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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 19:08

LE MONDE 

Marisol Touraine.

De manière discrète, Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé, a présenté, mercredi 19 décembre en conseil des ministres, une ordonnance qui autorise la vente de médicaments en libre accès sur Internet. La décision est désapprouvée par le Conseil national de l'ordre des pharmaciens. Cette ordonnance devrait être suivie prochainement d'un décret d'application.

La France doit en effet transposer avant le 2 janvier 2013 une directive européenne de 2011 qui autorise la vente des médicaments sur Internet et précise que les Etats membres peuvent imposer des conditions. La plupart des pays européens l'ont transposée. "On n'était pas dans la possibilité de l'interdire, plutôt que de laisser faire, on a fixé des règles", indique-t-on au ministère de la santé. La vente en ligne doit être réalisée à partir du site Internet d'une officine de pharmacie. Elle relève de l'entière responsabilité du pharmacien, est limitée aux seuls médicaments en libre accès (contre les maux de gorge, estomac, douleurs...), stipule cette ordonnance. Ces sites devront recevoir l'aval de l'autorité régionale de santé dont ils dépendent. Et se déclarer à l'ordre des pharmaciens.

De plus, les sites habilités à le faire seront agréés - un logo permettra de les identifier - et une liste sera accessible. Le ministère prévoit de lancer mi-janvier une campagne d'information sur le Web sur le thème : "Vous pouvez désormais acheter des médicaments en ligne mais pas à n'importe qui."

RISQUES INHÉRENTS

"C'est une décision brutale qui comporte plus de risques que d'avancées", déplore l'ordre des pharmaciens. "Rien ne remplace le face-à-face pour donner des conseils lors de la délivrance de médicaments", estime Isabelle Adenot, présidente de l'ordre, qui alerte sur le mésusage. Que va-t-il se passer si une femme enceinte ne le déclare pas sur la Toile ? Comment être sûr que la personne a lu la notice ? "Le risque de la vente à grande échelle sur Internet est de banaliser le médicament, qui n'est pas un produit de consommation courante", s'inquiète Isabelle Adenot.

La vente en ligne comporte des risques inhérents, selon l'ordre des pharmaciens : menaces sur la confidentialité des données, falsification, non-respect des règles de la profession. "L'autorisation de vente en ligne était peut-être juridiquement inéluctable mais elle est sanitairement inopportune et dangereuse pour la santé publique", martèle l'institution. Autre problème, la délivrance en ligne ne permet pas d'utiliser la carte Vitale, qui seule permet d'accéder au dossier pharmaceutique (au nombre de 24 millions).

En tout cas, la ministre met fin au flou juridique qui encadrait la vente en ligne de médicaments. Sans attendre, certains pharmaciens avaient lancé leur activité en ligne, la pharmacie de la Grâce-de-Dieu, à Caen (Calvados), et la pharmacie du Bizet à Villeneuve-d'Ascq (Nord), ce qui a alors suscité une forte polémique, notamment des syndicats. Ces pionniers de la vente en ligne estiment être très vigilants.

Les Français ont déjà recours à Internet pour acheter des médicaments. 9 % l'ont déjà fait pour l'achat de produits de santé sans ordonnance, selon un sondage IFOP pour l'Institut de recherche anti-contrefaçons de médicaments (IRACM). 26 % sont prêts à le faire.

Dans tous les cas, l'objectif du ministère de la santé est de lutter contre la contrefaçon de médicaments, la catégorie de produits la plus bloquée aux frontières (24 %). Cette annonce intervient aussi dans un contexte de changement de modèle économique pour les quelque 24 000 pharmacies. Un collectif, appelé "pigeons pharmaciens" sur le réseau Facebook vient d'adresser une lettre aux députés pour les alerter sur les fermetures d'officines.

Pascale Santi

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