Egoïsme. Naïveté. Déni. Bien souvent, l’initiateur du secret se leurre en croyant qu’il va réussir durablement à épargner à ses proches la violence d’une réalité trop lourde à porter. Les occasions sont pourtant de plus en plus nombreuses (papiers administratifs, tests ADN) qui peuvent le piéger. De plus, la vigilance ne peut être permanente et l’omerta verbale totalement efficace. Les bouches se taisent, mais les corps sont bavards : lapsus répétés, silences récurrents, comportements et émotions contradictoires trahissent immanquablement un malaise qui n’est jamais nommé. Mieux que quiconque, l’enfant perçoit ces micro-comportements révélateurs. Un jour ou l’autre, il finit par découvrir, même inconsciemment, le secret que ses parents cherchaient à lui dissimuler et, dans le même temps, il s’interdit d’aborder le problème par peur. Par loyauté familiale. Autant dire que ce trouble ne peut qu’affecter à différents degrés sa personnalité. Traumatismes affectifs, désordres somatiques, pathologies... Il n’est pas rare que les conséquences du secret soient plus graves que le secret lui-même.
Pour autant, toutes les vérités sont-elles bonnes à dire ? Là encore, il n’y a pas de règle absolue hormis lorsque le secret menace des vies, comme dans l’affaire Céline Lesage, qui a avoué avoir tué six bébés sans que son entourage dénonce l’étrange multiplication de ses grossesses non abouties. «C’est dur de s’immiscer dans la vie des gens», ont déclaré des membres de la famille de l’ancien compagnon de la jeune femme. Dire ? Ne pas dire ? A qui ? Quand et comment ? A l’exception de ces cas de figure tragiques, révéler un secret de famille s’avère toujours délicat et compliqué. Les psychologues s’entendent pour dire que, concernant les enfants, il convient de ne leur confier, avec des mots simples adaptés à leur maturité, que ce qui les concerne directement. Pas question de leur livrer clé en main une intimité et les déviances qui peuvent y être liées. Par ailleurs, se libérer du poids d’un secret suggère qu’une certaine confiance soit à nouveau instaurée pour que celui qui cherche à savoir puisse trouver librement des indices, des réponses. A son rythme. Car il n’y a rien de pire qu’une révélation qui intervient, par surprise, lors d’une dispute, de l’ouverture d’un testament, d’une recherche généalogique... Dernièrement, en Russie, c’est en regardant par hasard un documentaire intitulé Le Petit-Fils de Gagarine que les filles de l’héroïque cosmonaute ont découvert l’existence possible d’un descendant africain. Les deux jeunes femmes qui réfutent en bloc cette hypothèse ont porté plainte.
Egoïsme. Naïveté. Déni. Bien souvent, l’initiateur du secret se leurre en croyant qu’il va réussir durablement à épargner à ses proches la violence d’une réalité trop lourde à porter. Les occasions sont pourtant de plus en plus nombreuses (papiers administratifs, tests ADN) qui peuvent le piéger. De plus, la vigilance ne peut être permanente et l’omerta verbale totalement efficace. Les bouches se taisent, mais les corps sont bavards : lapsus répétés, silences récurrents, comportements et émotions contradictoires trahissent immanquablement un malaise qui n’est jamais nommé. Mieux que quiconque, l’enfant perçoit ces micro-comportements révélateurs. Un jour ou l’autre, il finit par découvrir, même inconsciemment, le secret que ses parents cherchaient à lui dissimuler et, dans le même temps, il s’interdit d’aborder le problème par peur. Par loyauté familiale. Autant dire que ce trouble ne peut qu’affecter à différents degrés sa personnalité. Traumatismes affectifs, désordres somatiques, pathologies... Il n’est pas rare que les conséquences du secret soient plus graves que le secret lui-même.
Pour autant, toutes les vérités sont-elles bonnes à dire ? Là encore, il n’y a pas de règle absolue hormis lorsque le secret menace des vies, comme dans l’affaire Céline Lesage, qui a avoué avoir tué six bébés sans que son entourage dénonce l’étrange multiplication de ses grossesses non abouties. «C’est dur de s’immiscer dans la vie des gens», ont déclaré des membres de la famille de l’ancien compagnon de la jeune femme. Dire ? Ne pas dire ? A qui ? Quand et comment ? A l’exception de ces cas de figure tragiques, révéler un secret de famille s’avère toujours délicat et compliqué. Les psychologues s’entendent pour dire que, concernant les enfants, il convient de ne leur confier, avec des mots simples adaptés à leur maturité, que ce qui les concerne directement. Pas question de leur livrer clé en main une intimité et les déviances qui peuvent y être liées. Par ailleurs, se libérer du poids d’un secret suggère qu’une certaine confiance soit à nouveau instaurée pour que celui qui cherche à savoir puisse trouver librement des indices, des réponses. A son rythme. Car il n’y a rien de pire qu’une révélation qui intervient, par surprise, lors d’une dispute, de l’ouverture d’un testament, d’une recherche généalogique... Dernièrement, en Russie, c’est en regardant par hasard un documentaire intitulé Le Petit-Fils de Gagarine que les filles de l’héroïque cosmonaute ont découvert l’existence possible d’un descendant africain. Les deux jeunes femmes qui réfutent en bloc cette hypothèse ont porté plainte.