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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 13:45

 

Si le sommeil est souvent perturbé après 65 ans, les véritables insomnies sont rares et méritent un traitement court.

Le traitement par somnifères doit toujours être de courte durée (de quelques jours à 4 semaines au maximum).

Le traitement par somnifères doit toujours être de courte durée (de quelques jours à 4 semaines au maximum). © Petillot 

Il faut arrêter la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées. Le message délivré ce matin par la Haute Autorité de santé (HAS) est clair. Certes, le sommeil évolue avec l'âge. Après 65 ans, les nuits sont plus courtes, les réveils plus fréquents, les temps de récupération fractionnés au cours de la journée... Mais ces modifications d'ordre physiologique débouchent trop souvent sur une prescription de somnifères. Actuellement, près d'un tiers des personnes de plus de 65 ans consomment de tels médicaments de façon chronique. Or, dans plus d'un cas sur deux, ils ne seraient pas indiqués. Qui plus est, ils risquent d'entraîner une dépendance, des chutes et des troubles de la mémoire.

Dès 2006, la Haute Autorité de santé a élaboré des recommandations et mis en place des outils avec des médecins généralistes, des gériatres, des psychiatres, des spécialistes du sommeil et des pharmaciens pour aider les professionnels de santé et mieux informer les patients. Malheureusement, cela n'a pas eu pour conséquence une diminution suffisante des prescriptions et de la consommation de médicaments. D'où cette "piqûre de rappel", réalisée avec le soutien du Conseil national de l'Ordre des médecins, du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens ainsi que du Lien, association de lutte contre les infections nosocomiales et les accidents médicaux (membre du Collectif interassociatif sur la santé).

Diagnostic précis

Aucun spécialiste ne nie le fait que bon nombre de personnes âgées ont le sentiment de "mal dormir". Mais cela n'en fait pas des insomniaques pour autant. Pour bien comprendre l'origine exacte de leur plainte, les médecins doivent passer du temps avec leurs patients. Ils peuvent s'appuyer sur les outils élaborés par la HAS, comme des arbres décisionnels, des questions-clés pour la prescription de psychotropes, un agenda du sommeil, un questionnaire d'attachement aux benzodiazépines... Parfois, le recours à un spécialiste est nécessaire, car des douleurs, de l'anxiété, une dépression, des problèmes urinaires ou une apnée du sommeil peuvent expliquer les troubles nocturnes.

Au total, 10 à 20 % seulement des plaintes concernant le sommeil sont de véritables insomnies et peuvent alors relever d'un traitement par somnifères, mais toujours de courte durée (allant de quelques jours à 4 semaines maximum), en prévoyant son arrêt dès sa mise en route. Les spécialistes conseillent d'accompagner cette prescription médicamenteuse par le recours à des techniques de relaxation et à des thérapies cognitivo-comportementales. La HAS rappelle aux médecins, aux pharmaciens et aux patients que la prescription et le renouvellement de somnifères ne doivent pas être systématiques. Et ceux qui en consomment depuis longtemps doivent bénéficier d'une stratégie d'arrêt progressif et encadré, afin de retrouver un sommeil naturel, plus récupérateur, même s'il est plus court ou plus fractionné.

Risque de démence ?

L'agence du médicament (ANSM) va aussi prendre des mesures pour limiter le mésusage des somnifères. Elle compte porter ce sujet devant l'Agence européenne du médicament pour aboutir à une expertise partagée sur le profil de sécurité de ces molécules tout en poursuivant le travail de surveillance continue opéré par ses réseaux de pharmacovigilance et d'addictovigilance. De plus, elle annonce la publication début octobre d'une nouvelle étude du professeur Bernard Bégaud montrant qu'un traitement par benzodiazépines est "associé statistiquement à une augmentation significative du risque de démence", même si le lien de causalité n'est pas - encore ? - établi.

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