes, ils sont aussi de plus en plus nombreux à essayer de se suicider, comme les deux collégiennes de Calais qui ont disparu après avoir annoncé leur geste sur Internet. Si le nombre de moins de 25 ans qui « réussissent » reste stable (moins d’un millier par an), celui des tentatives ne cesse de progresser : entre 10 000 et 15 000 adolescents chaque année. Sans compter les nombreux cas qui ne donnent pas lieu à hospitalisation et passent inaperçus. « Ce chiffre a progressé de 40% depuis dix ans, en particulier chez les filles, explique Marie Choquet, épidémiologiste à l’Inserm. Les pensées suicidaires ne sont pas plus nombreuses qu’avant, mais il semble que l’on passe de plus en plus facilement à l’acte, comme si le geste se banalisait. »

La plupart des candidats au suicide sont, apparemment, des ados comme les autres : ils ont des amis, sortent souvent, ont une relation amoureuse dans 70% des cas ; leur consommation d’alcool ou de drogue n’a rien d’exceptionnel et leurs parents sont en majorité mariés et vivent ensemble. « Mais 82% d’entre eux sont considérés comme déprimés, poursuit Marie Choquet. Ils ont des relations difficiles avec le système scolaire ou professionnel et surtout avec leur famille. Les garçons sont deux fois moins touchés que les filles, mais, chez eux, le malaise se traduit plutôt par des comportements violents et des conduites à risque, comme la toxicomanie. On voit aussi augmenter les gestes d’agression contre soi-même, comme les scarifications, les tatouages, et les piercings. »

Dans 13 cas sur 15, ces molécules ne sont pas plus efficaces qu’un placebo, et les patients sous traitement sont trois fois plus nombreux à envisager le suicide

Peut-on établir une relation de cause à effet entre la surconsommation de psychotropes et l’augmentation des suicides en France ? Aucun expert ne se risque à l’affirmer, car les données épidémiologiques sont très rares, sinon quasi inexistantes. Mais les doutes sur les effets secondaires des pilules ne cessent de grandir. « Il est extrêmement difficile de distinguer les effets des médicaments et ceux de la dépression elle-même, note Bernard Golse, pédopsychiatre à l’hôpital Necker, mais on peut tout de même remarquer que la moitié des ados qui récidivent après une première tentative de suicide utilisent les médicaments qu’on leur a prescrits, et 60% d’entre eux réussissent. » Mais il y a plus grave. On découvre aujourd’hui que certains psychotropes censés soigner les dépressifs ont une fâcheuse tendance à favoriser les comportements agressifs et les passages à l’acte suicidaire, en particulier chez les jeunes.

Partager cet article
Repost0
21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 11:43

Gavés d’antidépresseurs et d’anxiolytiques, les jeunes Français sont de plus en plus nombreux à tenter de se suicider. Des voix s’élèvent pour dénoncer les tragiques effets secondaires de médicaments mal prescrits

 
 Les pilules du malheur

par Gilbert Charles

Gavés d’antidépresseurs et d’anxiolytiques, les jeunes Français sont de plus en plus nombreux à tenter de se suicider. Des voix s’élèvent pour dénoncer les tragiques effets secondaires de médicaments mal prescrits

« Je ne dis pas que ce sont les médicaments qui l’ont tuée, mais je ne peux pas m’empêcher de penser qu’ils y sont pour quelque chose... » Foulard Hermès et Brushing impeccable, Marie-Claude D., épouse d’un ingénieur parisien et mère de quatre enfants, étouffe un sanglot en évoquant sa fille cadette, Olivia, qui s’est suicidée l’an dernier, à l’âge de 18 ans. « Elle était rebelle et repliée sur elle-même, je ne comprenais pas. Elle avait déjà fait une tentative à 14 ans. J’ai appris plus tard, en lisant son journal, qu’elle avait subi une agression sexuelle et n’en avait jamais rien dit. Elle a finalement réussi à passer son bac, mais s’est remise à déprimer. Nous l’avons emmenée chez un généraliste, qui lui a prescrit du Prozac.

Deux mois plus tard, elle n’allait pas mieux. Il a augmenté les doses, en ajoutant un tranquillisant. » Un soir de novembre, Olivia avale le contenu des boîtes de pilules après avoir rédigé une lettre d’adieu. Elle se réveille quelques heures plus tard dans un demi-coma et, constatant qu’elle est toujours vivante, se hisse jusqu’à la fenêtre et saute du 6e étage. « Elle avait une rage d’en finir, soupire sa mère. Depuis, j’ai appris que ces médicaments pouvaient favoriser les pulsions suicidaires. Et je m’interroge. »

« Je vois arriver dans ma consultation des gamins de 11-12 ans avec des ordonnances de grand-mère comprenant des calmants le matin et des somnifères le soir »

Elle n’est pas la seule. Adhérente de l’association Phare enfants-parents, Marie-Claude participe régulièrement au « groupe de parole des parents endeuillés ». Chaque dernier samedi du mois, une vingtaine de pères et de mères d’adolescents suicidés ou tués dans des accidents de la route se retrouvent pour discuter et s’entraider dans leur terrible épreuve. Un sujet revient souvent dans les conversations : celui des psychotropes et de leurs effets secondaires. Leurs enfants suicidés prenaient presque tous des anxiolytiques, des somnifères ou des antidépresseurs pour calmer leur mal de vivre. Des médicaments dont l’usage s’est banalisé ces dernières années, chez les adultes comme chez les jeunes, et dont les spécialistes dénoncent aujourd’hui les abus et les risques.

La consommation de « pilules pour la tête » chez les enfants et les adolescents connaît en France une véritable explosion. « Je vois arriver dans ma consultation des gamins de 11-12 ans avec des ordonnances de grand-mère comprenant des calmants le matin et des somnifères le soir, s’indigne Xavier Pommereau, chef de service de psychiatrie pour adolescents du CHU de Bordeaux. Certains sont carrément accros aux médicaments depuis deux ou trois ans et nous sommes parfois obligés de les sevrer à l’hôpital, avant toute prise en charge. Il y a une dérive évidente dans ce domaine depuis quelques années : il est temps de tirer la sonnette d’alarme. » Les jeunes semblent recourir aux pilules au moindre malaise, comme une gomme à effacer les problèmes. Selon une enquête quadriennale de l’Inserm menée auprès de lycéens, les adolescents français arrivent au deuxième rang européen pour la consommation de médicaments « psy », à égalité avec la Croatie : 19% des garçons et 26% des filles de 16-17 ans reconnaissent en avoir pris au moins une fois, avec ou sans ordonnance. Une étude menée à Strasbourg en 1989 a montré que 12% des enfants à l’école primaire étaient traités avec force sirops ou pilules pour des troubles du sommeil, dont les trois quarts depuis l’âge de 4 ans !

« Le phénomène s’est accéléré depuis dix ans, note Manuel Bouvard, pédopsychiatre à l’hôpital Charles-Perrens, à Bordeaux. Les psychotropes sont de plus en plus souvent prescrits pour l’insomnie, l’agitation, l’anxiété ou la boulimie, troubles qui n’ont rien à voir avec leur indication de départ. » On prescrit un peu n’importe comment et à n’importe qui : les spécialistes estiment que 6 à 7% des adolescents sont réellement déprimés, dont la moitié ne sont pas traités, alors que beaucoup d’autres sont mis sous antidépresseur sans réelle justification. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce ne sont pas les psychiatres qui délivrent le plus d’ordonnances, mais les généralistes, à l’origine de 90% des prescriptions, y compris pour les enfants. Dans la moitié des cas, les jeunes obtiennent le médicament sans passer par le cabinet d’un médecin, en se servant simplement dans la pharmacie de leurs parents. Les pilules font aussi l’objet de trafics dans les cours de récréation des collèges et des lycées. « On fustige le cannabis et l’alcool, mais personne ne parle de la toxicomanie pharmaceutique, dénonce le psychiatre Roland Broca, président de la Fédération française de santé mentale. Les médicaments ne sont pas systématiquement recherchés en cas d’accident de la route, mais je suis persuadé qu’ils sont responsables de presque autant de morts que l’alcool. »

Partager cet article
Repost0
21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 11:26
Hémochromatose : le fer qui tue
[21 mai 2012 - 11h14]

 

C’est à partir d’aujourd’hui que se tient la Semaine nationale de sensibilisation au dépistage de l’hémochromatose. Cette maladie génétique qui touche 1 Français sur 300, est caractérisée par une surcharge de l’organisme en fer. Peu connue du grand public, elle provoque chaque année 2 000 décès dans notre pays.

L’hémochromatose génétique (HG) est due à une absorption excessive du fer provenant des aliments. Elle « a pour conséquence l’accumulation progressive de fer dans tous les organes : le foie, le pancréas, le cœur, les glandes endocrines, les articulations et la peau » indique l’Association Hémochromatose France (AHF).

Ses premiers signes apparaissent le plus souvent vers 25-30 ans chez l’homme, 30-35 ans chez la femme. Dans un premier temps, la maladie se manifeste par une fatigue chronique, des douleurs dans les mains, les poignets, les genoux et les chevilles, une baisse de la libido ou encore une coloration terne, grise ou anormalement « bronzée » de la peau.

Quand le fer est destructeur

« Ce fer accumulé, détruit les organes. Apparaissent alors un diabète sucré, une insuffisance cardiaque, des douleurs articulaires, une cirrhose voire un cancer ». Aujourd’hui, nous disposons de tous les moyens pour éviter d’en arriver là. Il suffit en effet d’une simple prise de sang pour diagnostiquer la maladie. Quant au traitement – basé sur l’éviction du fer de l’alimentation et sur des saignées régulières - il a amplement prouvé son efficacité.

Au cours de cette semaine, l’AHF souhaite informer le plus large public. L’objectif, c’est bien entendu d’orienter vers le dépistage. Pour tout savoir sur cette semaine d’information, consultez le site www.hemochromatose.fr/. Vous pouvez également demander de la documentation par courriel contact@hemochromatose.fr.

Partager cet article
Repost0
13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 10:31

Une nouvelle étude américaine, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) montre que l'exposition au bisphénol A (BPA) augmente l'incidence de cancers du sein chez le singe, rapporte Le Monde. Chez les rongeurs, ce fait est connu depuis longtemps.

Andrew Tharp et Maricel Maffini de la Université Tufts (Boston) ont, avec leurs collègues, administré à des femelles macaques, pendant les deux derniers mois de leur grossesse, une faible dose de BPA donnant une concentration sanguine comparable à celle trouvée dans la population humaine.

Ils ont ensuite évalué les effets sur leur descendance en prélevant la glande mammaire des nouveaux-nés et en la comparant à celle d'un groupe-témoin. Chez les singes exposés, le développement de la glande mammaire était plus avancé dès la naissance.

Dans le cas des souris et des rats, ces changements de morphologie de la glande mammaire s'accroissent avec l'âge. Les différences avec les animaux qui n'ont pas été exposés deviennent de plus en plus marquées avec le temps et favorisent, plus tard le développement de lésions précancéreuses et cancéreuses.

"L'exposition in utero au BPA produisant des effets identiques sur la glande mammaire à court terme chez les rongeurs et les primates, il est probable que les effets à long terme soient analogues. Et il n'y a nulle raison qu'ils épargnent l'espèce humaine", indique Ana Soto, co-auteure de l'étude.

Elle pointe un autre indice en ce sens: "Si on considère le DES (diéthylstilbestrol, molécule active du distilbène, un médicament désormais interdit), très proche du BPA, on sait depuis 1986 que chez la souris, l'exposition in utero augmente l'incidence de cancers mammaires. Avec le scandale du distilbène, on sait depuis 2006 que les femmes qui ont été exposées au DES durant leur stade fœtal ont deux fois plus de risques de développer un cancer du sein après 40 ans.

En France, rappelle Le Monde, un projet de loi déposé en 2011 par le député (PS) Gérard Bapt, prévoit l'interdiction du BPA dès 2013 dans les contenants alimentaires pour les enfants, puis en 2014 pour les autres. Les autorités européenne (EFSA) et américaine (FDA) considèrent pour leur part que les preuves manquent pour bannir ce produit. Le Réseau Environnement Santé (RES), notamment, dénonce régulièrement les conflits d'intérêts qui prévalent à l'EFSA.

Partager cet article
Repost0
13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 10:25

L'ancienne majorité a lancé le plan Écophyto 2018, qui vise à réduire de moitié l'utilisation de pesticides dans l'Hexagone à l'horizon 2018 par rapport aux niveaux de 2008. Un objectif ambitieux, certainement difficile à atteindre, mais qui s'imposait : la France est en effet le plus grand consommateur européen de ces substances associées à de nombreux troubles et maladies (NDLR : Un lien a notamment été établi puis récemment confirmé entre le recours aux pesticides et la maladie de Parkinson chez les agriculteurs).

Si l'on en croit le résultat d'une étude scientifique parue au début du mois dernier, les insecticides favoriseraient aussi... les accouchements prématurés ainsi que la diminution du poids des nourrissons à la naissance. « Les femmes que nous avons examinées sont exposées principalement par l'alimentation, et peut-être aussi par les insecticides utilisés sur les différents terrains à proximité », a précisé le docteur Bruce Lanphear, qui a dirigé les travaux.

Ceux-ci ont consisté à suivre trois cent six femmes enceintes provenant de divers groupes sociaux-économiques et de différentes zones urbaines ou rurales dans la région de Cincinnati (Ohio, États-Unis). Il se trouve que toutes étaient, à des degrés plus ou moins importants, porteuses de traces de pesticides dans leur organisme. En comparant les futures mamans en fonction de leur niveau d’exposition, l’équipe de M. Lanphear a démontré que les 15 % des femmes enceintes les plus vulnérables présentaient, à l’arrivée, un taux d’insecticides dans le corps dix fois supérieur aux autres individus. Un pourcentage qui, lui aussi, appelle à l'action.

Partager cet article
Repost0
13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 10:24

Les produits chimiques font partie de notre quotidien et le facilitent. Mais certains se révèlent nocifs. Si on sait désormais que le bisphénol A est à bannir, bien d'autres produits sont tout aussi dangereux. État des lieux avec Zegreenweb.com.


Déjà proscrit dans plusieurs pays, le bisphénol A sera interdit dans nos frontières à compter du 1er janvier 2014.

Déjà proscrit dans plusieurs pays, le bisphénol A sera interdit dans nos frontières à compter du 1er janvier 2014.  Crédit

De plus en plus présents dans le débat public, après des décennies de musellement ou d'indifférence, les produits chimiques font de plus en plus jaser. Déjà proscrit dans plusieurs pays, le bisphénol A sera interdit dans nos frontières à compter du 1er janvier 2014. Il n'est toutefois pas le seul à semer le trouble, voire pire...

Le bisphénol A favoriserait les maladies cardiovasculaires

Entrant notamment dans le processus de fabrication des conditionnements alimentaires (ce ne sera plus le cas dans l'Hexagone à partir du 1er janvier 2014, au grand dam de nombreux fabricants qui redoutent de ne pas parvenir à mettre au point un substitut efficace dans les délais fixés par la loi), objet de débats animés à l'échelle européenne, déjà suspecté de favoriser des maladies comme le cancer, le diabète, l'obésité et la stérilité, le bisphénol A (BPA) est aussi lié au développement de maladies cardiovasculaires chez des sujets en bonne santé. Telle est en tout cas la conclusion d'experts du Peninsula College of Medicine and Dentistry, de l'Université d'Exeter (Grande-Bretagne) et du Centre européen pour l'Environnement et la Santé humaine, auteurs d'une étude publiée en février dernier.

Pour y parvenir, ils ont dix années durant expertisé les échantillons d'urine de sept cent cinquante-huit personnes initialement considérées comme « saines », mais qui ont développé plus tard une maladie du cœur, ainsi que ceux de huit cent soixante-et-un individus également en bonne santé et qui, de leur côté, n'ont pas été en proie à des problèmes cardiaques. Leurs investigations ont révélé que les premiers sujets présentaient des concentrations de BPA plus élevées dans leurs urines.

« Il est maintenant important que les agences gouvernementales organisent des essais sur le modèle de ceux réalisés pour les médicaments, car le fonctionnement du BPA dans le corps humain est encore inconnu », a commenté le Professeur David Melzer, directeur de l’étude. On ne saurait lui donner tort.


 

Partager cet article
Repost0
11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 19:35
Temps de lecture Temps de lecture : 3 minutes

LE PLUS. Depuis les années 1970, le nombre de personnes souffrant de dépression en France a explosé. Un mal moderne ? Plutôt une affaire de diagnostics et d'émergence de nouveaux "médicaments", explique Philippe Pignarre, auteur de  "Comment la dépression est devenue une épidémie" (La Découverte - mai 2012).

S’il apparaît justifié de parler aujourd’hui d’"épidémie de dépression", il faut immédiatement répondre à la question : mais, avant, il n’y avait pas de dépressions ?

 

Dépression, image d'illustration (SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA)

Dépression, image d'illustration (SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA)

 

On pourrait résumer ainsi la réponse apportée dans ce livre : avant, il y avait un chaos de troubles divers, d’états d’âmes différenciés que l’on n’avait aucune raison de ranger dans une catégorie unique : on parlait de neurasthénie, d’acédie, de mélancolie, de spleen, de langueur, etc. Alors - question suivante - est-on devenu, d’un seul coup, plus clairvoyant ? La science s’est-elle imposée là où la poésie triomphait ? La lumière a-t-elle succédé à l’obscurité ?

 

C’est une explication peu convaincante même si elle est fréquente. Pourquoi serions-nous devenus plus intelligents en quelques années ?

 

L'arrivée des antidépresseurs

 

Il s’est passé, en fait, quelque chose de très simple et dont les effets continuent jusqu’à aujourd’hui : on a inventé, à partir du milieu des années 1960, une nouvelle classe de médicaments, des sortes d’"énergisants psychiques", auxquels on a donné le nom d’antidépresseurs (c’était un peu par hasard car on cherchait un nouveau médicament pour calmer les patients souffrant de schizophrénie ou, encore un traitement de la tuberculose).

 

C’est avec cette invention que les choses changent : toutes les personnes susceptibles d’aller mieux (de retrouver un état antérieur de bien-être) en prenant un tel énergisant psychique ont été étiquetées dépressives. Les plaintes jusque-là dispersées ont été unifiées sous un seul nom au bénéfice de la médecine (et de l’industrie pharmaceutique).

 

Et à chaque fois que l’industrie pharmaceutique a mis sur le marché une nouvelle famille d’énergisants d’un usage plus facile, avec moins d’effets secondaires (que les médecins généralistes et pas seulement les psychiatres pouvaient prescrire plus facilement), les diagnostics de dépression ont connu un bond en avant.

 

L'antidépresseur, une prescription facile

 

Le gros changement provoqué par l’arrivée des antidépresseurs a donc d’abord eu lieu chez les médecins : ils ont commencé à regarder et écouter leurs patients autrement. Ils ont très vite appris à diagnostiquer la dépression sans tenir compte du contenu de la plainte du patient (une demi-journée de formations est suffisante selon l’Organisation mondiale de la santé qui a beaucoup milité, grâce aux subsides des industriels, pour que chaque pays adopte le modèle occidental même si c’est parfois comme en Chine, par exemple). "Parle toujours… j’observe des signes, des comportements, visibles derrière ce que tu dis."

 

La dépression devient le "plus petit dénominateur commun" de toute une série de gens qui viennent consulter un médecin ou un psychologue. Pas besoin d’aller très loin dans l’écoute du patient, le mieux est d’essayer un antidépresseur dont le succès viendra conforter le diagnostic. Car la spécificité d’un médicament psychotrope est de marcher indépendamment du contenu de la plainte.

 

Ensuite, une série de nouveaux pas sont vite franchis :

 

1. Le contenu de la plainte n’a finalement pas d’importance ;

2. donc, elle est seulement traitée comme un prétexte ou une justification que le patient invente pour expliquer son état ;

3. donc, la dépression n’a pas de cause extérieure ;

4. donc, elle est à l’intérieur du psychisme ou, mieux encore, dans les mécanismes cérébraux, neuronaux (avec, peut-être, une prédisposition génétique) ;

5. donc, il ne faut surtout pas prendre en compte les raisons que le patient donne à son état.

 

Résultat : vous entrez dans le cabinet du médecin en croyant être victime d’une "vie de merde" et ne plus arriver à l’assumer ? Illusion ! Votre sérotonine est seulement déréglée ! Comme le diabète est un manque d’insuline, la plainte dépressive est un surcroît de sérotonine…

 

Et quand le système entre en crise...

 

Voilà un système qui ne peut que s’emballer. Tout ce qui peut justifier la prescription d’un énergisant psychique est une dépression. C’est devenu un trouble banal. Plus les nouveaux antidépresseurs seront "légers" et donc anodins, et plus il y aura de personnes auxquelles on pourra les prescrire.

 

Évidemment, il arrive que le système entre en crise. C’est à chaque fois que la réalité d’une cause extérieure ne peut plus être niée : ainsi, quand le harcèlement moral (conjugal ou dans l’entreprise) s’est imposé comme une réalité, les prescripteurs et les biologistes n’ont pas su quoi en faire. De même, quand la violence conjugale et le viol ont cessé d’être relativisés (et il a fallu de fortes mobilisations sociales), l’explication par "la dépression due à l’excès de sérotonine" a paru un peu courte… Mais la biologie qui s’est imposée est faite justement pour ignorer ces problèmes.

 

Partager cet article
Repost0
11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 16:50
MEDIATOR, t'as toujours tort…..

Pendant l’esbroufe électorale, les consommateurs du Médiator ont été floués par l’ancien président de l’association de défense des victimes...

Trou dans la caisse….. Oui, oui, vous avez bien lu. José Duquenoy, président de l’ADVM (Association défense victimes Médiator) démis de ses fonctions en mars dernier, est accusé par la nouvelle présidence d’avoir utilisé les cotisations pour son usage personnel. En cause un trou de 13 480€, révélé par la Voix du Nord.

Les faits : José Duquenoy était aux abonnés absents depuis la fin 2011. La secrétaire de l’association en examinant les comptes s’est rendu compte que ce n’était pas clair. 887 adhérents censés avoir payé 20€ chacun, mais la moitié seulement aurait cotisé. José Duquenoy se serait fait rembourser des frais de déplacement par l’association alors que le Ministère de la Santé l’avait déjà indemnisé. Il aurait aussi utilisé le chéquier de l’association pour payer les 460€ de caution de son appartement. Vous pourriez me dire que ce ne sont pas des grosses sommes, au regard de la gabegie présidentielle. (Budget fleurs : 280 000€ par an, budget repas de l’Elysée par an : 1 000 000€, cafetière magique d’Air Force 1 présidentiel : 35 000€ etc….). Mais bon, c’est la trahison engendrée qui fait mal. Si Duquenoy est réellement coupable des faits, alors c’est nul. Trahir la confiance des victimes du Médiator, c’est scandaleux. On se rappellera l’affaire de l’ARC avec feu Crozemarie le président. Totalement abject. Lien : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Crozemarie

Pour en revenir au Médiator, outre le fait qu’il semble qu’il y ait dérapage de l’ex-président, les victimes de ce « médicament » sont empêtrées dans des aléas juridiques pour faire reconnaître les dégâts provoqués par cette horreur. Il faut savoir que la justice est lente. Ce n’est pas nouveau, on le savait déjà. Mais en plus, il faut que les victimes puissent prouver que la Valvulopathie dont ils souffrent a bien été provoqué par le Médiator. Or les expertises médicales demandées par les tribunaux civils, justement pour obtenir réparation, sont coûteuses. Parfois jusqu’à 10 000€. Oui, vous avez bien lu. Si la logique était au rendez vous, on pourrait penser que Servier avancerait cette somme à chaque personne se déclarant victime du Médiator. Et si, après conclusion, il était clairement établi que Servier est responsable, cette somme ne serait pas recouvrée. Dans le cas contraire, les personnes devraient rembourser Servier. Ca annulerait les quelques personnes voulant flouer Servier, mais par contre, la responsabilité de Servier au moins serait engagé réellement.

Mais je prêche dans le désert, vu que les choses sont plus compliquées. C’est aux victimes de devoir chercher un financement. On croit rêver. Les plaignants qui n’ont pas d’assurance juridique couvrant les frais de justice, expertise comprise, se retrouvent privés de justice. Le Médiator est responsable de la mort d’environ 1300 personnes et de l’hospitalisation de plus de 3000 autres. 145 millions de boites vendues en France avant son retrait du marché en 2009. Rapide calcul : 1 boite de Médiator coûtait 5,04 € TTC. Recette : En gros 730 millions d’Euros. Juteux, pour la vente d’un poison. Normalement, si Servier était honnête, il aurait du proposer d’emblée de payer tout, et je dis bien tout, aux victimes et aux familles des victimes. Mais l’intégrité n’est pas leur fort. Dommage, car l’honnêteté pourrait leur racheter une virginité. A eux de voir…..

Clojea
Partager cet article
Repost0
9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 17:49
Les hypnotiques tuent-ils?

Le 27 février était publié sur le BMJ en ligne un article de Kripke et collaborateurs* au titre alarmant : Hypnotics’ association with mortality or cancer : a matched cohort study (Association des hypnotiques avec la mortalité et le cancer : étude d’une cohorte contrôlée).

Cet article a fait grand bruit et a buzzé sur tous les médias, semant la terreur parmi les patients. L’AFP a fait un communiqué. Le Monde a repris l’information : « Des somnifères associés à un risque plus élevé de mort ». Il y est précisé que « des somnifères couramment prescrits sont associés à un risque de mort quatre fois plus élevé chez leurs utilisateurs que chez des personnes qui n'en prennent pas » et que « chez leurs plus gros consommateurs, ces divers somnifères sont également associés à un risque de cancer significativement plus élevé (35 %) », « les médicaments en cause incluent la famille des benzodiazépines, comme le témazepam, les non-benzodiazépines, comme le zolpidem, les barbituriques et les sédatifs antihistaminiques », « même chez les petits consommateurs (dix-huit cachets ou moins par an), le risque de mort reste trois fois plus élevé ».

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : VIOLENCES VECUES A L'HOPITAL PAR LES PATIENTS
  • : - Les violences morales : ordres, interdictions, reproches, indifférence, privation de visites, humiliation, infantilisation… - les violences par excès par négligences : absence de prise en compte de la douleur, acharnement thérapeutique, excès de médicaments… - les violences physiques : toilettes imposées, cris, gifles, sévices sexuels… - les violences matérielles : vols d’agent ou d’objets, matériel non adaptés… - le non-respect du consentement : cette question et ce
  • Contact

Présentation

Recherche

Archives

Liens