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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 17:35

Cette maladie peut pourtant être facilement prévenue et traitée, mais il faut des crédits pour le faire.

 

 
L'un des moyens les plus efficace de prévenir le paludisme, c'est d'utiliser des moustiquaires à imprégnation durable.

L'un des moyens les plus efficace de prévenir le paludisme, c'est d'utiliser des moustiquaires à imprégnation durable. Crédit Flickr/United Nations Development Programme

On parle quelques fois du Sida, quasiment jamais du paludisme. Pourtant en 2010, il y a eu 216 millions de cas de paludisme dans plus cent pays, selon le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS-.

L’indifférence de nos médias s’explique-t-elle parce que l’Europe n’est pas concernée ? 81% des cas et 91% des décès dus au paludisme sont en effet survenus en Afrique. Et le nombre des morts est important : 655 000 décès en 2010.

Pourtant, rappelle l’OMS, le paludisme est “une maladie qu’il est tout à fait possible de prévenir et de traiter. La preuve, “les taux de mortalité attribuables au paludisme ont baissé, depuis 2000, de plus de 25% au niveau mondial et de 33% dans la Région africaine de l’OMS.

Et alors que “le paludisme tue toujours un enfant par minute, on risque de voir les credits affectés à la lutte contre fléau diminuer sous l'effet de la crise économique.

Il existe des solutions comme les moustiquaires à imprégnation durable qui “sont l’un des moyens les moins onéreux et les plus efficaces de lutter contre le paludisme.

Les fonds internationaux destinés à la lutte antipaludique ont atteint 1,7 milliard de dollars en 2010 et 2 milliards en 2011, ce qui reste sensiblement en deçà des 5 à 6 milliards annuels nécessaires pour atteindre les cibles mondiales.” explique l’OMS, qui ajoute que “le financement de la lutte antipaludique subira une légère contraction en 2012 et 2013 et risque d’être ramené à 1,5 milliard de dollars par an d’ici 2015.

Outre la baisse des credits, il y a une autre menace : “Le problème de la résistance du moustique aux insecticides semble également s’aggraver (…) 45 pays ont constaté une résistance à l’une au moins des quatre classes d’insecticides utilisées pour la lutte antivectorielle, dont 27 en Afrique subsaharienne.

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 15:39

Il n’est donc pas rare que des médicaments génèrent des troubles plus graves que ceux qu’ils sont censés traiter. « 30 % des maladies sont causés par les médicaments eux-mêmes », affirmait le professeur Lwoff, prix Nobel de médecine en 1972 ». Ces propos sont rapportés par le Dr Louis de Brouwer dans son livre : « Dossier noir des médicaments de synthèse » (publié chez Encre, en 1989). Par ailleurs, l’auteur cite aussi le professeur Minkowski : « 99 % des médicaments sont inutiles ».

Alors, si les médicaments ne guérissent pas - bien sûr, puisqu’il y a de plus en plus de malades -, s’ils sont souvent dangereux et par surcroît inutiles, pourquoi continue-t-on de les fabriquer toujours en plus grand nombre ? Tout simplement, parce que l’industrie pharmaceutique, défendue par de puissants lobbies, dicte sa loi en matière de santé. Les médecins accordent souvent une confiance aveugle aux visiteurs médicaux employés par les laboratoires pour faire la publicité de leurs nouveaux médicaments, qui sont toujours présentés comme étant supérieurs à ceux déjà existants. C’est un peu comme les nouveaux modèles de voitures qui sortent, avec tous leurs perfectionnements et leurs options ! Sans s’en rendre vraiment compte, les médecins jouent le jeu des laboratoires pharmaceutiques, dont le but n’est pas tant de transmettre des informations sur des médicaments, mais de les écouler... et de les faire écouler coûte que coûte. La santé est ainsi mercantilisée. En un mot, les médecins se font carrément manipuler. Par ailleurs, ces nouvelles molécules étant beaucoup plus actives que les anciennes provoquent encore plus d’effets secondaires, dont plusieurs restent inconnus des laboratoires eux-mêmes. Pourtant, il arrive que ces derniers les connaissent tous, mais en cachent certains tout à fait sciemment, comme le firent les laboratoires Merck, dans le cas du Vioxx.

Un nouveau médicament coûte toujours plus cher qu’un équivalent plus ancien ou qu’un générique. Sa fabrication génère pour le laboratoire un marché très prospère. Il a carte blanche pour continuer d’inventer sans cesse de nouvelles molécules, qui sont censées servir la santé publique, sans que les autorités puissent avoir leur mot à dire. Bizarre ! C’est que les pouvoirs publics - tout comme les médecins et les services sanitaires - sont eux-mêmes manipulés par les lobbies du médicament. Ces derniers exercent leur pression jusque sur les parlementaires, le but poursuivi étant d’empêcher toute modification de la loi existante, qui permettrait à des médecines naturelles (naturopathie, phytothérapie, oligothérapie, etc.) de se faire reconnaître comme méthodes alternatives à la thérapie classique médicamenteuse. Ces lobbies travaillent évidemment de concert avec l’Ordre des pharmaciens dont l’intérêt est également - on le comprend aisément - d’empêcher les médecines douces de se développer. Et là, l’Ordre des médecins y trouve aussi son compte. On comprend mieux maintenant pourquoi les nombreuses tentatives faites par les défenseurs de la phytothérapie pour rétablir le diplôme d’herboriste, supprimé sous le gouvernement de Vichy (article 59 de la loi du 11/09/1941), n’ont jamais pu aboutir jusqu’à ce jour.

Sous la pression, les autorités sanitaires veillent et sont prêtes à tout moment à passer à l’attaque. Depuis quelques mois justement, elles se sont mobilisées pour essayer de décapiter une bonne fois pour toutes les médecines alternatives. Aidées par l’Ordre des pharmaciens, par celui des médecins, avec la collaboration de la police, du fisc et de la douane, elles ont ouvert une chasse aux sorcières contre de petits laboratoires privés, qui fabriquent des compléments alimentaires, des vitamines non synthétiques ou de simples gélules de phytothérapie. Des magazines de santé naturelle, comme par exemple « Pratiques de santé », sont également persécutés, parce qu’ils refusent la pensée unique, le « médicalement correct ». On leur supprime les avantages préférentiels accordés à tous les organes de presse : taux de TVA réduits de 2,10 %. On pense ainsi les asphyxier, mais ils tiennent bon grâce à la fidélité et au soutien de leurs abonnés. Au-delà du problème de santé, c’est la presse libre qu’on veut ainsi bâillonner. Dans la foulée, on prononce des interdictions d’exercer contre des médecins qui ont choisi une thérapeutique naturelle. On adresse des blâmes aux pharmaciens qui pratiquent encore dans leurs officines l’herboristerie à l’ancienne. La guerre tous azimuts que l’institution médicale et les autorités publiques livrent actuellement aux partisans d’une médecine respectueuse de l’homme est honteuse et indigne, car en fin de compte ce sont les patients eux-mêmes qui sont visés à travers leurs thérapeutes persécutés. En pays démocratique, un citoyen, dit « libre », n’aurait donc pas le droit de choisir sa propre médecine !

Certains immobilismes et des habitudes bien ancrées peuvent freiner ici ou là la mise en œuvre d’actions concrètes en faveur de la protection de l’environnement. Pourtant, on constate que de plus en plus de citoyens et de hauts responsables politiques commencent à prendre nettement conscience du danger encouru par la pollution et l’empoisonnement généralisés de notre milieu de vie. Il est vrai que de nombreux scientifiques, chercheurs et experts n’ont de cesse d’alerter les autorités compétentes sur la dégradation de la santé, provoquée par la pollution. Par ailleurs, la multitude d’informations communiquées au public à travers les livres, les conférences, les films documentaires sur l’état pitoyable de la planète et son niveau élevé de pollution a beaucoup contribué à remuer les opinions publiques, et à sensibiliser le plus grand nombre à ces graves problèmes.

Vous avez probablement entendu parler du film d’Al Gore. Vous l’avez peut-être même vu. Ancien vice-président des États-Unis, candidat malheureux, en 2000, aux élections présidentielles, Al Gore a quitté la politique. Depuis, il s’est engagé à fond dans la voie écologique. Son film, « Une vérité qui dérange » , tiré de son livre du même nom, s’attache à montrer, avec preuves scientifiques à l’appui, l’état de délabrement de notre planète, menacée de mort par la pollution et le réchauffement climatique. Il vient, du reste, d’obtenir le prix Nobel de la paix pour sa lutte contre le réchauffement de la planète (voir les sites : http://www.wikipedia.org/wiki/Al_Gore et http://www.criseclimatique.fr ). Plus récemment, un autre documentaire long métrage, intitulé « La onzième heure », produit par Léonardo DiCaprio, qui, comme Al Gore, dresse un état alarmant de l’environnement, est sorti sur les écrans en août 2007. Voir son site : http://www.11thhourfilm.com . Sur le plan national, on ne peut pas ne pas citer Nicolas Hulot pour la contribution importante qu’il apporte à la cause de l’écologie. Avec son « Pacte écologique » (voir ses deux sites : http://www.pacte-ecologique.org et http://www.fondation-nicolas-hulot.org), il a déjà recueilli à ce jour près de 750 000 signatures. Au-delà de tous clivages, il a réussi à interpeller de nombreux hommes politiques et à mobiliser de façon massive des citoyens appartenant à tous les milieux sur les principaux problèmes environnementaux, qu’il faut obligatoirement résoudre tout de suite, pour sauver la planète. Hommage lui soit rendu ici.

Cette campagne de sensibilisation aux enjeux écologiques actuels, menée tous azimuts par les défenseurs de la planète en direction des autorités et des opinions publiques, a fini par provoquer au plus haut niveau de l’exécutif le déclic qu’on attendait depuis longtemps déjà. Un « Grenelle de l’Environnement », décidé par le président de la République, Nicolas Sarkozy, s’est donc mis en place depuis le 27 septembre 2007. Il sera clôturé fin octobre, et devra aboutir à la mise en œuvre par le gouvernement d’un plan d’action de 15 à 20 mesures concrètes. Ce « Grenelle » est composé de six groupes de travail, comprenant des représentants de l’État, des collectivités locales, des associations, du patronat, des salariés, des syndicats. Des écologistes, des spécialistes divers y participent également. Ces groupes sont présidés par des personnalités connues et reconnues. Ils se déplacent à travers la France (17 villes) pour informer le public - qui peut donner son avis - et débattre de six grands thèmes d’étude : changements climatiques ; biodiversité ; environnement-santé ; production et consommation durables ; démocratie écologique ; promotion des modes de développement écologiques favorables à la compétitivité et à l’emploi, dont « publicité responsable ».

Après soumission des résultats de cette vaste consultation aux responsables de l’État et à Jean-Louis Borloo, ministre de l’Environnement et de l’Écologie, on saura quelles sont les mesures et les réformes que compte prendre le gouvernement et quels moyens il décide de mettre en œuvre pour faire passer dans les faits les bonnes intentions. Les centrales nucléaires n’ont pas besoin d’exploser pour émettre des radiations

On sait que tous les desiderata et les propositions ne pourront être satisfaits. Ainsi, on prévoit que le Président de la République n’a pas l’intention de céder sur le nucléaire, au grand dam des écologistes. Pourtant, d’après les Maîtres, l’énergie nucléaire est radiante, et donc dangereuse pour la santé, malgré tout ce que peuvent nous dire des scientifiques, un peu trop rassurants. C’est qu’ils ne disposent pas d’instruments de mesure adéquats pour déceler la présence d’émissions radioactives très subtiles, qu’ils ne soupçonnent même pas, qui se dégagent des centrales.

Pour ce qui est du réchauffement climatique et de la diminution des gaz à effet de serre, des décisions concrètes seront probablement prises : réduction de la vitesse des poids lourds, développement des transports publics, ferroutage, biocarburants, encouragements à la construction de voitures "propres", incitations à la location de vélos dans les grandes villes (c’est déjà le cas de Paris, de Lyon, et très récemment de Marseille). Selon toute vraisemblance, on instaurera également une « taxe carbone » pour les plus gros pollueurs. Reste à savoir s’ils vont payer pour avoir pollué ou pour avoir le droit de le faire !

Quoi qu’il en soit, une réduction sérieuse de la pollution sur les routes est incompatible avec la politique industrielle menée par les constructeurs automobiles dont le seul souci est de produire toujours plus. Renault parle de construire 600 exemplaires par jour de sa nouvelle Laguna. Il y a là une contradiction flagrante entre le désir implicite des autorités de réduire le nombre de véhicules en circulation (développement des transports publics, location de vélos en libre-service, co-voiturage) et la volonté des industriels de continuer de produire selon la même logique libérale de l’économie de marché. On voit bien qu’il faut changer la donne économique pour pouvoir résoudre le problème par le bon bout. De toute manière, si l’on ne réduit pas le parc automobile de façon significative, comment va-t-on procéder dans quelques années pour absorber ce flot de voitures sans cesse grandissant dans les centres-villes et sur tous les réseaux routiers en général ? À ce rythme-là, dans 10 ans, peut-être beaucoup moins, la circulation automobile sera forcément interdite dans les grands centres urbains. Oui, où vont-elles rouler, ces voitures ? Qui s’est posé cette question ? J. L. Borloo déclarait, concernant le « Grenelle de l’Environnement : « Nous sommes au nœud de toutes les contradictions, et pourtant, nous allons en sortir par le haut. » Pour les contradictions, il ne croyait pas si bien dire.

Le Ministre aura beaucoup de "noeuds de contradictions" à dénouer, par exemple celui concernant cette société, multinationale bien connue, qui offre ses "Services à l’environnement, clé en main". Elle a obtenu la quasi-totalité du marché du nettoyage et de l’assainissement dans de nombreuses villes de France. Mais elle utilise pour ce service une flotte de véhicules et d’engins, eux-mêmes très polluants. Ce qui est plutôt un paradoxe pour une entreprise censée assurer l’assainissement de l’environnement. Ne devrait-on pas lui faire payer la taxe carbone ? Précisons que c’est avec ces mêmes véhicules, d’ailleurs beaucoup trop bruyants (pollution sonore), que sont répandus les "désinfectants" chimiques, dont il a été question précédemment.

Une autre contradiction va également apparaître, lorsqu’il s’agira, par exemple, de diminuer de façon conséquente l’utilisation de pesticides et d’herbicides chimiques dans l’agriculture. Il y aura alors une levée de boucliers des multinationales de la chimie, qui ne vont pas manquer de faire pression sur le pouvoir politique. On sera amené à mettre en balance les intérêts économiques et les impératifs de santé publique, qui ne peuvent là que s’opposer. Continuera-t-on également de cultiver la contradiction, en permettant la libre diffusion à la télévision (système économique libéral oblige !) de publicités, comme celles du très toxique Roundup, tout en se déclarant pour l’usage d’herbicides respectueux de l’environnement ?

On voit bien que notre système économique libéral, responsable justement de la dégradation de notre environnement, est incompatible avec une « démocratie écologique ». Au nom de la productivité, du profit, peut-on demander à Renault de réduire sa construction automobile de 50 % ? Ce n’est vraiment pas possible ! Et le chômage que cela entraînerait, y avez-vous pensé ? Mais ne serait-ce pas là l’occasion de repenser complètement l’économie et d’inventer de nouvelles activités, respectueuses de l’homme et de la nature, c’est-à-dire ne portant plus la marque du capitalisme corporatif ? Les structures de notre économie de marché, fondées sur l’exploitation à outrance des matières premières, des ressources naturelles, qu’on pille au détriment des pays pauvres, ne conviennent plus à une humanité qui aspire à la coopération. Du reste, si nous voulons parvenir à une meilleure qualité d’existence, nous n’avons pas d’autre choix que de vivre sur un mode plus simple, plus sain, plus équilibré, la surconsommation et la satisfaction de "besoins" inutiles nous ayant conduits là où nous en sommes.

Sans réformes économiques structurelles, le Grenelle de l’Environnement ne peut aboutir qu’à des résultats très partiels, probablement bien en dessous des espérances. Mais il aura, entre autres, servi à éveiller les consciences. Espérons qu’il aura un effet d’entraînement sur les pays de la Communauté Européenne et sur d’autres encore.

Nous n’avons qu’une planète. Elle nous appartient à tous, en commun. Si elle se dégrade, dans quelque région que ce soit, nous restons néanmoins concernés. Nous sommes tous citoyens du monde. Les problèmes écologiques et environnementaux doivent être portés devant la conscience mondiale, pour être résolus en concertation avec d’autres pays. Mais auparavant, apprenons d’abord à balayer devant notre porte et à accomplir, chacun en ce qui nous concerne, tous les gestes citoyens de la vie quotidienne, qui peuvent sauver notre planète mais d’abord nous-mêmes.

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 18:51


 

Alors que des médecins de l'île de la Réunion mettent en doute l'efficacité du Gardasil, passage au crible des dernières publications de la revue indépendante Prescrire sur ce vaccin controversé.

Efficacité non prouvée, graves effets secondaires, demandes d'indemnisation... Le Gardasil, l'un des vaccins contre le cancer du col de l'utérus, remboursé par la sécurité sociale, essuie depuis sa mise sur le marché de violentes critiques. Que dit Prescrire, la seule revue médicale qui dit non aux laboratoires, en plein boom depuis le scandale du Mediator, sur ce vaccin controversé?  

Dans son numéro de janvier 2011, Prescrire est sans appel: pour les lésions de haut grade, "pas de preuve d'efficacité tangible du vaccin après un suivi médian de 4 ans dans un nouvel essai chez 3819 femmes âgées de 24 à 45 ans." L'essai réalisé consistait à comparer trois doses du vaccin papillomavirus versus placebo sur des femmes déjà infectées. Conclusion? Dans ce cas, "le vaccin n'est pas plus efficace que le placebo".  

406,77 euros
En France, le Garsasil est remboursable par la sécurité sociale au prix de 135,59 euros la dose vaccinale. Soit une dépense de 406,7 euros pour une vaccination complète. 

Le journal précise, dans un numéro antérieur, daté de février 2007, que "chez les femmes non infectées par les génotypes présents dans le vaccin, la vaccination diminue fortement la fréquence des dysplasies [lésions, ndlr] de haut grade associées à ces génotypes [types de papillomavirus, ndlr]". Ce risque serait réduit de 98,5%, selon la revue.  

La question de la durée de l'efficacité du vaccin n'a pas encore été tranchée. "On ne sait pas quelle est la durée de protection conférée au-delà de 5 ans", ajoute Prescrire.  

"Absence d'effets indésirables graves"

Concernant les graves effets secondaires, récemment dénoncés par deux patientes, Prescrire affirme en janvier 2011, après un nouvel essai, qu'il y a "toujours très peu de risques" liés au vaccin contre le cancer du col de l'utérus. "Selon divers bilans organiques de plusieurs pays, le profil d'effets indésirables du vaccin [...] est constitué principalement par des troubles bénins et transitoires. Le suivi après commercialisation n'a pas mis en évidence d'effets indésirables graves non connus [...]." En 2007, déjà, la revue ajoutait: "L'incidence des événements indésirables graves a été d'environ 1% dans les deux groupes", vaccin et placebo. Autant dire qu'ils étaient inexistants. 

Par conséquent, conclue la revue indépendante dans son numéro de juillet 2011, "l'absence d'effets indésirables graves connus à ce jour rend cohérente la vaccination des jeunes femmes non encore infectées" à condition qu'elles n'aient jamais eu de relations sexuelles. 

Si le journal indépendant n'a pas identifié de raison de ne pas vacciner les jeunes filles, il souligne en revanche, comme le collectif réunionnais, que le dépistage des cancers du col par frottis cervico-utérin "reste totalement justifié".  

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 10:09

De nombreux médecins deviennent élus municipaux ou députés. Leur fonction de médecin - surtout dans les petites villes, bien sûr, où une grande partie de leur population peut faire partie de leur patientèle - influe inévitablement sur la décision de vote : tous les votants ne connaissent pas personnellement les candidats ; ils choisissent leur candidat sur des arguments indirects - réputation, déclarations, actes passés, etc. Un cancérologue renommé, auteur de best-sellers et réputé avoir toujours pris la défense des patients qu’il soigne a plus de chances de devenir un représentant du peuple, même s’il est un novice à cette fonction, qu’un autre candidat sans expérience politique.

Il me semble donc qu’il est irrémédiablement contraire à l’éthique pour un médecin praticien de se présenter à une fonction électorale. D’abord parce que son aura de professionnel brouille les cartes : les patients verront d’abord qu’il est médecin, infèreront qu’il se présente « pour le bien des citoyens » et hésiteront (du moins, la première fois) à penser qu’il le fait peut-être par ambition personnelle. Ensuite parce qu’un médecin ne peut pas, sans conflit d’intérêts et ou sans dilemme, se trouver à la fois du côté des citoyens qu’il soigne et du côté de ceux qui édictent les lois, qui votent les budgets (et en particulier celui des hôpitaux...), et qui font des choix d’orientation politique (en particulier la politique de santé).

Une histoire vraie : l’un des membres du conseil municipal d’une minuscule commune va voir l’unique médecin du village (dont il est le patient) et lui demande de se présenter, à ses côtés, sur l’une des listes aux prochaines élections. Le médecin refuse. L’élu demande si c’est parce que le médecin est d’une autre sensibilité politique. Le médecin répond que non, et que s’il votait dans la commune (il n’y est pas domicilié, mais comme il y travaille, il peut s’y présenter, quel paradoxe...) il voterait pour la liste de son interlocuteur. Mais il ne se présentera pas.

L’élu ne comprend pas et le médecin explique : « Si je suis élu, il y aura au conseil municipal d’autres élus qui sont habituellement mes patients. Que se passera-t-il lors d’un vote qui divisera le conseil ? Est-ce que la relation confidentielle que j’entretiens avec les patients n’entrera jamais en ligne de compte ? Qu’est-ce que cela voudra dire pour eux de m’entendre énoncer un avis différent du leur ? En quoi est-ce que la relation de soin influera sur leur opinion ? En quoi les différents influeront-ils sur la relation de soin ? Quand les patients viendront me voir pour me parler de problèmes de santé intriqués avec la politique de la commune - le financement de la maison de retraite, par exemple - qui viendront-ils voir ? Le médecin ou l’élu ? Je ne sais pas, et je n’ai pas envie d’introduire le trouble, ni dans mes convictions, ni dans les leurs, ni dans la relation de soin. Alors, je ne me présenterai pas. »

L’élu quitte le médecin, très fâché. Quelques mois plus tard, il vient lui confier un problème personnel. Après quelques consultations, l’élu dit au médecin : « Je suis heureux que vous ne vous soyiez pas présenté aux élections, Docteur. Car je n’aurais jamais pu venir vous confier mon problème le matin en sachant que le soir vous seriez assis en face de moi à la table du Conseil. J’aurais passé mon temps à me demander si vous pensiez à ce que je vous ai dit en consultation. »

Le problème du statut - et du pouvoir qu’il confère - est complexe : les gens attendent d’un médecin qu’il mette son autorité à leur service. Il est donc assez naturel qu’ils élisent des médecins (ou les sollicitent comme candidats). C’est bien pour cette raison, il me semble, que les médecins ne devraient pas être plus autorisés à se présenter à un poste d’élu que ne le sont les juges ou les policiers en exercice. Ce voeu de non-éligibilité des praticiens rencontre le plus souvent l’incrédulité. Ce qui me donne à penser que la question de l’influence des médecins n’a pas, jusqu’ici, fait l’objet d’une réflexion et d’un débat général...


De la manipulation individuelle à la manipulation collective

Il y a manipulation (consciente, calculée) chaque fois qu’un médecin s’appuie systématiquement sur les faiblesses, les sentiments ou les incertitudes du patient pour infléchir la décision de celui-ci. Comme je l’ai décrit dans l’article précédent, le levier peut être la flatterie (« Vous savez à quel point j’admire votre courage, Monsieur... »), la menace voilée (« Telle décision vous fait prendre beaucoup plus de risque que telle autre... »), la surcharge d’empathie (« Je partage votre inquiétude, et c’est pour cela que je vous recommande... ») le mensonge éhonté (« Ce nouveau médicament a montré sa supériorité ») ou le chantage (« Si vous ne faites pas ceci, je ne vous soigne plus. »)

Ces manœuvres ne sont pas réservées aux médecins. Elles sont également utilisées par les institutions. Prenons une situation très courante : la vaccination.

J’ouvre d’abord une parenthèse pour préciser que, comme beaucoup de médecins, je pense que certaines vaccinations (à commencer par la vaccine, l’immunisation « naturelle » contre la variole, que Jenner encouragea dès la fin du 18e siècle, bien avant les découvertes de Pasteur sur l’origine infectieuse de nombreuses maladies) ont transformé la vie des humains. Je ne suis pas opposé au principe de la vaccination qui, pour beaucoup de maladies, a montré son efficacité et son utilité. Mais je ne crois pas que TOUTES les vaccinations soient justifiées, ni que TOUS les vaccins soient utiles. Je pense aussi qu’au cours des vingt dernières années, on a probablement développé plus de vaccins superflus que de vaccins utiles. Bref, j’ai au sujet des vaccins la même attitude que la plupart des médecins à la fois conscients de leurs valeurs et critiques de la surenchère. Fermons la parenthèse.

Tout médecin est amené à rencontrer des patients qui refusent une vaccination (pour eux ou pour leurs enfants). Tout médecin est, également, amené à proposer une vaccination nouvelle à certains de ses patients. Cette situation est révélatrice des rapports de force entre médecins et patients et des tentatives de manipulation qui peuvent alors se produire.

Le médecin qui découvre, en consultant le carnet de santé d’un enfant, l’absence d’une ou de plusieurs vaccinations, est en droit d’exprimer son souci lorsqu’il s’agit d’une vaccination utile (le tétanos, la polio, la diphtérie - toutes maladies fréquentes, imprévisibles, invalidantes ou potentiellement mortelles malgré les traitements disponibles). Ça ne fait pas de lui un juge ou un fonctionnaire de police. Il n’a pas à faire pression sur les parents pour les faire changer d’avis. Il n’a pas non plus à se faire l’agent de l’industrie pour promouvoir des vaccins - ou d’autres traitements - sans base scientifique.

La question de la manipulation médicale de grande envergure s’est posée récemment à deux reprises au moins en matière de vaccinations. Pendant l’épidémie de grippe A/H1N1 à la fin de l’année 2009 et régulièrement, depuis 2006, au cours des campagnes d’incitation à la vaccination des filles contre certains HPV (Virus du papillome humain, désigné par le sigle VPH au Québec), incriminés dans l’apparition de cancers du col de l’utérus.

Ces deux situations illustrent de manière spectaculaire les manœuvres de manipulation exercées sur les populations par les industriels et les autorités sanitaires. Je ne vais pas revenir sur les critiques que ces vaccins méritent, il en est question ailleurs sur ce site. Ce que j’aimerais souligner c’est le type de pression morale qui a été exercé sur les personnes pour les contraindre à se faire vacciner (A/H1N1) ou à faire vacciner leurs filles (HPV).

Les méthodes étaient les mêmes dans les deux cas :
-  le terrorisme : « la grippe va tuer des millions de personnes » ; « le cancer du col menace toutes les femmes »
-  la culpabilisation : « Si vous ne vous vaccinez pas contre la grippe, vous risquez de la coller à vos enfants » ; « Ne pas protéger vos filles, c’est égoïste et criminel »
-  les informations tronquées ou mensongères : ne pas dire que l’épidémie de A/H1V1 dans l’hémisphère sud montrait sa bénignité ; ne pas insister sur le fait que la prévention du cancer du col passe avant tout, pour toutes les femmes (vaccinées ou non) par le frottis de dépistage
-  le recours systématique aux arguments émotionnels face à des critiques scientifiques (« Combien de morts vous faudra-t-il pour inciter les gens à se vacciner ? » « Comment pouvez-vous évoquer la question de l’équité de répartition des ressources face à la souffrance des femmes atteintes de cancer ? »)
-  la stigmatisation des discours critiques et le refus de débattre.

Il me semble évident que si les méthodes de pression des médecins et des institutions se ressemblent, c’est parce qu’elles font appel aux mêmes mécanismes : elles appuient sur les mêmes « zones sensibles » des personnes qu’elles visent à faire agir contre leur volonté ou leur raison. C’est la définition même d’une manipulation.

Martin Winckler (Dr Marc Zaffran)

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 10:08

 Le plus souvent, il s’agit d’un essai, ou de mémoires. En France, les années 70 et 80 ont été riches en mémoires de médecins (je pense à Léon Schwartzenberg, à Alexandre Minkovsky, à Frédérick Leboyer, à Jean-Paul Escande, dont vous trouverez les bios sur Wikipédia ; je pense aussi à Jean-Christophe Rufin, qui me semble incarner le même type de figure médicale médiatique que les quatre autres, au 21e siècle) exprimant leur vision du monde, et donnant en exemple des histoires vraies de patients. Parfois, le livre est un roman, et le succès n’est pas moins fulgurant, je suis bien placé pour le savoir. Et, même pour un roman, il est difficile de savoir si le succès public est lié à l’écriture (aux qualités littéraires du livre) ou à son contenu apparent : la relation de soin.

Les conséquences du succès public sur le statut du médecin dépendent alors essentiellement de sa situation antérieure. S’il est spécialiste, hospitalier, parisien, ancien résistant ou co-fondateur d’une ONG renommée, il peut être convié à endosser (parfois brièvement) des fonctions élevées - telles que ministre ou ambassadeur. C’est moins probable s’il s’agit d’un généraliste de province militant pour des pratiques « alternatives » (Jean Carpentier), d’un médecin-écrivain installé en banlieue (Christian Lehmann) ou d’un médecin-essayiste vivant dans une ville de province (Luc Périno). Profession médicale et succès de librairie ne sont pas les seuls déterminants de haut statut social et de passages médiatiques... ni même les plus importants.

Il n’empêche qu’une question reste en suspens : qu’il s’agisse d’un essai, d’un récit ou d’un roman, on est en droit de s’interroger sur l’utilisation par ces praticiens dans leur livre d’anecdotes (réelles ou retravaillées) mettant en scène des médecins qui sont ou pourraient être eux et des patients qui les ont peut être vraiment consultés. S’agit-il de témoigner, ou de se mettre en valeur ? Et quelle est la part d’utilisation de ces histoires pour manipuler le regard public - y compris celui des lecteurs qui feront, par la suite, appel au médecin-écrivain en tant que patients ?

Qu’on ne s’y trompe pas : je ne crois pas qu’il faut interdire aux médecins d’écrire, ou de s’appuyer sur leur expérience quand ils écrivent un livre. De quoi parleraient-ils sinon de ce qu’ils connaissent le mieux ? Je dis simplement que ces questions se posent. Je me la pose depuis mon premier roman, La Vacation, qui puisait profondément dans mon expérience de médecin pratiquant des avortements. N’y avait-il pas une certaine indécence à tirer profit de la souffrance à laquelle j’avais assisté et dont je prétendais rendre compte ? Et j’imagine que tout médecin-écrivain doté de scrupules se la pose également.

Il me semble que la question se pose avec d’autant plus d’acuité que les médias - et en particulier la télévision - sont friands d’ « histoires vécues », très croustillantes si possible, et que nombre de médecins ont construit leur image médiatique en participant à des émissions en tant qu’ « experts » chargés de commenter des récits de maladies, d’addictions ou d’expériences difficiles, voire en "indiquant" aux émissions des patients à contacter (ce qui, à mon humble avis, est inacceptable : un médecin n’a pas à servir de "rabatteur" de patients pour les médias).

Là encore, il est difficile de porter un jugement général sur toutes les émissions de ce genre. Les médecins ont l’obligation éthique de partager ce qu’ils savent et de l’expliquer de manière intelligible. Il n’est pas question de leur reprocher de le faire via les mass-médias. Il est seulement question de s’interroger sur les conditions dans lesquelles ils le font, à quel titre et pour quel bénéfice personnel immédiat ou retardé. Tout spécialiste d’une maladie « médiatique » - surtout si elle est très grave - attire, juste après un passage à la télévision, une rafale de coups de téléphone, de courriels et de lettres venus de patients potentiels. C’est inévitable. C’est compréhensible. Quand il s’agit d’un chirurgien esthétique, d’un spécialiste de l’amaigrissement ou d’un neurologue associé de très près aux phases de précommercialisation d’un médicament destiné aux patients souffrant de maladie d’Alzheimer, c’est quand même très problématique.


 

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 10:06

, pour plusieurs raisons. En particulier :

-  Le médecin est respecté (et parfois craint), et le respect et la crainte incitent à la soumission.

-  Le médecin connaît des faits que le patient ne connaît pas et peut, selon qu’il livre l’information au patient ou qu’il la retient, amener celui-ci à prendre une décision plutôt qu’une autre - ou, tout simplement, le maintenir dans la dépendance.

-  Le médecin est détenteur d’un savoir-faire dont le patient a besoin. Le patient peut être amené à penser (seul ou sous la pression du médecin) que bénéficier de ce savoir-faire sous-entend de se plier aux exigences du médecin, ou à ses choix.

Aucun patient ne va spontanément accepter de souffrir ou de satisfaire les exigences d’un médecin s’il ne pense pas en tirer un bénéfice. La manipulation, ici, consiste pour le médecin à faire croire au patient que le « bénéfice » escompté en est réellement un, alors qu’il n’en est rien.

Enfin, les médecins bénéficient d’une confusion assez fâcheuse dans l’esprit de tout le monde (y compris le leur). Alors qu’ils sont formés par la société pour servir les citoyens, ils sont réputés - comme gage de leur « indépendance » - pouvoir mener la carrière qu’ils veulent, comme ils l’entendent, sans aucune contrainte. La possibilité qu’on un certain nombre de médecins du service public, en France, de disposer simultanément de consultations « publiques » (dont les délais sont longs, auxquelles assistent les étudiants et dont le tarif, fixe, est pris en charge par les assurances sociales) et de consultations « privées » (où l’on a affaire qu’au praticien, dont les délais sont plus courts et dont les honoraires, élevés, sont à la charge du patient) est, à la fois source de conflit d’intérêts et tout à fait contraire aux principes d’équité dans la délivrance des soins. En quoi est-ce que cela préserve « l’indépendance » des praticiens (face aux pressions diverses) ? J’aimerais qu’on me l’explique. Il me semble au contraire que cela leur confère la possibilité d’exercer impunément un arbitraire insupportable, dont ne bénéficient en France - en tout cas, pas officiellement - ni les enseignants (qui n’ont pas le droit d’être à la fois salarié de l’Education Nationale et enseignant pour une institution privée et être payé par les deux) ; ni les magistrats (qui n’ont pas le droit d’être à la fois procureur et conseiller juridique d’une entreprise) ; ni les policiers. Un fonctionnaire de l’Etat ne peut pas être en même temps salarié d’une entreprise privée.

Les médecins constituent, si je ne m’abuse, la seule exception. Comment se fait-il qu’ils bénéficient de ce privilège exorbitant... sinon parce que leur statut (et l’influence ou les pouvoirs qu’on leur prête) leur confère un respect, une estime, une confiance qui permet d’enfreindre une règle de simple bon sens.

Les privilèges et l’impunité sont des conditions qui favorisent les comportements arbitraires. Et qui permettent aux médecins d’exercer leur arbitraire sans contrainte apparente, puisque la confiance du public leur est acquise, et qu’elle est validée par les pouvoirs publics...

Je postule (et ce, intuitivement, car je n’ai pas de « preuve », et je reconnais qu’il faudrait étayer ce postulat avec des arguments scientifiques, fondés sur la psychologie, la sociologie, l’anthropologie et d’autres sciences humaines) que la relation de soin est incompatible avec l’exercice d’un pouvoir (de la part du médecin ou de la part du patient), et que le pouvoir est contraire à la nature même du soin. Cela étant dit, nombreux sont les médecins qui ont « embrassé » la profession parce que le pouvoir les intéresse au moins autant que le soin. Et, en général, ils le manifestent par leur frénésie à gravir l’échelle de la hiérarchie professionnelle.

Le médecin et son statut

Le profit qu’ils recherchent n’est pas nécessairement la domination des patients, mais l’amélioration de leur statut. Le problème étant ici que, dans un certain nombre de cas, les patients leur servent de marchepied, ce qui n’est pas seulement contraire à la morale, mais à l’éthique même du soin.

Dans l’esprit de tout un chacun, le « bon » médecin se reconnaît à sa compétence - laquelle se mesure au nombre et bien sûr à la « qualité » - au sens bourgeois du terme - des patients qu’il reçoit. Ainsi, le médecin que consultent les ministres ou les vedettes est forcément un grand scientifique, tandis que celui qui s’occupe exclusivement des pauvres et des défavorisés ne l’est pas : ses compétences médicales, pour des raisons qui restent à analyser, semblent s’effacer en regard de son abnégation. C’est injuste et étriqué, mais c’est ainsi. Quoi qu’il en soit, la plupart des médecins cherchent à toucher et à accroître une clientèle solvable susceptible d’augmenter leurs revenus plutôt qu’à étendre leurs soins aux plus démunis. C’est compréhensible, et l’encombrement de la salle d’attente n’est évidemment pas seulement un signe de renommée lorsque le médecin exerce seul et loin d’autres praticiens, comme c’est le cas aujourd’hui dans les campagnes françaises désertées par les professionnels de santé. Mais dans de nombreux cas, pour améliorer leur statut personnel, certains médecins bénéficient de (ou recourent ouvertement à) la mise en spectacle.

 

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 10:05


Les Médecins maltraitants,
Article du 4 septembre 2011

 

Tous les médecins ne sont pas maltraitants, loin de là. Mais ces médecins là trahissent l’idéal qu’ils sont censés incarner, ils font du mal non seulement aux patients, mais aux soignants authentiques, nombreux mais silencieux, qui font leur travail de leur mieux. Ils compromettent la bonne délivrance des soins par les professionnels respectables et dévoués.

Il est donc important de les identifier, afin que les patients sachent que leur comportement n’a rien de "naturel", ni même de "normal" dans le cadre professionnel. Dans tous les pays développés (et dans beaucoup de pays en développement) les médecins sont assujettis à des codes de conduite : lois et réglementations, codes de déontologie, repères éthiques.

Les médecins maltraitants ne respectent pas tout ou partie de ces codes.

En dehors des situations de stress, le fait qu’un médecin se comporte de manière désagréable, brutale, autoritaire, intrusive ou insultante n’est pas acceptable. Les gestes et attitudes maltraitants pratiqués systématiquement ne doivent pas être tolérés. Un même médecin peut cumuler plusieurs types d’attitude maltraitante. Si vous connaissez d’autres archétypes de médecins maltraitants, vos témoignages sont les bienvenus. Lire les épisodes précédents :

 

Après avoir écrit le chapitre précédent, il m’a semblé que le thème de la manipulation morale exercée par les médecins n’était pas épuisé, et cela s’est traduit par l’article qui suit.

(Je rappelle que le pronom « il » utilisé ici pour désigner le médecin ou le patient n’a pas de connotation de genre, mais doit être considéré comme désignant indifféremment des personnes des deux genres.)

A priori aucun médecin ne se présente comme malfaisant. Tout médecin laissera entendre qu’il connaît son travail, qu’il œuvre pour le bien du patient, que ses choix sont exclusivement dictés par la science et que son sens moral et son respect de la déontologie sont les garants de son impartialité.

Cette description idyllique est cependant bien éloignée de la réalité.

 

La manipulation fait partie des relations humaines, à tous les moments de la vie. Nous avons tous tenté ou effectivement manipulé, un jour ou l’autre, un proche ou une personne extérieure pour obtenir une faveur ou infléchir une décision. La manipulation affective s’apprend très tôt, dès l’enfance. Elle est plus ou moins efficace selon la manière dont les parents la repèrent ou la pratiquent eux-mêmes ; bien entendu, elle s’exerce dans les deux sens (de parent à enfant aussi bien que l’inverse). Tout être humain est un manipulateur, pour assurer sa survie et bénéficier de privilèges. Les médecins n’échappent pas à cette règle.

 

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 10:01

S’il est un sentiment qui ne doit pas apparaître sur le visage ou dans les paroles d’un soignant, c’est le mépris. Comment peut-on prétendre soigner des personnes qu’on ne respecte pas ? Le médecin qui exprime son mépris ou son dédain à l’égard de n’importe quel aspect ou facette d’un(e) patient(e) est irrespectueux. Attention ! Je ne veux pas dire qu’un médecin doit nécessairement être vertueux au point de ne pas savoir ce qu’est le mépris : ce serait naïf et illusoire. Les psychosociologues ont montré que le mépris fait partie de nos mécanismes innés : nous jaugeons, nous évaluons les autres sans cesse. Cela nous permet non seulement de nous préserver des agresseurs, mais aussi de repérer les interlocuteurs/trices et partenaires les plus « fréquentables ». Cela étant, un soignant a pour mission de soigner tout le monde, sans laisser ses préjugés interférer avec ses soins. C’est plus facile à dire qu’à faire quand on a vingt-cinq ans (à cet égard, on peut se demander s’il est bien avisé de former des médecins en les prenant à l’adolescence, avant qu’ils aient un peu de recul sur les subtilités et les complexités de la vie). Mais tout soignant peut apprendre (ou s’entraîner à) laisser ses préjugés de côté (les groupes Balint, en particulier, sont faits pour ça).

De plus, il s’agit d’une obligation déontologique... Un médecin n’a pas à commenter votre vie privée, à faire des remarques désobligeantes sur vos activités, votre aspect physique, votre milieu socio-économique, vos origines ethniques, votre façon de vous exprimer, votre comportement avec vos enfants ou votre conjoint, etc. Et ce, d’autant qu’il ne vous voit que de manière ponctuelle et, le plus souvent, dans un moment difficile (je ne connais personne qui aille consulter un médecin pour le plaisir). Il doit vous prendre tel(le) que vous êtes au moment où vous sonnez à sa porte. Par conséquent, lorsqu’un médecin est systématiquement hautain ou méprisant, a fortiori s’il est insultant, il manque à ses obligations.

Le mépris est le sentiment le plus répandu chez les médecins. Pourquoi ? Parce qu’ils sont (dé)formés pour se penser supérieurs aux personnes qu’ils soignent. Le mépris s’exprime souvent lorsque le patient formule une hypothèse personnelle sur son état. Dans ce cas-là, c’est une attitude liée au « savoir supposé » du médecin et à l’ignorance supposée du patient.

Les connaissances médicales sont très variables d’une personne à une autre. Leurs connaissances ne font pas des médecins des personnes supérieures. On peut sourire de certaines craintes, on n’a pas pour autant le droit de s’en moquer : l’inquiétude n’est pas risible, et on ne peut pas tout savoir. (Même les meilleurs médecins ont des connaissances limitées à leurs sphères d’intérêt.) Par conséquent, lorsqu’un(e) patient(e) exprime une opinion sur son état, il peut se tromper (et ce n’est pas toujours vrai) mais son erreur ne justifie pas le mépris du médecin. Elle doit seulement déclencher une explication... quand il y en a une (il n’y en a pas toujours) ou à défaut une hypothèse.

Certains médecins méprisants ne disent rien, ils se contentent d’ignorer ce que déclarent les patients, ou les questions qu’ils posent. C’est dans la manière dont ils ponctuent la consultation (en secouant la tête, en soupirant, en faisant la moue) ou la concluent (par une ordonnance sans commentaire, par exemple) que leur mépris s’exprime. Ils ont tort de penser que vous n’avez pas compris. Parfois un médecin méprisant peut carrément être insultant (en faisant des commentaires sur l’aspect, la personnalité, les origines, le statut social). Beaucoup de patient(e)s insulté(e)s sont sidéré(e) d’être traité(e)s ainsi et ne réagissent pas sur le champ. C’est normal. Ne vous en veuillez pas si vous n’avez pas su quoi dire : il ou elle vous a pris(e) par surprise. Vous étiez venu(e) vous faire soigner, pas pour vous faire « traiter ».

Lorsqu’un médecin s’est comporté de manière impolie ou insultante une fois, un jour qu’il vous paraissait mal luné, vous pouvez (pour cette fois) lui accorder le bénéfice du doute : c’est un être humain, il a le droit à un « Joker ». Mais lorsque le mépris, l’irrespect ou les comportements insultants sont répétés, ils sont inexcusables.

Que faire ?

S’il s’agit d’un mépris occasionnel, et si vous avez de l’estime pour lui/elle et pensez qu’il en a, habituellement, pour vous, écrivez-lui pour exprimer, posément, ce qu’il ou elle vous a fait subir, et décrivez précisément les gestes et les paroles qui vous ont semblé méprisants ou insultants. Invitez-le à réexaminer sérieusement son comportement. Demandez lui de vous répondre par écrit si vous n’avez pas d’occasion proche de le/la revoir. Si vous avez un nouveau rendez-vous dans peu de temps, proposez-lui d’en parler de vive voix. Un médecin qui n’a pas eu l’intention d’être méprisant ou insultant se confondra en excuses, oralement ou par écrit. Un médecin « naturellement » vous recevra avec un mépris renouvelé (dans ce cas, sortez sans un mot) ou vous écrira une lettre incendiaire (souvent, les médecins méprisants le sont encore plus par écrit). Si tel est le cas, envoyez les deux lettres (la vôtre, la sienne) à l’Ordre et à son syndicat professionnel.

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 10:00

Avec ce médecin-là, la relation commence plutôt bien : il/elle vous accueille, vous écoute, vous rassure, vous parle, il/elle va tout arranger. Et puis, au fil des semaines ou des mois, le médecin étouffant devient de plus en plus protecteur, de plus en plus indiscret, de plus en plus intrusif dans les consultations, de plus en plus interventionniste : son comportement rassurant se transforme en conseils puis en exigences qui, lorsqu’elles ne sont pas remplies, entraînent des reproches, parfois sur le mode du chantage affectif.

Sa bienveillance - que vous avez trouvée rafraîchissante au cours des rencontres initiales - vous semble très vite exagérée et, pour tout dire, lourde. Sa sollicitude ne vous libère plus, elle vous enchaîne.

Un médecin étouffant ne veut que votre bien. Le problème, c’est qu’il vous soigne comme s’il s’agissait de lui. Or, vous n’êtes pas lui (ou elle) mais il feint de l’ignorer - ou il l’ignore vraiment, ce qui n’est pas moins grave. Ses valeurs sont toujours plus importantes que les vôtres et ce qui le/la rend étouffant, c’est la manière très persuasive, très rassurante, très maternelle que ce type de médecin emploie pour vous convaincre que telle décision est meilleure que telle autre - même si vous pensez le contraire.

Le médecin étouffant va parfois jusqu’à appeler les patients quand ils ratent leur rendez-vous (il passe chez eux s’il est médecin de campagne). Il ou elle « gronde » gentiment celui ou celle qui n’a pas fait l’examen recommandé ou pris le médicament ordonné. Bref, il ou elle est insupportable.

Un médecin étouffant est dans le meilleur des cas un médecin phobique (voir le 2e épisode), qui se comporte ainsi par souci réel... de se rassurer. L’enfer est pavé de bonnes intentions. Ne suivez pas cette route-là. Mais ça peut être aussi - et c’est beaucoup plus problématique - un pervers qui commence par rassurer pour pouvoir ensuite mieux manipuler (voir un épisode ultérieur). Là, il faut fuir immédiatement.

Que faire ?

Un médecin étouffant ne connaît pas de barrières. Par son intrusivité, il se disqualifie car il ne respecte pas l’intimité (physique ou morale) du patient. Dans le premier cas, vous êtes en droit d’écrire au médecin étouffant pour lui expliquer pourquoi vous ne voulez plus de ses soins trop appuyés. Dans le second cas, nous le verrons, il est préférable de fuir sans demander son reste.

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 09:57

Il (ou elle, car le genre compte moins que la personnalité) voit tout en noir. Tout symptôme est inquiétant ; toute question posée par les patients est une remise en cause de ses compétences ; tout refus, même poli, de se plier à ses prescriptions est présenté comme une conduite suicidaire ; tout comportement du patient considéré comme étant « à risque » (je pense au tabac, à l’alimentation, au sexe multipartenaire) est immédiatement dénoncé comme mortel à court ou moyen terme. Bref, aux yeux du médecin phobique, le simple fait de traverser la rue est dangereux. Au point que vous vous demandez : « Est-ce que je devrais même prendre le risque de traverser la ville pour aller le consulter ? » Ce à quoi il va répondre : « Quoi ? Ne jamais aller consulter de médecin ? Vous voulez mourir d’un cancer sans le savoir ? »

J’exagère à peine.

Le médecin phobique n’a pas le même objectif que le médecin terroriste (j’y reviens dans un épisode ultérieur) car il ne tient pas à maintenir le patient dans la crainte - et donc, dans sa dépendance. Son principal problème : il a peur de tout, et d’abord qu’on lui reproche d’être un mauvais médecin. C’est pour cela qu’il prescrit des prises de sang ou des ordonnances longues comme le bras et se décharge facilement de la demande du patient en l’adressant à un spécialiste.

Le médecin phobique a si peur qu’il peut avoir des effets contradictoires sur ses patients : s’il ne les inquiète pas encore plus qu’ils ne l’étaient avant d’entrer, il leur apparaît comme exagérément préoccupé, au point qu’ils essaient de le rassurer. Ce qui est tout de même l’inverse du but recherché : quand on consulte, ce n’est pas pour se trouver plus angoissé qu’on ne l’était en venant, ni contraint à calmer les angoisses du médecin !

Pourquoi un médecin est-il phobique ?

Ça peut être une phobie temporaire et récente : il a commis une erreur - tout le monde en commet, mais il l’a très mal vécu. Peut être parce que le patient qui l’a subie le lui a reproché, mais peut être aussi parce que le médecin se le reproche tout seul, ce qui n’est pas mieux. Cette culpabilité (vous lirez le mot souvent dans ce texte, car la culpabilité est le sentiment le mieux partagé par les médecins et les patients...) le pousse à adopter une prudence exagérée. D’où les avertissements redoublés qu’il fait à ses patients : il veut les protéger contre eux-mêmes. Avec le temps, si le médecin n’a pas toujours été phobique, ça peut s’arranger.

Un médecin peut aussi être phobique depuis longtemps - et en particulier depuis ses études... - parce qu’il a appris à être comme ça ! En effet, s’il a subi de plein fouet les médecins terroristes (voir plus loin) qui abondent dans les hôpitaux, il a été déformé pour penser que s’il ne fait pas « tout bien comme on lui a dit », il va tuer quelqu’un. Ça ne peut pas l’aider à se détendre. L’une des choses qu’il redoute le plus (même si c’est très rare dans les faits) c’est qu’un patient lui fasse un procès pour n’avoir pas « tout bien fait ». Son problème, c’est qu’il croit qu’il est du côté des patients et cherche à les protéger alors qu’en réalité, c’est lui qu’il protège.

Le médecin phobique chronique est une proie aisée pour les marchands : il sera toujours tenté de prescrire les médicaments les plus récents, réputés « meilleurs et plus sûrs » ; s’il est spécialiste, il sera tenté de prescrire l’examen le plus récent, le plus sophistiqué et donc le plus cher. Il est sensible aux sirènes de l’industrie qui lui présentent leurs produits vedette en lui disant que c’est « ce qu’il y a de mieux pour les patients ». Les médecins phobiques peuvent, à force d’avoir peur, devenir eux aussi des médecins terroristes, par surcompensation. Ils harcèlent les patients « non obéissants », tyrannisent les personnes en surpoids, les fumeurs et dénoncent tout comportement à risque. Bref, ils sont insupportables.

Mais il ne faut pas oublier que le médecin phobique est essentiellement le produit d’une formation confiée à des professeur de médecine autoritaires, conçue comme une course à la compétition et abandonnée (ou manipulée par) des industriels sans scrupules. Le seul moyen de se débarrasser des médecins phobiques est de former des soignants qui résistent à l’intimidation, à la culpabilisation, au terrorisme intellectuel et affectif.

Que faire quand on croise un médecin phobique ?

D’abord, garder à l’esprit ceci : tout ce qui a pour objectif de vous faire peur est nul et non avenu.

Tout discours inquiétant est contraire aux objectifs éthiques et pratiques des soignants, pour des raisons parfaitement compréhensibles : on ne (se) soigne pas correctement, on ne peut pas prendre des décisions sensées dans un climat de peur. Un médecin phobique est FORCEMENT un mauvais médecin et ses conseils d’hyperprudence sont FORCEMENT inadéquats. La phobie disqualifie (temporairement ou durablement) le médecin.

En pratique, de deux choses l’une :

-  si le médecin n’a pas toujours été phobique, et vous pouvez (voir plus haut) lui dire (ou lui écrire, si vous préférez) que de votre point de vue, son souci est excessif et ne vous aide pas ; vous pouvez aussi lui dire que vous ne lui demandez pas de vous protéger contre tout l’univers, mais seulement de vous aider à mieux vivre en prenant les problèmes de santé les uns après les autres. Dites-lui que vous vous faites suffisamment de souci pour vous, que son boulot n’est pas d’en rajouter, mais de vous soulager en vous aidant à faire la part des choses entre ce qui est urgent et ce qui peut attendre.

(Le dernier article de ce feuilleton donne des conseils généraux pour rédiger cette lettre.)

C’est une approche délicate, mais nécessaire si vous voulez que ce praticien se détende - et vous avec.

-  si le médecin est phobique depuis toujours, s’il cumule la phobie et le terrorisme (voir ci-dessous ce qui permet de distinguer un phobique terroriste d’un terroriste non phobique) il n’y a qu’une chose à faire : ne plus le consulter. Vous allez vous sentir bien mieux. Et, encore une fois, il faut lui écrire et lui dire pourquoi. Très précisément, en donnant des exemples. Il n’apprendra peut-être rien mais ça vous fera du bien, ça laissera une trace écrite, et en disant autour de vous que vous l’avez fait, vous inciterez à s’exprimer, avec ce médecin-là ou d’autres.

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