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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 20:06
Les dangers des antidépresseurs sont détaillés dans une étude de l'Inserm.

Prendre la route ou prendre des médicaments: il faut parfois choisir. Les anxiolytiques, les hypnotiques ou encore les antidépresseurs rendent, en effet, des conducteurs inaptes à la conduite. Une catégorie plus nombreuse qu'on ne le pense. «Un million de personnes environ seraient concernées», comme le confirme le Pr Henry Hamard, membre de l'Académie nationale de médecine, qui, il y a déjà quatre ans, avait tiré la sonnette d'alarme.

Avec le Conseil national de l'ordre des médecins, l'institution cherche aujourd'hui à établir une procédure de signalement d'un patient inapte à la conduite. Une réflexion qui n'avait pas abouti en 2008, achoppant sur la difficulté de préserver le secret médical, et qui est donc de nouveau relancée.

Afin de respecter la règle sacrée du secret, une des pistes évoquées serait d'exclure le médecin de la procédure, qui reposerait exclusivement sur l'information par voie déclarative de l'automobiliste. «En cas d'inexactitude des données communiquées ou d'omission et en cas d'accident, il pourrait y avoir des conséquences en matière de couverture d'assurance concernant le conducteur», indique le Dr André Deseur, président de la section exercice professionnel au Conseil national de l'ordre des médecins qui, dit-il, mène une tâche délicate. «D'un côté, on cherche à informer sur la dangerosité d'un usager de la route et, d'un autre, il ne faut surtout pas rompre le lien de confiance entre un médecin et son patient. Si ce dernier finit par interrompre son traitement parce qu'il redoute de perdre son permis, les conséquences seront terribles.»

Ce travail d'équilibre devrait aboutir d'ici quelques mois, indique Henry Hamard, qui espère rapidement soumettre des propositions aux pouvoirs publics. Une toute nouvelle étude, portant sur les antidépresseurs, affine d'ailleurs la connaissance sur les risques qu'entraînent ces médicaments. Leur dangerosité serait à géométrie variable. La prise de ces comprimés provoque une augmentation du risque d'accident de la route en début de traitement ou lors de sa modification.

Ce résultat intéressant émane d'une étude conduite par l'Inserm en collaboration avec l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Les chercheurs se sont intéressés au cas de 72.685 conducteurs impliqués dans des sinistres corporels de la route entre 2005 et 2008. Ils ont ensuite croisé les fichiers de police sur les accidents avec blessés et ceux de l'assurance-maladie pour déterminer les médicaments prescrits à ces automobilistes dans les jours précédant la collision.

Un risque accru de 34%

Ils ont ainsi relevé un risque accru d'accident de 34 % pour les 2936 usagers de la route qui avaient pris au moins un antidépresseur la veille. Ce danger fait un bond et atteint les 49 % au moment du démarrage du traitement. Lorsque la prescription est modifiée, le risque baisse, mais reste toute de même élevé, puisqu'il atteint les 32 %.

«Cette donnée est importante, et les médecins traitants doivent à tout prix alerter leurs patients sur les dangers de ces médicaments s'ils prennent le volant, surtout en début de traitement. Mais, d'une manière générale, ils sont très sensibilisés au risque routier», indique le chercheur Emmanuel Lagarde, coauteur de l'étude, et qui dirige une équipe Inserm à Bordeaux sur les traumatismes. Une précédente étude conduite en 2010 avait estimé à environ 3 % le pourcentage d'accidents de la route attribuables à une consommation de médicaments.

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