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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 20:59

Les contes de Grimm des temps modernes sont souvent de sombres «harlequinades» familiales qui frappent, sans différence, simple quidam ou personne connue. Il n’y a pas de milieu protégé du scandale. En vidant publiquement son sac à double fond, Benjamin Castaldi n’a pas hésité à fendiller la légende Montand. Guillaume Depardieu, lui aussi, balance sur les frasques paternelles. Question de survie ! paraît-il. Le divan cathodique de Mireille Dumas, grande prêtresse de «Vie privée, vie publique», a régulièrement les faveurs des stars qui, hier encore, prenaient soin d’entretenir le mystère nécessaire à leur image. L’époque a changé, qui déculpabilise ceux qui veulent en finir avec les non-dits, les mensonges. En bon romancier contemporain, Emmanuel Carrère a choisi de transgresser l’interdit dans son dernier ouvrage Un roman russe (POL), dans lequel il révèle, contre l’avis de sa mère Hélène Carrère d’Encausse, les relations complices de son grand-père maternel Georges Zourabichvili avec l’occupant allemand. Courage ? Trahison ? Il n’est jamais facile d’officialiser un ancêtre «infréquentable», et pire encore de voir d’autres prendre la liberté de le faire. Une violence à laquelle se trouve aujourd’hui confrontée Catherine Deneuve à l’occasion de la sortie d’une biographie non autorisée, Deneuve l’affranchie (Flammarion), dans laquelle Bernard Violet revient dès le premier chapitre sur son père, Maurice Dorléac, qui fit l’objet en 1945 d’une «sanction d’indignité nationale».

Blessures, trahisons, fautes cachées ont la dangerosité de la nitroglycérine, à manipuler avec une extrême précaution. Chaque situation diffère. Chaque cas est unique. Tout au plus peut-on affirmer que le secret de famille naît toujours d’un fait marquant qui a blessé et qui risquerait de faire souffrir s’il était révélé. Dans le clan, tous sont plus ou moins directement concernés, mais seuls certaines personnes détiennent la vérité. Si aujourd’hui le chômage, l’adoption, la religion, les fécondations in vitro, l’adultère, l’homosexualité, la maladie ne sont plus considérés comme des sujets tabous, il reste extrêmement difficile de briser les secrets liés à la mort (crime, suicide maquillé), aux violences sexuelles (inceste, pédophilie) et à la naissance. 8% des enfants ne seraient pas issus de leur père supposé. Incapable d’assumer la situation qu’elle a générée, partagée entre deux options inconfortables, la mère a choisi de se taire ou de ne se confier qu’à quelques-uns. Sur plusieurs générations, la communication peut ainsi se trouver rompue, jusqu’au jour où la chape de plomb se soulève, volontairement ou pas. «J’avais 40 ans lorsque je me suis aperçue au cours d’examens sanguins pour une opération que mon père n’était pas mon père biologique, explique Marie S. Aujourd’hui encore, ma mère refuse de me révéler le nom de celui qui m’a conçue.»

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