«Le nombre de nouveaux médicaments mis sur le marché par chaque grande firme est passé de 12 entre 1990 et 1995 à 7 entre 1996 et 2000. Le nombre de médicaments anciens génériques est désormais plus important que celui des nouveaux. D'année en année, la source de médicaments nouveaux se tarit ! Sur 100 médicaments mis sur le marché, près de 80 % d'entre eux ne sont que des copies de produits déjà existants. [...] Le terme d'innovation est pourtant souvent utilisé par les laboratoires pharmaceutiques lors du lancement d'un nouveau produit. Nouveau, innovation, innovant, sont les mots employés par les publicités. De quoi s'agit-il ? D'une innovation commerciale, technologique ou d'un réel progrès thérapeutique ? [...] L'industrie pharmaceutique, soucieuse de son image de modernité, plaque l'innovation à toutes les sauces afin de justifier le prix trop élevé des médicaments et de donner un aspect luisant à des médicaments qui n'apportent rien de neuf ! [...] La très grande majorité des "nouveaux médicaments" ne sont, en réalité, que des modifications de médicaments plus anciens ! On modifie un radical chimique, on tourne la même molécule et on obtient un médicament "nouveau", que l'on appelle le médicament "me too". [...] Les médicaments sont quasi identiques, ce sont des copies de molécules déjà existantes. Grâce à une forte promotion et des dépenses considérables en publicité, on tente de conquérir une part du marché. Plus le marché est lucratif et plus les laboratoires cherchent à s'engouffrer dans ce créneau porteur en présentant aux médecins prescripteurs des molécules prétendument nouvelles ou des médicaments prétendument supérieurs en efficacité ou en tolérance ! [...] Le laboratoire n'a pas à prouver que le "nouveau" médicament est plus efficace que ceux existant déjà mais qu'il est meilleur qu'un placebo. Autrement dit, les essais cliniques doivent prouver que le médicament utilisé a une meilleure efficacité qu'une pilule vide.»