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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 20:19

Les paroles que nous exprimons ont une très grande influence sur les autres. Ce sont elles qui permettent nos échanges, favorisent nos ententes et même nos conflits. Sans la parole, nos relations humaines seraient probablement réduites à des échanges utilitaires. C’était sans doute la situation au cours de notre évolution. Nos ancêtres primitifs devaient probablement émettre de sons, des cris, et la communication avec les membres de son espèce devait se compléter par la gestuelle.
L’arrivée de la verticalité, l’élargissement du crâne, la modification neurologique du cerveau, les adaptations de la cavité buccale et de l’attachement de la langue, rendirent possible l’émergence d’un langage articulé. À l’échelle de nos vies, les choses sont très différentes, car le petit d’homme possède déjà les structures adaptées pour le développement de la parole, mais ses circuits neuronaux n’ont pas encore acquis toute la maturité nécessaire. Le bébé manifeste cependant des comportements de communication dès les premiers mois de sa vie. Il sourit en réponse au sourire, il gazouille, il explore son environnement, il manipule les objets qui l’entourent et établit des relations logiques entre les phénomènes et les paroles des gens autour de lui. Puis, les interactions verbales avec les autres, particulièrement avec la mère, favorisent chez lui le développement du langage, l’enrichissement du vocabulaire et de la grammaire. Il se fait alors une interaction stimulante et les paroles de sa maman deviennent appel d’humanitude. Par ailleurs, la pauvreté des échanges verbaux ou l’absence de cette stimulation, peut au contraire, le condamner au retard mental.
Pour le malade, la communication est tout aussi vitale que pour l’enfant. La personne isolée, laissée à elle-même glisse rapidement dans la désorganisation mentale et la confusion. La parole est aussi pour elle un appel d’humanitude qui, joint au regard et au geste de tendresse de la soignante, peut faire la différence entre la stagnation et l’évolution. En lui parlant, nous lui montrons, que, quel que soit son état, il est suffisamment important pour que nous lui adressions la parole et que nous l’écoutions.
Il y a aussi que la parole infirmière peut se faire consolatrice. Elle peut communiquer l’espoir d’un mieux-être, informer et encourager. Par ce dialogue, elle ouvre, selon les besoins du malade, un espace de liberté pour exprimer sa souffrance et se délester du fardeau de sa tristesse. Et, en mettant ses difficultés en mots, il reçoit l’impression d’être acteur de sa propre situation et trouve parfois de ce fait, le courage d’agir ou identifie des solutions à ses difficultés16.
Déjà dans l’antiquité, en Grèce, pour le soin des malades, le pouvoir thérapeutique de la parole douce ou « terpnos logos » était reconnu. Comme soignante, c’est un moyen qui demeure toujours à notre portée et c’est à nous de savoir l’utiliser à bon escient.

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