Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 octobre 2012 6 06 /10 /octobre /2012 16:50

Prenons un autre pays où un décès a été enregistré à la suite d’une vaccination par Gardasil : l’Autriche. Le cas, décrit dans ce billet, est exemplaire, au vu des réactions responsables des autorités politiques.

Suite au décès d’une jeune fille de 17 ans, Jasmin Soriat, la ministre de la Santé d’alors – le Dr Andrea Kdolsky, d’emblée sceptique quant aux vaccins HPV - a demandé une étude prospective sur l’efficacité du Gardasil à long terme. Face aux résultats négatifs d’une telle étude, Andrea Kdolsky a courageusement refusé d’inclure le Gardasil dans le calendrier vaccinal et de le rembourser. Les principales raisons sont « les données peu sûres », l’absence de certitudes quant à l’efficacité du vaccin, à la durée de l’immunisation, à la nécessité ou non de rappels ultérieurs, etc. Elle a mis en place une campagne d’information sur les papillomavirus humains, les dysplasies et les cancers du col de l’utérus, insistant sur les moyens de prévention et sur le dépistage par frottis cervico-vaginal, « de loin plus efficace » dans la prévention des lésions précancéreuses et des cancers du col de l’utérus. Tous les moyens devaient être mis en œuvre pour le renforcer.

A noter que la ministre Andrea Kdolsky a dénoncé – tous comme d'autres critiques - « la communication [par les laboratoires pharmaceutiques et les experts] de nature à induire en erreur sur l’effet du vaccin anti-HPV » ; ce discours marketing des firmes a été repris même par des hommes politiques, avec des conséquences « dangereuses et très préoccupantes », déplorait-t-elle. Les jeunes filles vaccinées se pensent protégées contre le cancer du col de l’utérus, et même contre des maladies sexuellement transmissibles, et relâchent leur vigilance en matière de pratiques sexuelles.

L’étude en question est une modélisation faite à l’Institut Ludwig Boltzmann, indépendant de l’industrie pharmaceutique, par une équipe dirigée par Ingrid Zechmeister. Les résultats sont exposés dans cet article de Pharmacritique. Ils sont sans appel, même dans l'hypothèse du scénario le plus optimiste qui soit :

Même si l’on vaccinait 85% des jeunes filles de 12 ans par Gardasil jusqu’en 2060 - et ce en supposant qu’il est efficace à 100% et immunise à vie - on n’atteindrait au bout de 52 ans qu’une diminution de 10% des cas de cancer du col de l’utérus. Et la mortalité ne baisserait que de 13%...

Des décès aux Etats-Unis, en Inde, en Grande-Bretagne…

Les décès aux Etats-Unis sont évoqués dans les rapports annuels de l’association conservatrice Judicial Watch, qui répertorie aussi les effets indésirables signalés au système de vaccinovigilance VAERS et à l’agence états-unienne du médicament FDA (Food and Drug Administration). Ces rapports, ainsi que l’enquête en Grande-Bretagne, suite au décès d’une collégienne (après vaccination par Cervarix de GSK), ont été évoqués dans les articles sur les effets indésirables, à lire en descendant sur cette page. Partout, les autorités sanitaires ont conclu à l’absence de lien de causalité avec les vaccins.

Les décès et effets indésirables graves enregistrés en Inde ainsi que les réactions politiques et la réflexion sur les conditions dans lesquelles sont menés les essais cliniques dans les pays pauvres sont évoqués dans cet article : « Arrêt d’un essai clinique du Gardasil en Inde: 7 décès, 120 effets indésirables graves, conflits d’intérêts, désinformation… »

*

D’autres liens, pour en savoir plus

Sur les conflits d’intérêts et les conditions d’autorisation de mise sur le marché et d’admission au remboursement :

Quant à la collusion entre Merck et Sanofi Pasteur MSD, d'une part, des hommes politiques, des médecins et associations de patients, d'autre part, qui ont des conflits d'intérêts du fait des financements reçus des industriels, vous pouvez lire les billets réunis sous la catégorie "Gardasil, Cervarix : conflits d'intérêts", ainsi que la note donnant l'exemple de la principale association allemande de patients (DGVP), payée pour défendre et promouvoir les intérêts de l'industrie pharmaceutique, y compris le Gardasil.

Il est consternant de voir que dans plusieurs pays européens, ce sont des hommes politiques voulant capitaliser sur un plan électoral qui ont annoncé que le vaccin était révolutionnaire et qu'il fallait l'autoriser en urgence. En 2007, Xavier Bertrand avait annoncé le remboursement du Gardasil par la Sécurité sociale sans même attendre l’avis des organismes spécialisés : le Comité technique des vaccinations (CTV) et le Haut Conseil à la Santé publique (HCSP). Sur les 21 membres du CTV, 17 avaient des conflits d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique. Même chose en Allemagne. Mais là, contrairement à la France, les réactions critiques n'ont pas tardé. Et elles sont venues aussi d'un représentant des caisses publiques d’assurance-maladie, qui a protesté contre une décision manifestement teintée de conflits d’intérêts et a dénoncé les influences de l’industrie sur le comité technique des vaccinations allemand (STIKO : Ständige Impfkommission), allant jusqu’à dire que si tous ceux qui ont des conflits d’intérêts étaient vraiment écartés des décisions, il ne resterait plus personne…

Sanofi Pasteur MSD, Merck et GSK entretiennent un réseau mondial d'influences et de conflits d’intérêts, dénoncé maintes fois, par exemple dans cet article. J’ai tenu à décrire en détail les conflits d’intérêts des experts français, tels que le Pr Didier Riethmuller et le Dr Jean-Luc Prétet, co-auteurs de l’étude EdiTH, qui sert de justification scientifique à la supposée nécessité d’une vaccination des jeunes filles françaises. Ces conflits d’intérêts ne sont déclarés nulle part dans les media français, ni même dans la presse médicale. Il a fallu les chercher dans la presse médicale internationale, où une telle déclaration (disclosure) est obligatoire.

A noter aussi les influences multiples qui se sont exercées dans la communication autour de l’implication des papillomavirus humains dans les cancers du col de l’utérus, puisque leur inscription sur la liste des agents oncogènes a été faite par Constella Group. Cette société de recherche sous contrat, chargée d’actualiser la liste des agents cancérigènes, travaillait en même temps pour les institutions publiques de santé aux Etats-Unis et pour Merck et GSK. C’est Constella Group qui est chargé de gérer le système de vaccinovigilance VAERS, donc de recueillir et analyser les effets indésirables et sélectionner ceux transmis à l’agence du médicament FDA. Ces aspects sont détaillés dans l’article « Les conflits d’intérêt: tare de naissance du Gardasil. Constella Group fait de la pub pour Merck et GSK, établit la liste d'agents oncogènes et recueille les effets secondaires au VAERS... »

Des influences, biais et conflits d’intérêts se sont exercés aussi au niveau du comité Nobel, qui a attribué le prix Nobel au chercheur allemand Harald zur Hausen. L’histoire des travaux de ce chercheur sur les papillomavirus humains est édifiante pour ce qui est des conséquences des financements par l’industrie pharmaceutique (MedImmune, puis AstraZeneca, GSK, Merck…). Voir l’article très détaillé et maintes fois repris « Gardasil et Cervarix : Astra Zeneca et la Fondation Nobel soupçonnées de corruption et conflits d’intérêts dans l’attribution du prix Nobel à Harald zur Hausen ».

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : VIOLENCES VECUES A L'HOPITAL PAR LES PATIENTS
  • : - Les violences morales : ordres, interdictions, reproches, indifférence, privation de visites, humiliation, infantilisation… - les violences par excès par négligences : absence de prise en compte de la douleur, acharnement thérapeutique, excès de médicaments… - les violences physiques : toilettes imposées, cris, gifles, sévices sexuels… - les violences matérielles : vols d’agent ou d’objets, matériel non adaptés… - le non-respect du consentement : cette question et ce
  • Contact

Présentation

Recherche

Archives

Liens