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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 18:48

 

Un obstacle pour la prise de décision partagée en ce qui concerne les soins médicaux, est qu'à peine une personne sur sept oserait dire à son médecin qu'elle ne partage pas sa façon de voir les choses, selon une étude québécoise publiée dans Archives of Internal Medicine.

France Légaré de l'Université Laval et ses collègues ont demandé à 1340 personnes ce qu'elles feraient si elles se retrouvaient dans la situation suivante. "Leur médecin leur annonce qu'elles ont une maladie cardiaque modérément grave pour laquelle trois traitements existent: la prise de médicaments, l'angioplastie ou le pontage coronarien. Sur le plan médical, chaque option présente des avantages et des inconvénients et aucune n'est nettement supérieure aux autres."

Plus de 93 % des répondants n'hésiteraient pas à poser des questions à leur médecin et à se prononcer sur le traitement qu'ils préfèrent. Mais 14% seulement oseraient lui dire ouvertement qu'ils ne partagent pas son point de vue. Même si 70% des répondants croient qu'une décision médicale revient à parts égales au médecin et au patient, seulement 14% estiment qu'il est socialement acceptable d'exprimer un avis contraire et uniquement 15% croient que quelque chose de bon peut résulter de la confrontation de leurs idées.

Selon la chercheuse, l'attitude des patients pourrait s'expliquer par leur manque de connaissances médicales, par la conviction qu'il y a une solution supérieure aux autres et que le médecin la connaît sûrement ou encore par la crainte que leurs rapports avec le médecin en souffrent.

"Cette attitude n'est pas seulement un obstacle à la prise de décision partagée", commente-t-elle. "Elle est le reflet d'un modèle – la prise de décision par l'expert – que la prise de décision partagée cherche à remplacer."

"On voit de plus en plus le professionnel de la santé comme un « courtier de décisions » plutôt que comme le détenteur de la connaissance suprême", dit la chercheuse.

Dans une étude publiée en juillet dernier dans le Canadian Medical Association Journal, l'équipe de recherche montrait "qu'un outil qui aide le médecin à impliquer son patient dans la prise de décision au sujet de son traitement peut réduire l’utilisation d’antibiotiques lors d’infections respiratoires aigües".

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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 21:29

 

Logo HumanitudeLa maladie d’Alzheimer (et les maladies apparentées), qui se caractérise par la perte progressive de la mémoire ainsi que des fonctions cognitives et s’accompagne de troubles du comportement, représente l’une des plus importantes causes de diminution de l’autonomie.
Dans les difficultés liées à cette maladie vécues dans un cadre familial,  quand les comportements n’apparaissent plus rationnels, l’Humanitude donne des repères, permet à l’aidant d’analyser la situation et propose des solutions, des attitudes ajustées et adaptées.

En facilitant le  décryptage des situations difficiles, l’Humanitude donne des outils pour apaiser le tête à tête avec la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, par exemple quand elle :
• cesse de s’alimenter sans raison apparente ;
• regarde ailleurs quand vous lui parlez ;
• dit un mot pour un autre ;
• « déambule » interminablement au coucher du soleil ;
• confond les lieux et l’époque ;
• ne vous reconnait plus et ne se reconnait plus elle-même dans un miroir.


VOUS AVEZ DIT HUMANITUDE ?

Néologisme créé en 1980 par le suisse Freddy Klopfenstein, le mot Humanitude est repris par  Albert Jaquard, puis introduit dans le domaine du soin par le gériatre Lucien Mias, en 1989.

Rosette MarescottiYves GinesteParce que toutes les actions soignantes se réfèrent toujours à une philosophie de soin,  Rosette Marescotti et Yves Gineste ont, en 1995, baptisé leur concept " La philosophie de l'Humanitude® ".
Ils justifient ainsi cette appellation :
"L'Humanitude est l'ensemble des particularités qui permettent à un homme de se reconnaître dans son espèce, l'humanité ; l’ensemble des particularités qui permettent également à un homme de reconnaître un autre homme comme faisant partie de la même espèce que lui.
Le regard, la parole, le toucher, la verticalité sont les quatre piliers les plus importants de la mise en Humanitude. L’Humanitude, c’est un ensemble de techniques qui permettent aux humains de se rencontrer, quel que soit leur état, leur statut."

L’HUMANISME NE SUFFIT PAS ET LE CŒUR NE FAIT RIEN A L’AFFAIRE

De nombreuses « techniques relationnelles » constituent « La philosophie de l’Humanitude® ». Savoir accompagner un proche malade s’apprend.
L’apprentissage de l’Humanitude permet d’être en mesure d’amener une personne à accepter plus facilement une aide à la toilette, une aide pour déjeuner, un soutien pour un déplacement. Il permet de savoir repérer ces gestes qui apaisent pour savoir les poser lorsque c’est nécessaire, Il  permet  aussi de savoir rester calme à la vue de son père ou sa mère compulsivement occupé à plier et déplier le linge de l’armoire ou à débobiner et rembobiner une pelote de laine, par exemple.

Savoir et pouvoir accompagner en Humanitude un proche en perte d’autonomie, c’est reprendre confiance :
• pour agir au lieu de subir ;
• pour recréer une relation quand la raison vacille ;
• pour retrouver le sens quand la «communication » a disparu.


AU COEUR DE LA RELATION : LE REGARD, LE TOUCHER, LA PAROLE

Cette philosophie postule :
- d’une part que l’être humain, même touché par la maladie d’Alzheimer, reste doué de désir et capable de lutter pour maintenir ou retrouver son autonomie, autant que faire se peut,
- d’autre part que l’aide se situe dans le cadre d’une relation entre deux personnes, chacune douée de sensibilité.

La maîtrise des techniques de  «capture sensorielle®» est la base de l’accompagnement en  Humanitude.
Fort de ce savoir-faire l’aidant :
- s’inscrit dans le champ visuel de la personne pour ne pas l’effrayer et créer une relation.
- parle à la personne pour l’informer de ce qu’il souhaite pour elle l’aider dans sa toilette, l’accompagner dans sa promenade…
- touche et caresse le bras de la personne pour accompagner la parole, réduire la peur, manifester de l’affection et par conséquent susciter l’adhésion.

Les techniques de « capture sensorielle® », évaluées lors d’études scientifiques transforment 83 % des soins difficiles en soins apaisants. Voir l'article de la revue française de gériatrie (nov.2008) "Evaluation de la méthodologie de soin Gineste-Marescotti lors de formations « in situ »


APPRIVOISER LA MALADIE D’ALZHEIMER, DECOUVRIR LA « CAPTURE SENSORIELLE® »,
APPRENDRE LES TECHNIQUES RELATIONNELLES

Rosette Marescotti et Yves Gineste, pour la première fois, mettent leurs trente années d'expérience professionnelle au service du grand public. Dans un langage concret, illustré de courtes séquences filmées en situation réelle, à domicile, dans des hôpitaux ou des maisons de retraite, Rosette Marescotti et Yves Gineste, concepteur de « La philosophie de l’Humanitude® » proposent, dans un DVD ludique et attractif, des solutions concrètes pour l’accompagnement d’un proche atteint de la maladie d’Alzheimer et permet ainsi aux aidants de retrouver le sens de leur quotidien.

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21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 11:29

Jacques Fabrizi a souhaité s'intéresser au regard des soignants dans une relation de soins quand le temps des traitements à visée curative n’est plus d’actualité. Extraits de "Déjà-presque-mort mais encore-si-terriblement-vivant" (2/2).

 

 

Que cherche le patient à travers notre regard si ce n’est d’essayer de lire dans nos yeux son devenir et de comprendre ce qui l’attend ? À travers notre regard, c’est un miroir qui lui est tendu. Réciproquement, c’est dans les yeux du patient que le soignant pourra lire sa détresse, ses peurs, ses angoisses. En phase palliative, l’angoisse de la mort est omniprésente ou plutôt l’angoisse du mourir, tant cette notion est associée à souffrances.

Cette angoisse n’est pas toujours exprimée par crainte d’importuner, de déranger le personnel médical mais aussi le conjoint ou les enfants avec l’arrière-pensée de les protéger. La personne en situation de mourir préfère rester dans le non-dit et se réfugier dans le silence, un silence pesant, assourdissant tant il est douloureux et intolérable à son entourage et qui confine parfois au supplice. La parole disparaît, il ne reste plus que le regard… À ce stade, le soignant peut, par un regard approprié, traduire sa disponibilité, son empathie, sa compassion, maintenir une relation et juger du réconfort, du bien-être apporté. En pareilles circonstances, surprendre l’ébauche d’un sourire sur un visage dévasté par la maladie constitue, pour le médecin que je suis, un merveilleux retour.

[…] L’exercice de la médecine générale est un art difficile. La difficulté à nommer la fonction et la multiplication des expressions pour tenter de la définir n’en sont que la traduction embarrassée : médecin généraliste, omnipraticien, médecin de famille, médecin traitant, médecin référent et, depuis peu, médecin de proximité… A contrario des pratiques actuelles, je continue à effectuer des visites à domicile pour mes patients, âgés ou à un stade avancé de l’évolution de leur maladie, qui ne peuvent se déplacer au cabinet. Après avoir discuté et essayé d’apporter une réponse aux problèmes médicaux stricto sensu, j’abandonne mon statut de médecin, je « quitte ma blouse » pour prendre volontiers le temps d’un café.

C’est une situation qui peut paraître anodine mais qui permet de dialoguer sur un mode différent de celui de la consultation proprement dite, non plus de médecin à patient mais d’égal à égal, d’homme à homme, avec un échange souvent plus riche sur un plan relationnel et émotionnel. J’apprécie ces situations qui me donnent l’impression de suspendre le temps, dans une journée souvent bien remplie, parfois trop remplie, face à un patient en fin de vie. Dans ma pratique, la gestion du temps est un véritable casse-tête et cela tourne parfois au cauchemar. En soins palliatifs, chaque instant est important et exige des soignants une disponibilité à toute épreuve même si cette dernière nous fait quelquefois cruellement défaut. L’expression « laisser du temps au temps » n’a plus cours ici et nous oblige à avoir pleinement conscience du caractère impérieux du temps présent.

Le médecin généraliste est le praticien du premier et du dernier recours. Sa solitude, parfois revendiquée, est souvent mal vécue et contribue pour une grande part au « burn out » ou syndrome d’épuisement professionnel.

Il traduit une souffrance des soignants et affecte le physique, l’émotionnel et le mental. Plus d’un médecin généraliste sur trois en serait victime. Dans le cadre des soins palliatifs et de l’accompagnement, cette difficulté est évoquée par l’expression « syndrome du survivant ».

Comment, en effet, ne pas se laisser envahir par le fait de vivre au quotidien auprès de tant de souffrances, sans en être imprégné, sans souffrir soi-même ? Comment ne pas entrevoir sa propre finitude au contact de celui qui se meurt ? Comment se protéger de l’horreur de se perdre soi-même ? Comment assumer le sentiment d’impuissance face à la mort ? Comment, dans la grande proximité avec l’expérience de la mort, ne pas éprouver une anxiété majeure et une culpabilité décuplée par le simple fait d’accompagner dans la mort mais surtout de survivre à son patient, de survivre à l’autre, d’être perpétuellement, dans cette fonction d’accompagnement, un survivant ? Comment sortir de cette solitude exacerbée par les difficiles conditions d’exercice du médecin généraliste ? Comment oser parler de ses appréhensions et de ses peurs, quand malheureusement on n’a pas toujours l’opportunité de participer à un groupe de parole afin d’y trouver l’apaisement nécessaire et l’envie de poursuivre sa mission ?

Un syndicat catégoriel de médecins prônant la reconnaissance de la médecine générale et sa spécificité, avait fait paraître, il y a quelques années, une affiche destinée à être apposée dans les salles d’attente à l’attention des patients. Elle stipulait : le cardiologue s’occupe de votre cœur, le pneumologue de vos poumons, le néphrologue de vos reins, l’ophtalmologue de vos yeux, le rhumatologue de vos articulations… et moi, votre médecin généraliste, je m’occupe de vous ! La force et la pertinence de cette affiche résidaient dans la restitution du concept de médecine holistique.

_____________________

Extrait de Déjà-presque-mort mais encore-si-terriblement-vivant, L'Harmattan (28 mars 2012)

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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 11:10

Par LEXPRESS.fr, publié le 03/05/2012

Le cancer, synonyme d'une carrière entre parenthèses

Dans l'immense majorité des cas, le cancer entraîne non seulement un arrêt de travail, mais aussi une modification de l'activité professionnelle.

 

Chez beaucoup de salariés touchés par le cancer, les mois de traitement provoquent une baisse drastique de revenus. D'autant qu'à leur retour, tous ne retrouvent pas leur poste. 

Pour beaucoup de malades, le combat contre le cancer oblige à mettre sa carrière entre parenthèses. Les revenus sont les premiers à pâtir pendant la période de traitement: selon une enquête publiée mercredi par la Ligue contre le cancer, conduite auprès de 1700 malades, 60% des personnes actives au début de leur maladie déclarent avoir subi une baisse de revenus. 

La baisse du salaire est la conséquence de l'arrêt de travail et d'un remboursement partiel par le système de prévoyance qui, souvent, ne tient pas compte des primes et heures supplémentaires. "Les primes que je ne touche plus représentaient 24% de mon salaire, sans compter les heures sup qui me permettaient de boucler les fins de mois", témoigne anonymement une des personnes sondées par la Ligue. 

Un quart de leurs revenus en moins

Un sentiment de dévalorisation exacerbé par les difficultés financières 

Près de la moitié des personnes qui déclarent des baisses de salaire au cours de leur maladie indiquent avoir subi une diminution de plus d'un quart de leurs revenus. Ces difficultés financières exacerbent "le sentiment de dévalorisation déjà très présent dans la maladie et la baisse ou perte de revenus (...) peut être vécue comme une mort sociale", souligne la Ligue contre le cancer. 

Dans l'immense majorité des cas, la maladie entraîne non seulement un arrêt de travail, mais aussi une modification de l'activité professionnelle. Parmi les personnes actives au début de la maladie, 51% restaient en arrêt de travail au moment de l'enquête, 22% étaient devenues inactives -retraite ou pension d'invalidité- et seules 18% avaient retrouvé une activité professionnelle. 

"A mon retour, je serai licenciée"

Parmi ces dernières, seules 31% occupaient exactement le même poste de travail. "Je sais que lorsque je serai en état de retourner au travail, je serai licenciée car mon employeur ne peut pas me redonner mon poste", témoigne une malade. 

41% des personnes évoquent des difficultés de mobilité 

Conséquence moins connue, le cancer entraîne des problèmes de mobilité et de transport. "41% des personnes évoquent des difficultés de mobilité essentiellement liées à la fréquence des déplacements induite par les soins, et le fait de ne plus pouvoir se déplacer seul", explique la Ligue. 

Cette enquête a permis de "confirmer" certains aspects de la maladie comme "la baisse des revenus", "les difficultés de retour à l'emploi", mais aussi de mettre en avant les difficultés de mobilité, explique Giulietta Poillerat, responsable de la Ligue pour les "actions aux malades". Pour la présidente par interim de la Ligue Jacqueline Godet, "l'objectif est maintenant de porter toutes ces conclusions aux décideurs et à ceux qui vont définir la politique de santé en France". A la veille du second tour de l'élection présidentielle, la Ligue appelle au lancement d'un 3e Plan cancer, face à la première cause de mortalité en France. 

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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 09:36

Si le titre est emprunté à Thomas d’Aquin, le corps du texte sera davantage inspiré du "discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes" de Jean-Jacques Rousseau. Si aucun homme ne peut devenir propriétaire du temps, la terre est devenue un enjeu de pouvoir et donc de domination qui prive des millions de Français d’un logement décent.

Écrit par

"Le premier qui, ayant enclos du terrain, s'avisa de dire : "Ceci est à moi" et trouva des gens assez simples pour le croire fut le vrai fondateur de la société civile. […] Vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n'est à personne. […] Quand les héritages se furent accrus en nombre et en étendue au point de couvrir le sol entier et de se toucher tous, les uns ne purent plus s'agrandir qu'aux dépens des autres. De là commencèrent à naître la domination et la servitude." (1)

Ces quelques phrases du discours sur "l'origine de l'inégalité" de Jean-Jacques Rousseau s’adressent aujourd’hui à la surface de nos terres où "les uns ne peuvent s'agrandir qu'aux dépens des autres… »
D’une part, elles posent la question de l’urbanisme rampant, débordant des villes pour développer ses tentacules sur les plaines d’une campagne encore préservée. Il doit être maîtrisé pour éviter la barbarie dans les plaines et les coteaux de ces lieux retirés.
D’autre part, elles interrogent sur les limites et la transmission de la propriété qui au fil des générations fonde l’inégalité parmi les hommes.

L'égalité entre les hommes ? Serait-ce un combat perdu ? Une utopie ? Les inégalités sont en France un élément aussi réel que l'eau, l'électricité ou le téléphone portable.

De la République de Platon, qui voyait dans la propriété un symptôme de la dégénérescence des humains, à "L'Utopie" de Thomas More, qui veut ignorer toute propriété privée, de Babeuf voulant la collectivisation des terres à Pierre-Paul Proudhon qui ne veut pas lui conférer de droits, d’Auguste Blanqui qui considère la propriété du sol comme une source d’esclavage à Karl Marx pour qui la propriété privée est une ennemie, des communistes au socialiste Michel Rocard qui, militant du PSU, revendiquait la suppression de l'héritage, la propriété et sa transmission furent toujours sujets de philosophie qu'il fallait approfondir pour combattre l'inégalité entre les hommes. Tous, hommes, penseurs, philosophes et hommes politiques, ceux-là mêmes qui recherchent les moyens de réduire les inégalités concluent à la nécessité de réformer la transmission de la propriété.

La Révolution française refonde le droit de propriété privée pour tous, afin de le substituer au droit seigneurial et féodal. La propriété est pour les révolutionnaires le tremplin de la liberté. C'est au prix d'un long travail que les révolutionnaires conçoivent la notion d'un droit de propriété privée suffisant pour fonder une économie libérale de marché. Dans le "système ancien", la terre est le signe de la servitude, elle sera désormais le signe de la liberté. Selon les constitutions révolutionnaires successives, "l'homme libre est celui qui ne dépend d'aucun autre, qui n'appartient à personne".

D'où le caractère "sacré" de la propriété privée révolutionnaire. L'évolution de ce monde voulu libre, conduit en fait à transformer le "tiers état" en une classe sociale, où comme par le passé, cohabitent dans la même inégalité, ceux qui possèdent (et) qui transmettent et ceux qui servent (et) qui louent. La noblesse et le clergé, les plus gros propriétaires fonciers, surtout le clergé, vont perdre progressivement et leur autorité et leurs terres au profit de ceux qui les remplacent aux affaires. Les nouveaux riches s'enrichissent et les pauvres poursuivent et accomplissent leur perdition.

La terre, le sol, l'espace, mais également le fruit qui pousse sur la branche sont devenus domaine privé. L'homme est privé de liberté, privé d'aller et de venir, privé de sentir et de cueillir. La propriété privée est devenue un droit que nul ne peut violer sans prendre le risque de se retrouver dans une vétuste cabane.

Il y a donc ceux qui possèdent le sol, ceux qui l'achètent, et ceux qui ne possèdent rien. À force d'échanges, de ventes et de reventes, certains paysages - la Côte d'Azur par exemple - sont devenus de grands lotissements de plusieurs centaines de kilomètres où la nature est rongée par des cubes, des rectangles, des barres, des immeubles, des villas. On construit les pieds dans l'eau, sur l'eau, sur cette mer qui sera peut-être la prochaine conquête de l'espace, cette mer au bord de laquelle les accès se privatisent.

La propriété privée de liberté ?

La propriété privée n'est plus vécue comme un accès à la liberté, mais se transforme en instrument de pouvoir, de capitaux, symbole certes, du libéralisme, mais d’un libéralisme bien éloigné de l'ambition révolutionnaire de liberté qui l'a fit naître. Figaro de Beaumarchais, pourrait à nouveau lancer : "Noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela vous rend fier ! Qu'avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître !"

Cette totale liberté de vendre et d'acheter, exercée par les riches propriétaires du sol devient le moyen de dominer ceux qui n'ont rien, de les réduire à l'état de servitude par des loyers exorbitants. Cette évolution contre nature, contre la nature, permet au fil des décennies d'amplifier les inégalités au point d’observer bouche bée, des programmes redondants, vides de tout occupants, produits spéculatifs, côtoyer les tentes des mal-logés, des sans-abri. Le droit au logement opposable est aussi efficace qu'une planche de coffrage pour contenir un tsunami parce qu’il n’existe pas de volonté politique de donner un logement à chacun.

En 2007, selon le ministère du Logement, la France consomme chaque année pour se loger entre 55 000 hectares et 60 000 hectares de terres agricoles, soit l'espace agricole d'un département moyen tous les 5 ans, soit la surface totale d'un département tous les 10 ans. Ces hectares principalement arrachés à l'agriculture sont le fruit de négociations privées dans lesquelles l'État n'exerce aucun droit, aucun pouvoir, si ce n'est celui du prélèvement d'un impôt dérisoire. Progressivement, "les uns ne peuvent plus s'agrandir qu'aux dépens des autres".

Être propriétaire sans générer l’inégalité parmi les hommes ?

Il n'est pas nécessaire de remettre en cause la jouissance de la propriété privée, comme ont pu le faire les communistes en leur temps avec les succès que l'on connaît, ou de partager l'assertion de Proudhon "la propriété c'est le vol", même si ce dernier s’est rétracté par la suite. (2)

Mais l'héritage sans plafond, sans contrainte, sans règle, nourrit la rente au détriment du travail, accentue les inégalités et fait naître de la propriété, la domination et la servitude qu'appréhendait Jean-Jacques Rousseau.

Figaro pourrait dire aujourd’hui : "L'enfant, s'est donné la peine de naître pour encaisser les loyers ! Que l'occupant travaille pour les lui payer !"

Mais que faire ? Que pouvons-nous y faire ? Travailler plus pour gagner plus ? Cette incantation ne peut soulever que l'enthousiasme des rentiers. C'est, de la part de l’auteur de ce slogan de campagne, la consécration de l'inégalité entre la rente et le travail, à laquelle il ne veut rien changer.

Point de Révolution à entreprendre. Juste quelques évolutions pour hisser progressivement tous les hommes au rang de citoyens dignes et bien logés pouvant ainsi pleinement exercer leur liberté.
Le droit au logement pour chacun, à des prix abordables pour tous, ne peut connaître d’aboutissement sans une réforme profonde de la transmission de la propriété et donc des droits de succession. Le droit au logement doit trouver une réponse pour les 3,5 millions de personnes mal logés en France. (3)

Une réforme de la fiscalité du sol est indispensable pour enrayer la spéculation. En effet, de quel droit le propriétaire d’un sol pourrait-il s’enrichir par le seul fait d’une décision administrative qui le rend constructible ?

N’est-il pas possible d’inventer de nouveaux choix ? N’est-il pas possible de graver à nouveau sur les frontons de la République le mot fraternité ? Les propriétaires jouissent leur vie durant des biens qu’ils possèdent. Doivent-ils pour autant en amasser au point d’assurer le numéraire et le surnuméraire de plusieurs générations successives ? Peut-on accepter ce résultat et le confronter impassible aux tentes des mal-logés ou aux hôtels minables, aux squats insalubres dans lesquels s’entassent les plus fragiles de notre société ? Nous ne pouvons glorifier une société de privilèges pour quelques-uns au détriment de tous les autres.

Comment donner à chacun un toit ? Comment remettre dans le circuit des logements inoccupés ou qui tombent en ruine par défaut d’héritiers ? Comment faire baisser le coût des loyers ? Comment éviter la spéculation sur le sol constructible ? Autant de questions qui peuvent trouver les réponses dans la réforme souhaitable de la fiscalité de l’urbanisme et dans celle non moins souhaitable de la transmission des logements après le décès du propriétaire occupant.

Puisse 2012 apporter les réponses attendues par des millions de Français.

(1)  "Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes" seconde partie - Jean-Jacques Rousseau – 1755.

(2) Lettre à Auguste Blanqui "Sur la propriété" de P.J. Proudhon  - 1841

(3) Il y a 509 140  personnes privées de logement personnel, 2 044 000 dans des logements dits très difficiles, et 860 050 dans des occupations précaires – références : Alternatives économiques – observatoire des inégalités "Les inégalités en France" hors série n°43 – mars 2010

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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 17:34
On peut voir la vie avec réalisme, optimisme ou pessimisme. La plupart des gens, montrent les recherches, ont une tendance optimiste ou pessimiste. Les recherches montrent aussi que l'optimisme est lié à de meilleures performances, à moins de stress, à une meilleure santé et à une plus grande longévité.

La vision optimiste pourrait s'apprendre dans une certaine mesure. L'optimisme et le pessimisme reposent sur des styles de pensée différents pour expliquer les événements de la vie, comme les succès et les échecs. Ces styles de pensée sont aussi étroitement liés à la confiance en soi et l'estime de soi.

La pensée optimiste

Les optimistes expliquent les événements positifs comme s'étant produits à cause d'eux (cause interne). Ils voient ces événements comme des indications qu'ils sont capables de faire en sorte que d'autres choses positives arrivent dans le futur et dans d'autres domaines de leur vie. Leur confiance en soi est rehaussée par les événements positifs.

Inversement, ils ont tendance à voir les événements négatifs comme n'étant pas de leur faute (cause externe). Ils les voient comme étant isolés et n'ayant rien à voir avec d'autres domaines de leur vie. Leur confiance en soi n'est pas affectée.

Par exemple, si une optimiste obtient une promotion, elle croira probablement que c'est parce qu'elle est compétente dans son travail, et qu'elle recevra plus de bénéfices et de promotions dans le futur. Si elle n'obtient pas la promotion, elle pensera que c'est à cause de circonstances atténuantes, probablement parce qu'elle était partie en vacances, et qu'elle fera mieux dans le futur.

Pour une personne optimiste, les événements négatifs passent comme sur le dos d'un canard mais les événements positifs renforcent sa confiance en soi et son estime de soi, et confirment sa capacité de provoquer des bonnes choses ainsi que la bonté de la vie.

La pensée pessimiste

Les pessimistes ont tendance à penser de la façon opposée et à avoir une faible estime de soi et un manque de confiance en soi. Ils croient que les événements négatifs arrivent à cause d'eux, qu'une erreur annonce des erreurs futures et que les erreurs dans d'autres secteurs de leur vie sont inévitables puisqu'ils en sont la cause.

Ils voient les événements positifs comme des coups de chance qui sont causés par des choses en dehors de leur contrôle et qui ne se produiront sans doute pas à nouveau.

Une pessimiste verrait un promotion comme un événement chanceux qui ne se produira probablement pas à nouveau. Ne pas obtenir la promotion sera interprété comme le signe qu'elle n'est pas assez qualifiée et comme annonciateur qu'elle n'obtiendra pas d'autres promotions dans l'avenir.

Devenir plus optimiste

Les recherches de Martin Seligman ont montré que les gens ont tendance à apprendre un mode de pensée qui correspond au sentiment d'impuissance et aux comportements désespérés après avoir souffert d'événements difficiles. Ces recherches montrent aussi qu'ils peuvent apprendre à interpréter différemment les événements vécus et devenir plus optimistes (ce qui peut réduire la dépression).

Voici comment les pensées négatives peuvent être remises en question:

- Quand quelque chose de positif arrive dans votre vie, arrêtez-vous pour analyser votre processus de pensée. Est-ce que vous vous donnez le crédit d'avoir contribué à ce qui arrive de bien? Pensez à vos différents points forts qui sont intervenus et aux façons dont vous avez contribué directement ou indirectement à cet événement positif.

- Pensez à d'autres domaines de votre vie qui peuvent être affectés par cet événement. Pensez comment vos forces qui ont contribué à ce bon événement peuvent aussi amener du positif dans d'autres domaines de votre vie. Par exemple, quelles autres bonnes choses peuvent être amenés par votre intelligence, votre force de travail et votre capacité de vous préparer à des tâches?

- Imaginez quelles possibilités l'avenir peut vous réserver. Quelles possibilités peuvent s'ouvrir en conséquence des réussites que vous pouvez anticiper (ex. un travail après les études).

- Quand quelque chose de négatif arrive, pensez aux circonstances atténuantes qui ont pu contribuer à ce que ça arrive. Si vous avez mal performé à un examen, par exemple, quelles circonstances extérieures peuvent avoir contribué à l'échec? Étiez-vous particulièrement occupé dans la semaine précédente? Manquiez-vous de sommeil? Gardez à l'esprit que ce n'est pas nécessairement un signe d'incapacité personnelle.

- Ayez conscience de vos limites afin d'y travailler mais misez sur vos points forts, cela ne peut faire de tort.

- Considérez vos échecs comme des occasions d'apprentissage et des étapes vers le prochain succès.

Plus vous pratiquerez la remise en question de vos modes de pensée, plus elle deviendra automatique avec le temps.

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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 19:22

 

Yves GINESTE – Jérôme PELLISSIER

 

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Les hommes vieux d’aujourd’hui sont bien différents de ceux d’hier. En majorité autonomes et actifs, ils participent, comme tous les autres hommes, comme tous les autres citoyens, à la vie de notre société. Celle-ci peut-elle encore les considérer comme des êtres passifs et dépendants ?
Parmi les hommes vieux, certains, atteints par des handicaps ou des maladies, ont besoin d’être soutenus. Comment prendre soin et aider ces hommes en veillant à toujours respecter leur autonomie, leur liberté et leur humanitude ?

Après avoir dénoncé dans "la Nuit tous les vieux sont gris" cette société incapable d'accepter son vieillissement et violente envers les plus âgés, l'écrivain et chercheur Jérôme Pellissier s'est rapproché d'Yves Gineste pour associer leurs forces, leurs connaissances, leurs approches, pour proposer à tous ceux qui accompagnent les "hommes vieux" comme ils les appellent, une réflexion sur la vieillesse, sur les soins, le prendre soin.

Les soignants, les aidants vont se précipiter sur le chapitre 7 de cet ouvrage HUMANITUDE, car il présente les "techniques", les "règles de l'art" que Yves Gineste et Rosette Marescotti ont patiemment recueillies, testées, validées, sur le terrain avec les soignants, depuis 26 ans.
Cette Méthodologie des soins Gineste-Marescotti est en perpétuelle évolution. Plébiscitée au Québec, chaque stage de terrain permet aux auteurs de la faire avancer.

Qu'est-ce qu'un soignant ? Comment maintenir les hommes-vieux en Humanitude ?
Le "vivre et mourir debout", l'"auto-feed-back" (pour maintenir une communication continue avec la personne aidée), le "toucher tendresse", la "capture sensorielle"... sont autant de "techniques" du prendre soin qui sur le terrain donnent des résultats immédiats et spectaculaires : pacification de 90 % des comportements d'agitation pathologiques...


Ces approches n'ont rien de totalement révolutionnaire, totalement nouveau. Certains soignants, intuitivement, et parfois clandestinement, les appliquaient sans leur donner le mot "techniques".
Mais comme le soulignent les auteurs, sans ces règles de l'Art, il est très difficle de maintenir en Humanitude ces hommes vieux, 365 jours par an, 7 jours sur 7. L'ensemble de l'équipe d'une institution doit les connaître pour éviter les ruptures dans le prendre-soin.
Chacun doit connaître et comprendre ces règles pour facilement les appliquer.

Une fois ces "règles de l'Art" découvertes, chacun va pouvoir revenir sur les six premiers chapitres passionnants, documentés, pédagogiques, analysant le sens de cette Méthodologie de soins Gineste-Marescotti.

Comme l'écrit Geneviève Laroque présidente de la Fondation Nationale de Gérontologie, dans sa préface : "les auteurs enfoncent, fermement, délibérément une porte que l'on espérait ouverte et rappellent que "l'homme vieux est une personne" comme cette autre rappelait que "le bébé est une personne".


Une référence, un outil de travail

- Comprendre la vieillesse, c'est-à-dire connaître l'homme et son lien indéfectible d'Humanitude avec les autres hommes.
- Comprendre pourquoi des hommes-vieux sortent de l'humanitude et deviennent des "hommes-vieux-sauvages"
- Comprendre l'homme-soignant, son histoire, ses repères, ses moyens
Pour comprendre à quel point il faut des techniques, des outils, des méthodes, des règles de l'Art, afin conserver ce lien d'Humanitude entre tous les hommes.


Humanitude
Comprendre la vieillesse, prendre soin des hommes vieux
Yves Gineste et Jérôme Pellissier 

Editions Armand Colin
320 pages Editions sociétales
25 euros

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 20:19

Les paroles que nous exprimons ont une très grande influence sur les autres. Ce sont elles qui permettent nos échanges, favorisent nos ententes et même nos conflits. Sans la parole, nos relations humaines seraient probablement réduites à des échanges utilitaires. C’était sans doute la situation au cours de notre évolution. Nos ancêtres primitifs devaient probablement émettre de sons, des cris, et la communication avec les membres de son espèce devait se compléter par la gestuelle.
L’arrivée de la verticalité, l’élargissement du crâne, la modification neurologique du cerveau, les adaptations de la cavité buccale et de l’attachement de la langue, rendirent possible l’émergence d’un langage articulé. À l’échelle de nos vies, les choses sont très différentes, car le petit d’homme possède déjà les structures adaptées pour le développement de la parole, mais ses circuits neuronaux n’ont pas encore acquis toute la maturité nécessaire. Le bébé manifeste cependant des comportements de communication dès les premiers mois de sa vie. Il sourit en réponse au sourire, il gazouille, il explore son environnement, il manipule les objets qui l’entourent et établit des relations logiques entre les phénomènes et les paroles des gens autour de lui. Puis, les interactions verbales avec les autres, particulièrement avec la mère, favorisent chez lui le développement du langage, l’enrichissement du vocabulaire et de la grammaire. Il se fait alors une interaction stimulante et les paroles de sa maman deviennent appel d’humanitude. Par ailleurs, la pauvreté des échanges verbaux ou l’absence de cette stimulation, peut au contraire, le condamner au retard mental.
Pour le malade, la communication est tout aussi vitale que pour l’enfant. La personne isolée, laissée à elle-même glisse rapidement dans la désorganisation mentale et la confusion. La parole est aussi pour elle un appel d’humanitude qui, joint au regard et au geste de tendresse de la soignante, peut faire la différence entre la stagnation et l’évolution. En lui parlant, nous lui montrons, que, quel que soit son état, il est suffisamment important pour que nous lui adressions la parole et que nous l’écoutions.
Il y a aussi que la parole infirmière peut se faire consolatrice. Elle peut communiquer l’espoir d’un mieux-être, informer et encourager. Par ce dialogue, elle ouvre, selon les besoins du malade, un espace de liberté pour exprimer sa souffrance et se délester du fardeau de sa tristesse. Et, en mettant ses difficultés en mots, il reçoit l’impression d’être acteur de sa propre situation et trouve parfois de ce fait, le courage d’agir ou identifie des solutions à ses difficultés16.
Déjà dans l’antiquité, en Grèce, pour le soin des malades, le pouvoir thérapeutique de la parole douce ou « terpnos logos » était reconnu. Comme soignante, c’est un moyen qui demeure toujours à notre portée et c’est à nous de savoir l’utiliser à bon escient.

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 20:11

 

  L’humanisme est une école de pensée philosophique pour qui l’homme est la mesure de tout et pour laquelle il constitue la valeur suprême. L’humain est une fin en soi et non un moyen.Cette pensée est sous-tendue par des valeurs supérieures de recherche du beau et du bien qui, dans notre domaine des soins, sont mise sau service du bien-être et de la santé du malade. Ces principes sont essentiels pour donner un sens à nos soins, souvent trop techniques et deshumanisés. Ils permetent de leur conférerce que Bergson appelait«un supplément d’âme». Dans la pratique, cela nous conduit au respect de l’être humain, de sa dignité, de son unicité et de son intégrité.

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 20:10



"L'Humanitude" demande "une révolution culturelle" admet Yves Gineste. Cette nouvelle façon de considérer les personnes âgées exige "une abolition" de la "distance thérapeutique" qu'Yves Gineste considère comme "une hérésie". Ce dernier regrette que la vieillesse soit considérée comme "une catastrophe". "Comment peut-on dire que les vieux sont chez eux quand ils sont placés et qu'ils ne peuvent même pas garder leur chien ou leur chat". "L'Humanitude" demande "un long processus de transformation des cultures", où on passe des idées tels que "ne bouge pas, reste là je m'occupe de toi" à l'idée "du partage d'humain à humain".

La technique de "l'Humanitude", ça marche !

Lors d'une visite à l'unité Alzheimer, une résidente s'emporte violemment contre une soignante. Yves Gineste prend un bouquet de fleur posé plus loin et l'offre à la résidente en lui faisant un large sourire et lui dit qu'elle est belle. Cette dernière se calme tout de suite à la vue du bouquet et de ce grand sourire, puis elle lui dit : "Ah oui, ça c'est vraie que c'est jolie !". "L'Humanitude", "c'est 150 techniques qu'il faut apprendre" assure le formateur. En appliquant la technique du "toucher tendresse" par exemple, "95% des personnes nous embrassent au lieu de nous mordre". Selon la manière de toucher les personnes, selon les endroits, les gens réagissent de façon radicalement différentes. "On a donc développé des techniques de communication non verbales à partir du toucher".

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