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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 17:51
le 20 décembre 2011
Le Pr Alexandre, ancien responsable de l'Agence du médicament
Le Pr Alexandre, ancien responsable de l'Agence du médicament / Crédits : TF1/LCI

Peut-on, au cours d'une même carrière, s'occuper d'autoriser ou d'interdire la mise sur le marché de médicaments de grands groupes pharmaceutiques... puis devenir consultant, et donc rémunéré, par l'un de ces mêmes groupes ? Alors même que l'arrêt de mort de l'Afssaps a été prononcé, pour n'avoir pas su empêcher le scandale du Mediator, le cas du Pr Jean-Michel Alexandre vient souligner le risque de dérive des rapports entre des grands groupes aux intérêts financiers puissants et des autorités de contrôle parfois mal protégées de ces mêmes intérêts.

Qui est le Pr Alexandre ? Un ancien responsable de l'Agence du médicament devenu ensuite consultant pour l'industrie pharmaceutique, et qui a perçu à ce titre entre 2001 et 2009 près de 1,2 million d'euros de rémunération des laboratoires Servier, selon Le Figaro. Le journal écrit que "ce professeur de pharmacologie a été l'un des hommes les plus influents en matière de médicament en France de 1980 à 2000". Selon LeFigaro.fr, il a été président de la commission d'autorisation de mise sur le marché à l'Agence du médicament de 1985 à 1993, puis directeur de l'évaluation des médicaments de 1993 à 2000 et président du comité des médicaments de 1995 à 2000, avant de devenir consultant. Le Pr Jean-Michel Alexandre était "en poste à des dates-clés de l'histoire du médicament" et "notamment en 1995, lorsque l'Afssaps décidait de mettre fin à la vente du Mediator dans les préparations magistrales (les mélanges réalisés par les pharmaciens) mais, pour des raisons jusqu'à présent inexpliquées, pas à la vente en comprimés", écrit Le Figaro.

"L'Afssaps n'a pas été bien curieuse"

C'est par la suite qu'il a travaillé pour le compte du groupe Servier. "Du 29 octobre 2001 au 4 septembre 2009, (M. Alexandre) a facturé 1.163.188 euros à Servier, via une filiale dénommée CRIS (centre de recherche international pour la santé)", affirme Le Figaro sans citer de sources. "En paiement des services rendus, Jean-Michel Alexandre a perçu une rémunération forfaitaire payée sur présentation de facture accompagnée d'un rapport trimestriel", ajoute le journal. "Sa mission consistait, selon les demandes de Jacques Servier, à analyser des dossiers touchant à l'efficacité des médicaments en développement ou déjà mis sur le marché", poursuit Le Figaro. Le journal mentionne les médicaments Vastarel, Protelos, Valdoxan et Procoralan, qui sont actuellement sous surveillance des autorités du médicament.

Lundi soir, lors du débat à l'Assemblée sur la réforme du contrôle des médicaments, Gérard Bapt (PS) a demandé à Xavier Bertrand si la commission de déontologie compétente avait à l'époque été saisie lorsque le Pr Antoine avait quitté ses fonctions publiques pour devenir consultant. "Il semblerait qu'à l'époque la commission n'a pas été réunie parce que M. Alexandre n'ait pas dit qu'il allait effectuer ses activités ensuite, ce qui signifie que l'Afssaps n'a pas été bien curieuse", a répondu le ministre. "Je vais regarder pour voir juridiquement ce qu'il est possible de faire en espérant que les faits ne sont pas touchés par la prescription", a-t-il ajouté.

Contacté, le laboratoire Servier a déclaré que "le Pr Alexandre, une fois qu'il a quitté ses responsabilités dans le système de santé publique, a travaillé comme consultant pour plusieurs laboratoires" et qu'il "n'a jamais été employé par Servier pendant la période de ses responsabilités aux agences française ou européenne". La somme citée dans Le Figaro "n'est pas confirmée" par Servier. Le journal précise que lors de son audition au Sénat en avril dernier, le Pr Alexandre avait dit avoir travaillé "comme consultant scientifique indépendant (...) pour 30 à 40 laboratoires dans le monde". Selon le journal, les montants les plus importants ont été perçus des laboratoires Servier.

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