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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 14:08

Le 13 mars dernier, un terrible accident de car avait lieu à Sierre, dans le Valais Suisse. A son bord, des enfants d'écoles flamandes de Lommel et Heverlee qui rentraient de classe de neige. Le bilan est lourd : 28 personnes ont perdu la vie dont 22 enfants mais aussi, 21 blessés. L'évènement, particulièrement médiatisé, a montré le besoin bien légitime des familles d'avoir des explications sur les causes probables de l'accident. Ce jeudi 30 août, les résultats de l'autopsie du chauffeur sont tombés : celui-ci souffrait d'une pathologie coronarienne avec obstruction d'un vaisseau à 60% mais il était également sous antidépresseur (Paroxétine). D'après plusieurs médias qui ont relayé les avis de certains psychiatres et autres intervenants, les doses de paroxétine retrouvées étaient si faibles que ce n'est pas cela qui aurait pu perturber la conduite.... Vraiment ? Petit tour des données disponibles et démonstration que les médias ne font vraiment plus le travail d'investigation qui leur incomberait...

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Accident de Sierre. AFP/ Sébastien Feval

Bien que les médias aient relayé qu'un malaise (d'origine coronarienne) du chauffeur est l'hypothèse privilégiée, Olivier Elsig, le procureur du Valais, a toutefois déclaré qu'il n'y avait aucune certitude en la matière et qu'il n'était pas possible de prouver ce lien.

Mais voici à présent ce qu'on pouvait lire sur RTL Info le 30 août dernier (extrait) :

"Les analyses toxicologiques ont en outre montré que le conducteur "prenait quotidiennement un médicament antidépresseur, d'où la présence dans son sang de paroxétine", poursuit la justice suisse, en précisant dans la foulée "que la concentration mesurée se situe dans les normes d'une dose thérapeutique". "Ce ne sont pas des molécules qui induisent de la somnolence, mais ce sont bien des antidépresseurs. Il ne faut pas que le public mette tous les psychotropes dans le même panier. A côté de ça, on a les anxiolytiques, qui eux donnent vraiment une baisse de la vigilance, de la concentration, et qui sont vraiment dangereux pour la conduite", explique le professeur Christine Reynaert, psychiatre au CHU de Mont-Godinne. "

Ces affirmations du Pr Christine Reynaert sont troublantes parce que  la paroxétine (c'est à dire le principe actif de ce médicament initialement commercialisé par GSK sous divers noms tels que Paxil, Seroxat ou Deroxat avant que des génériques ne soient aussi disponibles) indique au contraire LA SOMNOLENCE dans les effets secondaires "fréquents et gênants" du traitement. Le Vidal français confirme ces indications en reprenant dans les effets secondaires du Seroxat (appelé Deroxat en France) outre "une vision trouble", "de la somnolence, ou à l'inverse de l'insomnie, de la fatigue, des vertiges, etc" . De même, le compendium suisse des médicaments confirme lui aussi les troubles de la vision et la somnolence, entre autres effets secondaires possibles du Seroxat. Voilà donc des informations CONNUES, inscrites dans les compendium professionnels des praticiens mais qui continuent apparemment d'être niées publiquement par des sommités dont les propos sont le plus souvent relayés comme parole d'évangile par les médias sans la moindre vérification préalable ! Cette façon de procéder constitue une faute journalistique d'autant plus grave à nos yeux que l'Agence Reuters avait déjà averti il y a plusieurs années de cela dans un communiqué, d'une tendance forte chez au moins un tiers des médecins à NIER les effets secondaires dont se plaignent les patients et ce, même lorsque ces effets sont officiellement connus !

Mais surtout, un autre élément fondamental qui a encore une fois échappé aux officiels et aux médias et dont les familles DOIVENT être informées, c'est que ce chauffeur qui avait commencé un traitement anti-dépresseur il y a plusieurs années selon un extrait du JT de RTL du 31 août, avait décidé d'arrêter et essayait justement d'arrêter ce traitement. Or le syndrome de sevrage, précisément indiqué dans la notice, n'est pas pour autant sans effets, au contraire, il peut être plus ou moins important suivant les individus et donner lieu notamment à de la confusion et à des troubles visuels. Dans ce syndrome, la dose exacte ne fait pas tout, c'est plutôt un changement de dosage par rapport à ce qui était consommé habituellement qui crée le gros du problème. Or à quelle posologie était ce chauffeur et quel était le taux de réduction de sa dose ? Avait-il décidé d'arrêter ou de réduire sa dose sans encadrement médical et donc peut-être de façon un peu trop abrupte ou bien pas ? Avait-il sauté une prise, ce qui pourrait expliquer de graves effets selon la notice, ainsi qu'expliquer la présence de doses soi-disant "infimes" ?
 
Voici à ce sujet les précisions décisives indiquées dans la notice :
 
"Les symptômes de sevrage à l'arrêt du traitement sont fréquents, particulièrement si l'arrêt est brutal (voir rubrique Effets indésirables).

Dans les essais cliniques, des effets indésirables ont été observés lors de l'arrêt du traitement chez 30 % des patients traités par la paroxétine contre 20 % des patients recevant un placebo.

La survenue de symptômes de sevrage n'est pas synonyme d'addiction ou de dépendance.

Le risque de symptômes de sevrage peut être fonction de plusieurs facteurs incluant la durée du traitement, la posologie et le taux de réduction de la dose.

Ont été rapportés : sensations vertigineuses, troubles sensoriels (incluant paresthésies, et sensations à type de décharge électrique et acouphènes), troubles du sommeil (incluant rêves intenses), agitation ou anxiété, nausées, tremblement, confusion, hypersudation, céphalées, diarrhée, palpitations, instabilité émotionnelle, irritabilité et troubles visuels. Généralement, ces symptômes sont d'intensité légère à modérée, mais ils peuvent être d'intensité plus sévère chez certains patients.

Ils surviennent généralement dans les premiers jours suivant l'arrêt du traitement, mais quelques très rares cas ont été rapportés chez des patients ayant accidentellement sauté une prise. Généralement, ces symptômes sont spontanément résolutifs en 2 semaines même si, chez certaines personnes, ils peuvent se prolonger (2-3 mois, voire plus). Il est donc conseillé de diminuer progressivement la dose de paroxétine sur une période de plusieurs semaines ou mois, selon les besoins des patients (voir « Symptômes de sevrage observés lors de l'arrêt de la paroxétine », rubrique Posologie et mode d'administration)."

source :http://sante-az.aufeminin.com/w/sante/m3352538/medicaments/deroxat/detail.html

La notice de la Paroxétine recommande aussi la prudence en cas de pathologies coronaires or si le chauffeur avait un vaisseau obstrué à 60%, le médecin prescripteur n'aurait-il pas dû s'abstenir par mesure de prudence ou bilanter suffisamment le patient sur le plan cardio-vasculaire avant toute prescription ? N'existait-il pas d'autres moyens plus doux et moins toxiques que l'approche médicamenteuse qui auraient pu éviter ce drame et ces morts ? Le médecin de ce chauffeur, s'il avait été mieux informé et si le pluralisme thérapeutique avait été davantage défendu et soutenu, n'aurait-il pas eu plus de chance de privilégier une autre approche, moins iatrogène et peut-être tout aussi efficace ?

On peut aussi lire sur RTBF Info les propos du Ministère public suisse selon lequel "s'il se confirmait que la seule cause envisageable de l'accident est en lien avec le chauffeur décédé, un classement de la procédure pénale serait envisagé". Ainsi, même si un produit médicamenteux et/ou un type de prescription est fautif, soyez rassurés bonnes gens, le médecin et surtout le fabricant ne seront jamais inquiétés...

En conclusion, il nous apparaît donc une fois encore que l'on a tendance à blanchir trop vite et de façon trop systématique le rôle négatif et possiblement décisif de médicaments chimiques et allopathiques lucratifs car la paroxétine est un des médicaments-phare de GSK, qui a par ailleurs déjà fait l'objet de plusieurs procès aux USA. Les médias traditionnels ne sont, en règle générale, plus capables de mener de véritables investigations et enquêtes et ne renseignent plus le public correctement dans des tas de domaines et notamment bien sûr celui de la santé. On l'a vu avec les vaccins mais il en va aussi d'un sujet comme celui-ci. C'est en tout cas crucial que le public puisse percevoir les liens qui peuvent exister entre ce genre d'article-ci et nos autres articles publiés sur le silence autour des effets secondaires des vaccins. Regardez les propos du Pr Reynaert cités ci-dessus sur le fait que les antidépresseurs ne seraient pas des molécules qui induisent de la somnolence alors que cela figure dans la notice et prenez conscience du parallèle saisissant avec l'exemple des vaccins anti-hépatite B au sujet desquels les experts officiels nous chantent sur tous les tons qu'ils ne causent pas la sclérose en plaques alors que cet effet secondaire grave possible figure pourtant lui aussi dans toutes les notices des vaccins contre l'hépatite B !

Tout ceci démontre donc une fois encore que les patients ne lisent pas suffisamment les notices, que les médecins qui prescrivent ces médicaments n'informent pas assez leurs patients des risques que cela comporte pour eux, comme pour les autres, et que les autorités publiques n'ont apparemment même pas les capacités minimales requises d'analyse pour assurer des enquêtes dignes de ce nom, en mesure d'apporter les réponses les plus complètes aux familles sur les causes les plus probables du décès des leurs. Plus que jamais il se dégage selon nous de tout ceci un message : celui que si les gens continuent dans leur insouciance et leur suivisme actuels par rapport au discours des experts censés penser et réfléchir à leur place, ils se mettront eux-mêmes directement et physiquement en danger mais aussi leur entourage (enfants, passagers etc)

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