Argent, mensonges et psychiatrie : quand la psychiatrie et les laboratoires s’entendent à nos dépens…
La grippe H1N1 un scandale ? A peine une peccadille, une broutille par rapport
au gigantesque système mis en place par l’industrie pharmaceutique et
la psychiatrie pour extorquer des milliards d’euros chaque année aux gouvernements
et aux assurances sociales. Un système bien rôdé qui sévit depuis
des dizaines d’années mais dont on commence seulement à prendre
conscience. Quel est ce système qui permet à l’industrie psychiatrique mondiale
d’engranger 330 milliards de dollars chaque année ?
Pour Philippe Even, ancien doyen de la faculté de médecine de l’hôpital Necker,
les choses sont claires. Tout d’abord, avant de promouvoir un médicament,
il faut le mettre sur le marché, et donc obtenir les autorisations des agences du médicament, comme l’AFSSAPS en
France. Les experts qui travaillent pour les laboratoires et les experts qui doivent décider si un produit pourra être mis en vente sont souvent les mêmes. Aux Etats-Unis, au sein de l’organisme en charge de l’autorisation de mise sur le marché des médicaments, la Food and Drug Administration (FDA), la totalité des experts d’un comité d’évaluationdes neuroleptiques, une catégorie de drogues psychiatriques puissantes, était liée à l’industrie pharmaceutique.
Est-ce différent en France ? Le professeur Even n’hésite pas à mettre en cause directement les experts de l’AFSSAPS,
l’équivalent français de la FDA. 70% des experts reconnaissent explicitement ouimplicitement des liens avec l’industrie pharmaceutique. 5% possèdent des actions dans ces entreprises. Comment dès lors s’étonner que des produits qu se révèlent nocifs à l’usage passent facilement les tests d’approbation. En plus
de la corruption des experts, les résultats des études réalisées par les laboratoires
avec des psychiatres afin d’évaluer la dangerosité des médicaments sont souvent
faussés. Plusieurs stratégies permettent de fausser les études d’évaluation des psychotropes.
Une de ces stratégies consiste à tester les médicaments uniquement
sur des hommes d’âge moyen en pleine forme physique. Cette catégorie étant
peu sensible aux effets secondaires, les résultats apparaissent positifs alors que les
mêmes médicaments une fois prescrits vont avoir des effets négatifs importants
sur des enfants, des personnes âgées ou des personnes physiquement affaiblies.
Une autre stratégie consiste à occulter des résultats les cas d’effets secondaires
observés sur des personnes n’ayant pas terminé l’étude. Ainsi, un ancien employé
d’un grand laboratoire affirme que lors d’une étude sur un antidépresseur, près
de 30% des personnes testées avaient cessé de prendre leur pilule à cause des
effets secondaires ressentis. Dans les conclusions, les effets secondaires officiellement
rapportés ne tenaient pas compte des personnes ayant abandonné, ce qui
faussait complètement le résultat. Enfin, il existe un moyen couramment utilisé
pour tromper les agences de médicaments. Cette méthode consiste simplement
à occulter complètement les études négatives. Le laboratoire américain Ely Lilly
a par exemple caché des études montrant la dangerosité de son antidépresseur
vedette, le Prozac. Le psychiatre David Healy, directeur du département de médecine
et de psychologie à l’université de Galles du Nord, a montré que la firme était
au courant des risques suicidaires avant que le Prozac ne soit mis sur le marché
(1987 aux USA et 1989 en France). En 2002, David Healy affirmait que 25 000
personnes s’étaient suicidées à cause du Prozac. Combien d’autres ont-elles commis
l’irréparable depuis, sans compter les nombreux crimes imputés aux effets de
ces molécules ?
Ainsi se dessine l’anatomie du pacte du diable entre les psychiatres et les laboratoires
pharmaceutiques : mensonge et corruption, du développement à la commercialisation
de produits dangereux. Résultat, 76 000 morts attribuées aux effets
secondaires des psychotropes depuis 10 ans, d’après une étude statistique de la
Commission des citoyens pour les droits de l’homme réalisée à partir du pourcentage
de décès connus par rapport à la totalité des prescriptions effectuées.
Il existe un autre aspect dans ce pacte du diable, un aspect encore bien plus dangereux
et inquiétant pour l’avenir de notre société : cet aspect se résume par une
formule bien connue : pour vendre un médicament, il faut vendre une maladie. La psychiatrie et l’industrie
pharmaceutique ont compris que si chaque comportement pouvait être redéfini comme maladie mentale, il serait alors possible de vendre des quantités considérables de psychotropes censés modifier les comportements.
C’est ainsi que l’on a vu se multiplier le nombre de « troubles mentaux ». Ces derniers sont répertoriés
depuis 1952 dans le DSM, le
Diagnostic Statistical Manual, un ouvrage publié par l’Association Américaine de Psychiatrie, véritablebible mondiale de la psychiatrie.
En 1952, la première version du DSM recensait 112 troubles. En 1968, une nouvelle édition comptait 182 troubles. Aujourd’hui, nous en sommes à la quatrième édition et à 374 troubles mentaux recensés.
Ainsi, par exemple, la timidité est devenue le trouble d’anxiété sociale (SAD) et il existe bien sûr un antidépresseur supposé le traiter.
Ce n’est qu’un début. En 2012 va sortir la cinquième édition du DSM. De nouveaux troubles devraient y faire leur apparition. Ainsi, le trouble de l’acheteur compulsif, le syndrome d’aliénation parentale, le trouble explosif intermittent (colère), le trouble d’alimentation excessive et le trouble relationnel devraient tous faire partie des maladies mentales à traiter. Les laboratoires pharmaceutiques et les psychiatres s’associent pour promouvoir ces nouvelles « maladies » et proposer un « traitement » psychotrope lucratif. Un psychiatre américain a touché 1,6 million de dollars de la part d’un grand laboratoire pour avoir promu le diagnostic de trouble bipolaire. Considéré comme très rare dans le DSM 3, avec 1 personne touchée sur 1000, il est bizarrement devenu très courant avec désormais 1 personne sur 10 qui en souffrirait. On peut être amené à penser qu’il y a une épidémie de maladie mentale. Il y a en fait une épidémie de psychiatrie. Les maladies sont inventées, promues, les médicaments sont testés et mis sur le marché dans la corruption et la dissimulation, d’autres psychiatres assurent la promotion de la maladie et de son traitement. Tel est le pacte du diable au complet qui se traduit par des milliers de morts chaque année pour les plus grands profits des laboratoires et des psychiatres. Un système diabolique qu’il va bien falloir un jour démanteler
si l’on ne veut pas que la vie elle-même devienne un trouble mental et que nous
nous retrouvions tous sous camisole chimique. Un cauchemar qui pourrait vite
devenir une réalité.