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11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 17:42
Le Monde.fr avec AFP | 10.06.2013
 
Une boîte de Furosémide 40 mg.

L'agence du médicament (ANSM) poursuivait, mardi 11 juin, son inspection sur le site du laboratoire Teva à Sens (Yonne) pour "trouver l'origine" de l'erreur de conditionnement qui a abouti à ce qu'un somnifère remplace, dans son emballage, un diurétique, le Furosémide, ce qui pourrait avoir causé la mort de plusieurs personnes.

Mardi, le laboratoire a pris une mesure radicale, décidant de suspendre "temporairement les expéditions de tous les médicaments conditionnés sur le site de Sens", et ce "afin d'aider le travail des inspecteurs", lit-on dans un communiqué. Toutes les boîtes de Furosémide 40 mg du laboratoire Teva avaient fait l'objet, la veille, d'une mesure de rappel par "précaution".

  Lire : Médicaments mal conditionnés : enquête après la mort d'un nonagénaire

"IL Y A DES CAS QUI REMONTENT DE PARTOUT"

Ce sont désormais trois cas, deux décès et une personne dans un état grave, qui sont officiellement repertoriés par l'ANSM comme victimes potentielles de l'erreur de conditionnement. Mais "il y a des cas qui remontent de partout", encore non vérifiés et non confirmés, indique une porte-parole de l'Agence. "Les signalements affluent de toute part et ils ne sont pas centralisés. Tout le monde en reçoit : les hôpitaux, les ARS [agences régionales de santé], le ministère [de la santé] et l'ANSM. Mais après il faut pouvoir les croiser", à savoir procéder à des vérifications, commente-t-elle. La procédure recommandée est de déclarer la suspicion auprès du centre de pharmacovigilance de sa région.

Le premier cas a été signalé à Marseille, où un homme de 91 ans a été retrouvé mort, samedi 8 juin. Selon le procureur de la République de la ville, "la non-prise du [Furosémide Teva 40 mg] peut être à l'origine de l'œdème pulmonaire aigu" dont a été victime cet homme. Le Furosémide sert normalement à traiter la rétention d'eau liée à des maladies du cœur, du foie, des reins et des poumons ou une pression artérielle élevée. L'interruption du traitement, liée à l'erreur de conditionnement, pourraît ainsi être à l'origine du décès.

Le deuxième cas serait celui d'une femme de 101 ans ayant également pris du Furosémide et morte à Compiègne le 23 mai. "Ma mère a eu des complications au niveau des reins", explique son fils, qui a déposé un dossier  auprès du service de pharmacovigilance du laboratoire Teva, qui a précisé ne pas savoir, "pour le moment, s'il s'agit du lot de Furosémide concerné".

Au moins deux autres morts suspectes ont également déjà été signalées par des proches des victimes. Le fils d'une dame âgée de 89 ans, décédée le 24 mai, a adressé lundi un courrier au procureur d'Ajaccio. Elle avait pris les jours précédents des comprimés du lot Y176, l'un des deux où des erreurs ont été détectées. La famille devait être entendue mardi par des enquêteurs.

CENTRALISATION POSSIBLE DES ENQUÊTES

De son côté, le parquet de Privas a annoncé avoir ouvert, lundi, une enquête après le décès le 4 juin dans un hôpital drômois d'une octogénaire qui, selon ses proches, aurait ingéré des comprimés du diurétique. "Mais il faut rester prudent", a déclaré le procureur de la République à Privas, Dominique Sénéchal. "Je ne peux confirmer qu'elle est décédée après avoir absorbé de cette substance litigieuse après l'erreur au laboratoire de Sens", a-t-il souligné.

Cette Ardéchoise de 86 ans, souffrant depuis vingt ans de problèmes cardiaques, mais en bonne santé selon ses proches, avait été admise aux urgences de l'hôpital de Saint-Vallier (Drôme) le 31 mai pour des problèmes de somnolence. Elle y était décédée le 4 juin d'une insuffisance rénale et "à défaut d'obstacle médico-légal", selon le parquet, avait été inhumée en Ardèche. Lundi matin, deux proches de la défunte ayant découvert à son domicile une boîte de Furosémide appartenant au lot incriminé, se sont rendus à la gendarmerie de Tournon.
 

Le procureur a ajouté qu'il se tenait "en liaison avec le parquet de Marseille, qui a le [premier] cas déclaré de décès" et où se trouve le siège du pôle santé régional. "L'enquête doit également se faire de manière coordonnée avec les parquets concernés", a souligné M. Sénéchal, qui n'écartait pas une "centralisation des enquêtes s'il y a plusieurs cas répartis sur l'ensemble du territoire".

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