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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 21:05

 

    La France est le premier pays consommateur de benzodiazépines dans le monde. Bien que très répandu, leur usage chronique n'est pas aussi anodin qu'on le pense. La consommation de benzodiazépines et de somnifères à long terme peut en effet représenter un danger important tant pour votre santé mentale que physique. Pour plus de clarté, nous rassemblerons les somnifères Stilnox (zolpidem) et Imovane (zopiclone) sous le vocable benzodiazépine (ils agissent sur les mêmes récepteurs que les benzodiazépines, ont les mêmes effets secondaires, et le même potentiel de dépendance).
  
La durée de prescription de benzodiazépines dépasse largement la durée légalement prévue en France :
 
    Les benzodiazépines et somnifères n'ont pas vocation à être utilisées sur une période dépassant quelques semaines. En Grande-Bretagne, ils ne peuvent être prescrits au-delà de 2 à 4 semaines. En France, officiellement, la prescription des benzodiazépines ne peut excéder 8 à 12 semaines. Comment expliquer que des millions de Français en consomment quotidiennement et ce durant des périodes excédant très largement les durées légales de prescription ?
    L'explication du mauvais usage des benzodiazépines en France provient pour une large part de la méconnaissance totale de leur mode de fonctionnement chez les médecins prescripteurs, et ce quelque soit leur spécialité. En effet, il est prouvé que les benzodiazépines ne sont plus efficaces après plusieurs semaines à plusieurs mois d'utilisation (1). Néanmoins, elles sont prescrites pour des périodes bien plus longues, car le médecin comme le patient sont persuadés que la benzodiazépine reste nécessaire d'une part, et efficace d'autre part, et ce en raison de mécanismes qui transforment le traitement aux benzodiazépines en vrai cercle vicieux.
 
    En effet, la benzodiazépine est souvent prescrite pour lutter contre un état anxieux ou une insomnie transitoire. Il ne fait pas de doute que le produit est efficace dans les premières semaines - pourtant il perd peu à peu toute efficacité, mais si le patient s'avise de l'arrêter, l'anxiété et l'insomnie réapparaissent avec une force toute particulière (le niveau d'anxiété ou d'insomnie symptômes du sevrage excédant bien souvent leur niveau initial). Comme la réintroduction de la benzodiazépine fait aussitôt disparaître ces symptômes (puisqu'elle comble le manque), le médecin et le patient sont persuadés que c'est non pas le syndrome de sevrage, mais l'état naturel du patient qui est en cause, et qu'il a donc besoin de ce traitement sur le long terme pour pouvoir fonctionner normalement. Au lieu d'être interrompu, le traitement aux benzodiazépines est donc maintenu, alors même que le patient est désormais dépendant - et c'est cette dépendance, essentiellement physique, conjuguée à une mauvaise compréhension du syndrome de sevrage, interprété comme un pur phénomène de "rebond", qui explique que les durées de prescription de benzodiazépines dépassent très fréquemment les durées légales.

De façon plus générale, le traitement chronique aux benzodiazépines est très problématique en ce qu'il peut causer des symptômes sans rapport avec les symptômes d'origine, mais également parce qu'il tend à aggraver les symptômes pour lesquels la benzodiazépine a initialement été prescrite : ainsi l'anxiété, l'insomnie, le trouble panique, les phobies, ou la tension musculaire. Nous décrivons ci-dessous les mécanismes expliquant ce phénomène très largement ignoré de la communauté médicale, et dont la compréhension éviterait pourtant bien des erreurs de diagnostic et le maintien à long terme de ce traitement néfaste pour l'état de santé mentale et physique du patient. 
 
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