Il faut non seulement être prêt à entendre une révélation, mais savoir que les vérités les plus acides ne javellisent pas miraculeusement un passé même blanchi de ses zones d’ombres. Colère, détresse, les victimes d’un secret de famille réagissent différemment. Pardonner à ceux qui nous ont trahis n’a rien d’une évidence. Pour se reconstruire, certaines personnes opteront pour l’écriture, propice à la catharsis. On se souvient de Ça ne se fait pas, d’Isabelle Spaak, où l’auteur évoquait un double meurtre familial (sa mère a tué son père d’un coup de carabine avant de s’électrocuter dans son bain), du Passé sous silence, de Daniel Prévost, où l’acteur parlait de sa mère, qui lui avait caché jusqu’à 50 ans les origines algériennes de son père, de L’Américain, où Franz-Olivier Giesbert révélait la violence paternelle, tout comme le fit plus récemment sur scène l’actrice Maïwenn Le Besco. D’autres emprunteront la voie thérapeutique ou des chemins plus personnels (enquête généalogique, psycho-généalogie) afin de reprendre en main leur destin. Le passé n’est pas toujours une boule de cristal limpide, mais c’est finalement davantage le regard que l’on porte sur lui qui en dit long... sur notre avenir.