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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 17:07

L'entourage, l'autre malade du cancer

Le plus difficile reste le sentiment d'impuissance persistant face à la maladie.

 

A l'annonce du diagnostic, c'est toute une famille qui bascule. Entre impuissance et besoin de comprendre, l'entourage est souvent destabilisé. Mais demeure un rouage essentiel que les équipes incluent dans le parcours de soins. 

"Le cancer, c'est un peu comme jeter un caillou dans l'eau". Il y a le premier coup, puis les ondes de choc qui se propagent. L'image est de Virginie Adam, psychologue au centre nancéen Alexis Vautrin. Et elle témoigne bien de l'impact du cancer sur l'entourage du malade. Car c'est tout un équilibre familial que la maladie vient bouleverser. 

D'ailleurs, à l'annonce du diagnostic, le patient est souvent accompagné par un proche. Une présence conseillée par les médecins. En effet, pour Yolande Arnault, psychologue clinicienne à l'Institut Paoli-Calmettes de Marseille, "mieux vaut entendre une telle nouvelle à quatre oreilles qu'à deux". 

"Il y a des patients qui préfèrent garder le silence, ne pas en parler à leurs proches pour les préserver. Ce qui peut rendre les choses plus compliquées", souligne Géraldine Thevenet, infirmière au département des soins de support du centre Léon Bérard de Lyon. Car, insiste-t-elle, les proches deviennent "des alliés, voire des partenaires" pour l'équipe de soins. Des soignants qui peuvent être déroutés par les réactions très diverses de l'entourage. Certains fuient, d'autres se surinvestissent et certains couples fusionnent même au point de dire "on a une chimio". "A nous de nous adapter", affirme Géraldine Thévenet. Et de les soutenir.  

"Ne pas devenir un auxiliaire de vie"

Car "pour bien accompagner, il faut l'être également, soutient Sarah Dauchy, médecin psychiatre à l'Institut Gustave Roussy de Villejuif. Etre un proche, ce n'est pas simple". Il faut s'ajuster aux besoins du patient. Certains veulent parler, d'autres ont simplement envie qu'on les invite au cinéma ou, le plus souvent, d'une simple présence bienveillante. Or, analyse Yolande Arnault, "l'entourage a souvent tendance à vouloir en faire trop". Au contraire, il est important de laisser de l'autonomie au malade, qui n'a justement pas envie d'être considéré comme tel à chaque instant. De même que le proche doit rester un proche, et "ne pas devenir un auxiliaire de vie", insiste Yolande Arnault.  

Le plus important pour les proches? "Leur montrer qu'on est là aussi pour eux, pour qu'ils se sentent pris en compte. Ils peuvent ressentir beaucoup de colère s'ils se sentent exclus", explique Géraldine Thévenet. Le maître mot de l'infirmière est donc la disponibilité. "Même cinq minutes peuvent suffire." 

Des ateliers pour libérer la parole

Mais le plus difficile est le sentiment d'impuissance persistant face à la maladie. "Ils veulent aider, mais ne savent pas comment faire", développe Virginie Adam. Malheureusement, poursuit-elle, personne n'a de "recette miracle" à leur donner. Il faut donc, simplement, les écouter. "Certains culpabilisent de ne pas avoir envie de venir voir leur femme malade à l'hôpital. Je leur dis simplement qu'il est normal de ne pas vouloir voir quelqu'un qu'on aime souffrir." Yolande Arnault, elle, leur conseille simplement de "réapprendre à se faire confiance". Leur conjoint, leur parent ou leur ami ne devient pas un étranger avec le cancer. 

Les groupes de parole peuvent également permettre d'appréhender la maladie et de partager les petites victoires comme les difficultés du quotidien. A Nancy, un atelier spécial a été créé pour les enfants de patients atteints du cancer. Virginie Adam anime ces "mercredire". Trois mercredis d'affilés, enfants et parents sont invités à venir discuter de la maladie. Poupées, Playmobils, dessins, pâte à modeler... Chaque bambin peut s'emparer du support qu'il préfère et retranscrire ce qu'il ressent. "Un groupe pour les enfants, mais aussi aussi pour les proches", affirme Virginie Adam. En témoigne ce père venu lui expliquer l'importance de pouvoir avoir une équipe, en face, pour écouter sa souffrance. 

Un dernier conseil, pour l'entourage: réussir à prendre du temps pour soi. "C'est essentiel, même s'ils culpabilisent souvent", confie Yolande Arnault. Si le malade a besoin de reprendre des forces entre chaque chimiothérapie, le proche doit lui aussi pouvoir se ressourcer. Car la route du cancer est longue

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 15:27

Cancer: la Journée mondiale de lutte sous le signe de l'espoir

A l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer, l'OMS recommande d'éviter les facteurs de risques comme le tabagisme, l'obésité, la consommation insuffisante de fruits et légumes, le manque d'exercice, l'alcool...

REUTERS

Ce samedi est un jour dédié à la lutte contre le cancer: l'occasion de faire le point sur les avancées de la recherche durant l'année écoulée. Nouvelles thérapies et traitements prometteurs, les progrès sont bien là. 

"Recherche sur les cancers: tout s'accélère": c'est le titre d'un webdocumentaire présenté et financé par l'Institut National du Cancer (INCa) et l'association de recherche ARC à l'occasion de la Journée mondiale contre la maladie, ce samedi. 

Le cancer a touché 365 000 nouvelles personnes en France en 2011 

Un optimisme affiché qui peut surprendre quand regarde les chiffres. Première cause de mortalité dans le monde, la maladie a touché 365 000 nouvelles personnes en France en 2011. Statistiquement, les cancers les plus ravageurs sont ceux du poumon, de l'estomac, du foie, du colon et du sein.  

Pourtant, les scientifiques s'accordent à dire que des progrès importants ont été accomplis ces dernières années. Des recherches qui font qu'aujourd'hui, une personne sur deux guérit de cette maladie. Aperçu des nouveaux traitements: 

Des techniques de séquençage génétique plus rapides 

La maladie est mieux appréhendée. Il faut désormais quelques jours, voire quelques heures pour réaliser le séquençage du génome d'une tumeur. Un exploit notamment réalisé par une machine présentée au dernier Forum économique mondial de Davos. 

Cancer de la peau: un traitement "miracle" 

La présentation d'un nouveau traitement a créé l'évènement lors d'un grand colloque mondial de cancérologie, l'ASCO, qui s'est tenu aux Etats-Unis en juin dernier. Son nom: le vemurafenib, un nouvel agent qui cible un gène mutant spécifique aux cancers de la peau. Son action empêcherait la production d'une protéine responsable du développement de ce cancer. Le risque de décès serait réduit de 63%. 

Cancer du sein: une prévention spécifique pour les femmes à risque 

Une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Buffalo, aux Etats-Unis, a conclu que l'aromasine, un médicament bloquant les oestrogènes chez les femmes ménopausées, permet de diminuer d'environ deux-tiers l'apparition d'une tumeur du sein. Ce médicament, déjà utilisé dans le cas d'une récidive, pourrait alors être prescrit pour prévenir la maladie, lorsque les femmes présentent des antécédents personnels ou familiaux. Une alternative au tamoxifène, un médicament efficace mais qui avait des effets secondaires importants. 

Cancer de la prostate: un vaccin thérapeutique prometteur 

Des chercheurs de Seattle ont mis au point un vaccin thérapeutique pour les cancers de la prostate, appelé Provenge, qui a obtenu une autorisation de mise sur le marché. Son principe: stimuler les défenses immunitaires des patients pour prolonger leur durée de vie.  

Sur la base de ce progrès, l'Inserm français a alors étudié des vaccins potentiels pour d'autres tumeurs, notamment le cancer de la peau et de l'utérus. Leurs spécificités: ils agissent directement sur les cellules cancéreuses qui sont attaquées par stimulation du système immunitaire. 

Le développement des thérapies ciblées 

Les thérapies qui ciblent les anomalies génétiques spécifiques au type de cancer font figure de vraie révolution. Selon l'INCa, 28 laboratoires régionaux proposent en France des tests permettant de mettre en oeuvre des traitements adaptés aux tumeurs. Ils concernent le cancer du sein, du poumon et le cancer colorectal. Ces thérapies sur mesure sont promises à un grand avenir. 

L'accompagnement et la prévention 

30% des cancers pourraient être évités en changeant son mode de vie 

Ce dernier volet est loin d'être secondaire: l'OMS a rappelé qu'environ 30% des cancers pourraient être évités en changeant son mode de vie, notamment en luttant contre le tabagisme qui constitue le plus grand facteur de cancer. Depuis quelques années, nombre de campagnes ont sensibilisé le public à ces risques, comme l'alcool et le manque d'exercice physique.  

Côté diagnostic, la rapidité est de mise. L'accent a été mis ces dernières années sur le développement d'une approche individualisée, doublée d'un accès plus rapide au traitement.  

Des performances rendues possibles par le Plan cancer 2009-2013, selon l'INCa. Mis en place par le ministère de la Santé, il a contribué selon l'Institut à mutualiser les moyens des chercheurs et à mieux coordonner leurs recherches. 

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 09:24

Cancer du sein: de l'ordre dans le dépistage

La HAS "plaide pour que le dépistage organisé devienne progressivement la modalité unique de dépistage du cancer du sein pour les femmes de 50 à 74 ans".

afp.com/Mychele Daniau

La Haute Autorité de Santé (HAS) a rappelé l'importance de généraliser le dépistage organisé du cancer du sein, sans aller jusqu'à recommander un déremboursement des mammographies d'initiative individuelle. 

La Haute Autorité de Santé veut mettre de l'ordre dans le dépistage du cancer du sein. Elle souhaite inciter les femmes de 50 à 74 ans à basculer vers le programme national de dépistage, mais sans aller jusqu'à recommander un déremboursement des mammographies d'initiative individuelle. "L'ensemble des femmes concernées ne va pas basculer dans le dépistage organisé d'un coup de baguette magique", a reconnu vendredi le Pr Lise Rochaix, présidente de la Commission évaluation économique et de santé publique de la HAS. 

Dans ses recommandations pour promouvoir le dépistage organisé (DO), présentées à la presse à la veille de la Journée mondiale contre le cancer, la HAS privilégie l'information et l'incitation. "Nous ne recommandons pas d'emblée le déremboursement du dépistage individuel", a souligné le Pr Jean-Luc Harousseau, expliquant qu'une mesure aussi brutale ferait courir le risque que "les femmes ne fassent pas de dépistage du tout". 

Depuis 2004, la France a mis en place un programme de dépistage, dit "organisé", du cancer du sein pour les femmes entre 50 et 74 ans, sans symptômes apparents ni antécédent de cancer du sein. Elles sont invitées, tous les deux ans, à se rendre chez un radiologue agréé pour une mammographie prise en charge à 100% par l'assurance maladie. 

Singularité française, coexiste avec ce programme national, une pratique de dépistage dit "individuel", lorsque les femmes réalisent une mammographie de dépistage sur prescription d'un médecin, le plus souvent un gynécologue. 

En 2010, 52% des quelque 4,3 millions de femmes concernées se sont fait dépister grâce au DO et environ 10% dans le cadre du dépistage individuel. Soit 62% au total, en-dessous de l'objectif européen de participation au dépistage, qui est de 75% pour un impact majeur sur la mortalité par cancer du sein. 

"Double lecture de rattrapage"

La HAS "plaide pour que le dépistage organisé devienne progressivement la modalité unique de dépistage du cancer du sein pour les femmes de 50 à 74 ans". Pour ce faire, elle recommande "d'associer étroitement" les médecins généralistes et gynécologues. En pratique, les médecins prescriraient directement et systématiquement, pour les femmes entre 50 et 74 ans, des mammographies de DO plutôt que des mammographies de dépistage individuel. 

Elle recommande également la "transmission systématique" des résultats de la mammographie de DO au médecin traitant et au gynécologue, quel que soit le résultat. 

La HAS souhaite par ailleurs que l'échographie réalisée dans certains cas comme examen complémentaire à la mammographie, soit prise en charge à 100% dans le cadre du DO, ce qui n'est pas le cas actuellement. A noter que 22% des mammographies de DO sont suivies d'une échographie, contre 40% pour le dépistage individuel. "Le dépistage organisé est supérieur en termes de qualité et de sécurité des patientes et également en coût/efficacité", a martelé le Pr Harousseau. Entièrement gratuit pour la femme, il répond également à un souci d'équité. 

La HAS pointe en particulier le fait que les images réalisées dans le cadre du DO sont analysées une seconde fois par un radiologue différent de celui qui a pratiqué l'examen. Cette "double lecture de rattrapage" permet de diagnostiquer environ 1.300 cancers chaque année. 

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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 16:13

 

Il faut multiplier par deux les chiffres de la mortalité liée au paludisme. Selon un rapport de l'Institute for Health Metrics and Evaluation publié dans le journal médical The Lancet, 1,2 million de personnes sont décédées du paludisme en 2010. Ce chiffre alarmant vient contredire le dernier rapport de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) qui estime que 655.000 décès sont liés à ce fléau, qui frappe particulièrement l'Afrique subsaharienne.

Le rapport de l'IHME apporte également une nouvelle donnée: les adultes (15 ans et plus) seraient autant victimes de la maladie que les enfants en bas âge (5 ans et moins). En fait, 42% des décès liés au paludisme concernent des personnes âgées de 15 ans et plus. Pour le directeur de cette étude, Christopher Murray, l’idée que les plus jeunes soient les victimes principales de cette maladie résulte de l'enseignement de la médecine.

«A l’école de médecine, on apprend  que les enfants exposés au paludisme développent une immunité et peuvent rarement en mourir à l’âge adulte.»

Un tel écart s’explique par la méthode employée par l’IHME, dont les recheches ont été financées par la Fondation Bill et Melinda Gates. Les chercheurs ont utilisé «l’autopsie verbale» qui consiste à interroger les proches de la personne décédée pour en déterminer les causes. Steve Lim assure qu’un tel procédé est fiable. Pour ce scientifique de l’IHME, ses collègues ont travaillé sur toutes les causes de mortalité sans se cantonner au paludisme qui aurait faussé les recherches. L’OMS a toutefois émis une réserve quant à cette enquête et soupçonne l’éventualité d’un «sur-diagnostic».

Malgré ces chiffres alarmants, le développement des préventions et des vaccins diminue le nombre de victimes. Il a chuté de 7% entre 2007 et 2010, atteignant les 30% en Tanzanie et en Zambie. Selon Richard Horton, rédacteur en chef du Lancet:

«Ce ralentissement est du aux 230 millions de cas de paludisme traités et aux millions de moustiquaires qui ont été distribuées aux personnes dans les zones à risque ses dix dernières années.»

Selon le rapport, «si la baisse se poursuit, la mortalité liée au paludisme pourrait descendre en dessous de 100.000 décès seulement après 2020.» Cependant, La crise financière risque d’entacher ces prévisions. L'étude met en garde contre le manque de soutien financier au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, responsable de la majorité des programmes d'aides.

Lu sur The Lancet, The Guardian, BBC, Le Monde, The Washington Post

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31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 11:08

Par LEXPRESS.fr, publié le 30/01/2012

Depuis quelques années, on sait qu'un mauvais sommeil augmente le risque de devenir diabétique, mais l'on ignorait pourquoi.

REUTERS/Muhammad Hamed

Une équipe de chercheurs lillois a découvert que les troubles du sommeil augmentent le risque de diabète de type 2. Cette forme est la plus répandue et représente 90% des cas. 

Les troubles du sommeil augmentent le risque de devenir diabétique. La responsabilité d'un gène, qui joue un rôle clé dans le réglage de notre horloge biologique, vient d'être établie dans la forme la plus courante de la maladie, selon une équipe franco-britannique.  

Depuis quelques années, on sait qu'un mauvais sommeil augmente le risque de devenir diabétique, mais l'on ignorait pourquoi. L'équipe menée par des chercheurs de Lille et par le Professeur Philippe Froguel de Institut Pasteur-CNRS/Imperial College London, vient d'établir la responsabilité d'un gène clé de la synchronisation de notre horloge biologique dans le diabète le plus répandu, le diabète de type 2 qui représente 90% des cas. 

Ces travaux, publiés dimanche dans la revue spécialisée Nature Genetics, pourraient déboucher sur de nouveaux médicaments pour soigner ou prévenir cette maladie métabolique, selon les chercheurs. Ils se sont intéressés au récepteur d'une hormone appelée mélatonine, produite par une petite glande du cerveau (l'épiphyse) quand la lumière décroît. La mélatonine, également appelée hormone de la nuit, joue le rôle de "gardien" de l'horloge biologique qu'elle synchronise avec la tombée de la nuit, explique le Professeur Philippe Froguel. 

40 mutations rares

Les chercheurs ont séquencé le gène "MT2" qui commande la synthèse de ce récepteur chez 7600 diabétiques et sujets normaux. Ils ont trouvé 40 mutations rares qui modifient la structure protéique du récepteur de la mélatonine que l'on trouve dans le pancréas et le cerveau. Parmi ces mutations, 14 rendent inopérant ce récepteur. Les porteurs de ces mutations qui les rendent insensibles à la mélatonine ont un risque de développer le diabète de près de sept fois plus élevé que les autres, assure le professeur Philippe Froguel. 

Toutefois, il évalue "à entre un et deux pour cents la proportion de diabétiques de type 2" concernés par ce dysfonctionnement génétique. "Cela n'explique pas tous les cas", dit-il en rappelant la diversité des causes génétiques du diabète.  

Au niveau thérapeutique, plutôt que d'utiliser la mélatonine dont on se sert contre le décalage horaire, on pourrait tester des médicaments qui activent ces récepteurs défaillants, comme certains médicaments déjà utilisés contre la dépression saisonnière hivernale, comme l'agomélatine par exemple, avance-t-il. De tels antidépresseurs nécessitent cependant des précautions.  

Le diabète de type 2 touche plus de 300 millions de personnes dans le monde, dont 3 millions en France. Un chiffre qui devrait doubler dans les prochaines années du fait de l'épidémie d'obésité et des modes de vie sédentaire accompagnés d'une alimentation trop riche en graisses et en glucides. Certains facteurs génétiques peuvent également favoriser son apparition.  

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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 09:17

 

Alcool, cannabis et autres drogues illicites : dans quels secteurs d’activité trouve-t-on le plus de consommateurs de substances psychoactives en France ? Pour répondre à cette question, l’Institut national de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) a réalisé un Baromètre Santé spécifiquement centré sur le sujet. Près de 28 000 Français ont été interrogés dans le contexte de leur cadre de travail. Les résultats en fait, montrent qu’il existe de fortes disparités entre les secteurs professionnels.

Alcool : les agriculteurs trinquent

Quotidienne ou ponctuelle, la consommation d’alcool apparaît particulièrement fréquente parmi les actifs des secteurs de l’agriculture et de la pêche. On y retrouve 16,6% d’usage quotidien, contre 7,7% parmi l’ensemble des actifs. Les travailleurs de la construction les suivent de près, puisque pratiquement un salarié sur huit (13,4%) boit quotidiennement. Malheureusement, ce travail s’attache seulement à identifier les corps de métiers les plus enclins à la consommation d’alcool… sans prendre en compte la question des doses absorbées. Or sans cette donnée, il paraît difficile d’en tirer la moindre conclusion fiable sur l’incidence réelle des consommations pathologiques ou à tout le moins, problématiques.

Drogues illicites : les artistes en première ligne

Pour le cannabis et les autres drogues illicites, changement de panorama. Au total 6,9% des actifs français consommeraient du cannabis dans l’année. Avec cependant de larges disparités. Ainsi seraient-ils plus nombreux parmi les secteurs des arts et du spectacle (16,6%), de la construction (13,3%) et de l’hébergement/restauration (12,9%).

Les actifs exerçant dans les secteurs de la restauration et ceux des arts et du spectacle seraient également, les plus importants consommateurs d’autres drogues illicites comme la cocaïne, l’ecstasy, les poppers

Quelques bons élèves

A l’inverse, des consommations plus faibles sont observées dans quatre secteurs d’activité : l’enseignement (5,2%), la santé humaine et l’action sociale (4%) ainsi que l’administration publique (3,6%).

Des pratiques masculines ?

Toutefois, « les analyses par secteur d’activité doivent être interprétées avec précaution, en raison du caractère fortement sexué de certains d’entre eux », souligne l’INPES. Par exemple, le secteur « de la construction compte 90% d’hommes. La santé et l’action sociale en revanche rassemblent 83% de femmes. Les comportements de surconsommation masculine que l’on peut observer dans l’agriculture, la pêche et la construction, ne se retrouvent pas chez les femmes exerçant dans ces corps de métiers ».

Aller plus loin : Consultez l’ensemble des résultats du Baromètre Santé consacré aux consommations de substances psychoactives en milieu professionnel.

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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 11:04

Les contrôles sanitaires prévus pour ces produits par la réglementation européenne sont moins exigeants que ceux appliqués aux médicaments.

Les injections à des fins cosmétiques fourniront-elles le scénario du prochain désastre sanitaire? C'est en tout cas l'avis du quotidien britannique,The Timesde mardi. Les Anglais découvrent avec angoisse que plus de 160 produits de comblement des rides du visage (type collagène, acide hyaluronique… à l'exception des médicaments type Botox) sont approuvés à la vente sur leur territoire avec des exigences médicales moins fortes que celles des médicaments.

Considérés comme des dispositifs médicaux, ces produits sont en effet soumis à une réglementation qui fait la part belle au marquage CE. Or ce dernier porte plus sur des normes de fabrication que sur une balance bénéfice-risque sanitaire évaluée de façon approfondie. D'ailleurs, aux États-Unis, où l'autorité de régulation (FDA) considère qu'un produit de comblement doit répondre aux mêmes exigences qu'un médicament, six spécialités seulement sont autorisées!

Un marché de 600.000 seringues par an

En France, la situation est quasi similaire à celle des Anglais puisque ces produits injectables utilisés en esthétisme ont aussi le statut de dispositif médical et non de médicament. On en compte environ 110 sur le marché hexagonal.

Un marché en constant développement et qui atteint déjà des proportions considérables. Lors d'un point presse, il y a quelques mois, Jean-Claude Ghislain, directeur de l'évaluation des dispositifs médicaux à l'Afssaps (Agence du médicament) estimait le volume des ventes à 600.000 seringues par an.

Mais l'Afssaps, particulièrement en alerte sur ce sujet, n'a jamais caché ses réticences, invitant praticiens et patients à la plus grande prudence. Elle a même conduit, en 2009 et 2010, une campagne d'inspections, sur les sites des fabricants, distributeurs et sous-traitants.

Car le dossier (tests en laboratoire et chez l'animal) que les fabricants doivent produire pour obtenir le sésame du marquage CE répond à des exigences européennes (une directive de 1993 modifiée en 2007) qui ne suffisent pas à rassurer l'agence française. Il y a quelques mois, l'Afssaps estimait ainsi que «les données cliniques relatives aux produits injectables de comblement des rides réalisées chez l'homme ne sont pas suffisantes pour garantir la sécurité d'utilisation du produit».

Des essais de courtes durée

Le problème avec les dispositifs médicaux vient du fait que les études sont généralement réalisées sur des petits effectifs: 150 personnes en général, là où un médicament doit en rassembler plusieurs milliers pour pouvoir bénéficier d'une autorisation de mise sur le marché (AMM). Par ailleurs, les essais durent à peine quelques mois alors que certains effets indésirables peuvent apparaître après plusieurs années.

Avec les produits non résorbables ou lentement résorbables, on a ainsi pu observer l'apparition de granulomes (induration définitive) jusqu'à dix ou quinze ans après l'injection. D'ailleurs, le Pr Patrice Morel, chef du service de dermatologie de l'hôpital Saint-Louis invitait l'année dernière dans Le Figaro (nos éditions du 17 mai 2010) à la plus extrême prudence.

Finalement, les problèmes sont assez rares en France lorsque le geste est effectué par des mains expertes avec des produits résorbables. En outre, une nouvelle circulaire de la Direction générale de la santé précisant qui peut réaliser ce type d'injection devrait bientôt achever de rassurer les consommateurs. Une première version mal conçue avait été retoquée par le Conseil d'État l'an dernier.

Du côté de l'Afssaps, on ne recense que quelques cas d'interdiction de produits au cours des deux dernières années et l'agence assure mener une investigation dès lors qu'un problème lui est signalé «quelle que soit la source». Reste le problème des falsifications frauduleuses avérées ou suspectées. L'année dernière, l'Afssaps a repéré des faux produits de comblement de ride vendus sur Internet avec un faux marquage CE.

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19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 17:08

Par LEXPRESS.fr, publié le 19/01/2012 à 16:22

Des porteuses de prothèses PIP portent plainte contre l'Etat

Les femmes implantées pour des raisons esthétiques devront tout de même remplacer leurs prothèses.

afp.com/Juan Barreto

Une dizaine de femmes qui ne seront pas indemnisées ont décidé de porter plainte contre l'Etat pour discrimination, selon Europe 1. Implantées pour des raisons esthétiques, elles s'insurgent contre la stigmatisation dont elles se disent victimes. 

Les victimes ne se laisseront pas faire. Selon Europe 1, une dizaine de femmes porteuses des implants PIP ont décidé de porter plainte contre l'Etat pour discrimination. Dans leur cas, le retrait des implants ne sera pas remboursé car il s'agissait de chirurgie esthétique. Seules les femmes opérées dans le cadre de chirurgies reconstructrices bénéficieront du remboursement de nouvelles prothèses.  

Les victimes dénoncent une stigmatisation de la chirurgie esthétique. Valérie, l'une des plaignantes, s'insurgeait ce jeudi sur Europe 1. Elle craint que cela polarise les femmes en "vraies victimes" d'un côté, et "mauvaises victimes" de l'autre. Mais il lui sera tout de même indispensable de remplacer ces implants, qu'elle avait fait poser par "souci d'image". "Je souffrais d'être extrêmement plate. Ça m'a posé énormément de problèmes, des dépressions, des choses comme ça". 

"C'est quand même bien l'Etat qui n'a pas fait ce qu'il fallait pour les contrôles", conclut Valérie. Les victimes sont très déterminées. Elles se disent prêtes à aller jusqu'au bout pour obtenir gain de cause.  

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19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 16:56
[19 janvier 2012

 

L’alcool est loin, très loin même d’être la seule substance addictive régulièrement consommée en France. Le cannabis par exemple, connaît un usage « stable » dans notre pays, après une augmentation accélérée durant les dix dernières années. Qualifié – à tort selon beaucoup de spécialistes… - de drogue « douce », le cannabis est surtout une drogue extrêmement répandue. Selon l’Observatoire français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) en 2010, le nombre de fumeurs réguliers de cannabis s’établissait à 1,2 million. Parmi ces derniers, 550 000 fumeurs quotidiens.

Par opposition, les drogues qualifiées de « dures », comme la cocaïne ou l’héroïne, sont moins fréquemment consommées. Elles n’en restent pas moins puissamment addictives. D’après l’OFDT, la cocaïne est la drogue la plus consommée après le cannabis, notamment lors d’événements festifs : 3,8% des 18-44 ans en prennent régulièrement. Ils s’exposent ainsi à un risque élevé de dépendance psychique. Quant au niveau de consommation de l’héroïne, il reste heureusement faible en comparaison des autres stupéfiants : 1% des 18–44 ans serait concernés. Si son usage ne se répand pas, l’héroïne demeure cependant très présente : les chiffres de l’OFDT en effet, font état d’un usage stable depuis les années 1990.

N’oublions pas les drogues…légales

Même si les chiffres impressionnent à juste titre, la consommation de ces substances illicites reste anecdotique en comparaison de celle des drogues légales. La France par exemple, compte aujourd’hui 14 millions de fumeurs accrocs au tabac ! Et un cancer sur quatre est lié à ce produit, dont il n’est pas inutile qu’il tue un de ses utilisateurs sur deux.

Autre drogue commune : les médicaments psychotropes. Ces derniers, notamment les tranquillisants ou les somnifères, sont également pourvus d’une importante capacité d’addiction. Avec 8,9 millions d’utilisateurs occasionnels et 3,8 millions d’usagers réguliers, la France est l’un des plus gros consommateurs de ces médicaments.

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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 16:36
[10 janvier 2012

 

Substituts nicotiniques : une efficacité mise en question

Le débat sur l’efficacité des substituts nicotiniques est relancé ! Selon une étude américaine, ces produits destinés à aider les fumeurs à se débarrasser du tabac ne seraient pas efficaces à long terme. Et cela, même lorsque le candidat au sevrage s’assure les conseils d’un professionnel de santé. Explications.

Durant 6 ans le Pr Hillel Alpert et son équipe (Université Harvard), ont suivi 787 anciens fumeurs tout juste sevrés. Au début de l’étude en 2001, chaque participant a indiqué s’il avait eu recours pour s’arrêter, à un substitut nicotinique. Si oui, les auteurs se sont également enquis de savoir s’il s’était agi de patch, de chewing-gum, de spray nasal… et durant combien de temps ces derniers avaient été utilisés. Ils ont également vérifié si ces anciens fumeurs avaient ou non, bénéficié de l’aide d’un médecin, spécialisé ou pas dans la prise en charge des addictions. Puis, chaque volontaire a été de nouveau interrogé à 3 reprises, tous les 2 ans.

Résultat, un fumeur sur trois a rechuté. Et surtout parmi ces derniers, Hillel Alpert n’a constaté aucune différence entre ceux qui étaient sous substituts nicotiniques et ceux qui n’avaient rien pris. « Notre travail montre que sur le long terme, ces substituts nicotiniques ne sont pas plus efficaces pour aider les gens à cesser de fumer, que d’essayer seul sans ces traitements ». Il reconnaît certes, que d’autres études ont démontré l’efficacité des patchs et autres gommes à mâcher. Il insiste néanmoins « sur l’importance des études empiriques menées dans la population générale. » Autrement dit, dans la « vraie vie ».

Et si la nicotine n’avait rien à voir dans l’addiction ?

L’efficacité des substituts nicotiniques fait régulièrement débat. Par exemple, une étude américaine publiée en novembre 2009 a montré que la combinaison de patch et de pastilles à sucer était plus efficace que l’administration d’un placebo. A long terme, les participants qui avaient opté pour les substituts nicotiniques avaient présenté le taux de rechute le plus faible.

Un an plus tôt en revanche, des chercheurs français du CNRS s’étaient posé la question de savoir si la nicotine était seule, responsable de l’addiction au tabac. Ils avaient notamment montré que d’autres substances présentes dans les produits du tabac - des inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO)- étaient impliquées dans ce processus. Les IMAO on s’en souviendra, ne sont autres qu’une classe de médicaments antidépresseurs… A l’époque déjà, les auteurs avaient trouvé là une explication au fait que « les substituts à la nicotine utilisés dans le sevrage tabagique (soient) inefficaces à long terme ».

Rappelons qu’en France, l’Assurance-maladie prend en charge tous les traitements par substituts nicotiniques. Patch, gomme, pastilles, inhalateurs sont remboursés à hauteur de 50 euros par an et par bénéficiaire. Seule condition : qu’ils soient prescrits par un médecin ou une sage-femme. Pour les femmes enceintes, ce montant a même été porté à 150 euros le 1er septembre 2011.

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