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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 18:34
La transparence sur les cadeaux des firmes aux soignants doit être au "premier euro".

Le désastre Mediator° a donné l’occasion en France, en 2010 et 2011, à de nombreux débats sur les médicaments, leur évaluation par les agences du médicament, leur promotion par les firmes, leur prescription par les médecins, leur utilisation par les patients, etc.

De nombreux rapports, notamment parlementaires, ont été publiés, des Assises du médicament ont été tenues, l’agence française du médicament a été restructurée. Et, en décembre 2011, une nouvelle loi sur le médicament a été adoptée. Cette loi pourrait notamment permettre des progrès en termes de gestion des conflits d’intérêts des experts. Cependant tous ses décrets d’application n’ont pas été publiés par le précédent gouvernement.

Dans le cadre du décret "sunshine", de manière pragmatique, la transparence totale sur les cadeaux ou avantages offerts aux soignants par les firmes de produits de santé s’impose afin que les patients puissent reprendre confiance en toute connaissance de cause.

Alors qu’un groupe de travail vient d’être chargé de faire évoluer ce projet de décret pour permettre une publication « réaliste » des cadeaux offerts par les firmes (1), le Collectif Europe et Médicament soutient que la transparence doit être au "premier euro" :

  • aucun cadeau d’une firme à un soignant ne doit être considéré comme "normal" ou "acceptable" (a) : déclarer au premier euro serait un symbole fort de changement, alors que la création d’un seuil minimal des cadeaux à déclarer sous couvert d’un prétendu réalisme serait un symbole de laxisme et d’une approche sous influence industrielle ;
  • des études de sciences humaines montrent que, de manière contre-intuitive, l’influence des cadeaux sur les personnes qui les acceptent (reconnaissance, besoin de "rendre" de la part de celui qui les reçoit) est parfois plus importante quand leur montant est faible (2) ;
  • avec une déclaration au premier euro, les firmes seraient dans une position plus facile pour refuser tout cadeau aux soignants qui leur en demandent, sans marchander sur leur montant ;
  • la détermination d’un seuil minimal supérieur à un euro des cadeaux à déclarer faciliterait les détournements de la loi, par fractionnement du montant réel du cadeau ;
  • les "cadeaux" des firmes sont in fine payés par les patients et les systèmes de protection sociale, qui ont mieux à faire.

Le Collectif Europe et Médicament demande que le décret d’application soit l’occasion d’un changement d’habitude en termes de cadeaux des firmes aux soignants, dans l’intérêt des patients et de l’argent collectif.

Les cadeaux et autres avantages procurés par les firmes aux soignants doivent faire l’objet d’une déclaration au premier euro, et doivent être consultables bénéficiaire par bénéficiaire, sur un site internet unique publiquement accessible.

Le Collectif Europe et Médicament

Prescrire est membre fondateur du Collectif Europe et Médicament
> En savoir plus
 
Note :
a- Il est démontré qu’après avoir accepté un "petit cadeau" une première fois, en accepter d’autres devient plus facile. Offrir un cadeau engendre un climat de proximité et de confiance. Il est alors plus facile de demander une première petite faveur, quelques minutes d’attention par exemple. D’autres faveurs plus importantes peuvent être ensuite demandées, sans que la personne n’ose refuser. C’est la technique du "pied dans la porte" (réf. 2).

Références :
1- "Transparence en matière de promotion des produits de santé "Sunshine act"". Vers une obligation de publication réaliste et efficace" Communiqué de presse du ministère des affaires sociales et de la santé du 31 juillet 2012 : 1 page.
2- Prescrire Rédaction "Petits cadeaux : des influences souvent inconscientes, mais réelles" Rev Prescrire 2011 ; 31 (335) : 694-696. > Pdf, réservé aux abonnés

©Prescrire 1er septembre 2012

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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 19:02

Choisir le meilleur praticien... mais à ses propres frais, c'est ce que propose désormais l'Union des médecins spécialistes confédérés (Umespe). Une solution qui révèle le conflit latent entre les médecins-vedettes et les médecins dépendants des tarifs de la sécurité sociale.


 
L'Union des médecins spécialistes confédérés proposent d'arrêter de rembourser les patients consultant des médecins qui pratiquent le dépassement d'honoraires.

L'Union des médecins spécialistes confédérés proposent d'arrêter de rembourser les patients consultant des médecins qui pratiquent le dépassement d'honoraires. Crédit Flick/Alex E. Proimo

Atlantico : L'Umespe (Union des médecins spécialistes confédérés) a proposé d'arrêter de rembourser les patients consultant des médecins qui pratiquent le dépassement d'honoraires. Décriée depuis quelques mois, cette tendance est accusée d'entraver l'accès aux soins. Pour autant, la solution proposée peut elle être efficace ?

Jean-François Rey : Je le pense car par cette proposition on veut améliorer l’accès aux soins en diminuant le reste à charge pour les patients. Or, on a identifié 300 médecins qui pratiquent des tarifs hors normes - dont je ne discute d’ailleurs ni le bien-fondé ni les compétences - mais qui, du fait même du prix de leurs consultations, ne sont pas les principaux acteurs de l’accès aux soins, puisqu'ils pratiquent jusqu’à 10 fois le tarif de l’assurance maladie. Si un patient est atteint d’un cancer, ou doit être opéré de la vésicule, du cœur ou de la prostate, nombreux sont les médecins en France, hospitaliers ou libéraux, aux tarifs d’autorité et qui prennent des compléments d’honoraires tout à fait raisonnables. Ce qui me gêne dans ce débat, c’est qu'on en est à titiller 180 000 médecins qui exercent en ville ou en hôpital pour 300 autres. Aussi me semble-t-il plus approprié de placer ces médecins-stars sous le même régime que les chirurgiens esthétiques qui officient dans le secteur privé, c’est-à-dire dans le secteur 3 qui n’est pas pris en charge par la solidarité nationale.

Il faut que les patients comprennent que voir un cancérologue célèbre de Paris en consultation privée est un choix personnel qui est très différent de l’accès aux soins et qui n’a rien à voir avec la qualité médicale. Il est indéniable que ces médecins ont une renommée et ont une très grande qualité, mais il n’en reste pas moins qu’on ne mesure pas la qualité d’un médecin à la hauteur de ses honoraires. Il y a de très bons professeurs en France qui travaillent dans le secteur public ou qui pratiquent des compléments d’honoraires tout à fait raisonnables.

N’avez-vous pas l’impression que cela pénalise un peu injustement des clients qui veulent avoir accès à ce qu’ils considèrent comme les meilleurs soins ?

Les clients dont vous parlez ont la possibilité de voir certains de ces médecins dans le secteur public avec des tarifs normaux et ils ne sont que 150 sur des milliers. Or, quelle que soit votre pathologie, vous pouvez avoir recours à des praticiens d’égale qualité et qui sont dans le tarif de la Sécurité sociale. Quand un patient fait le choix de la chirurgie esthétique, il l’assume. De la même façon, quand il fait le choix d’avoir recours à un médecin vedette, il doit l’assumer.

Les difficultés économiques des citoyens se cristallisent dans des compléments d’honoraires modérés mais inacceptables parce que les complémentaires ne les prennent pas en charge. J'approuve donc le contrat solidarité proposé par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui prévoit que l’assurance maladie obligatoire fasse un effort pour augmenter ses tarifs. Car s’il existe les compléments d’honoraires, c’est en raison du gel des tarifs pratiqué depuis une vingtaine d’années. Donc, elle les remonte, et de leur côté, les complémentaires tiennent enfin compte de la signature qu’ils avaient apposé il y a deux ans mais qui n’a pas été respectée pour des raisons politiques avec Xavier Bertrand.

Cela implique un effort entre les médecins, l’assurance maladie et les complémentaires santé et c’est bien là la vraie problématique, elle n’est pas du tout du côté de ces 300 médecins.

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27 août 2012 1 27 /08 /août /2012 19:15
 
Electronique, gratuit et rempli par un professionnel de santé, le dossier médical personnel regroupe les informations d'un patient.

C'est un constat sévère que dresse la Cour des comptes dans son rapport sur "le coût du dossier médical personnel (DMP) depuis sa mise en place", dont Le Monde a eu connaissance. Ce document, terminé en juillet, avait été demandé par la commission des finances de l'Assemblée nationale.

Conçu par la loi de 2004, le DMP a été mis à disposition des usagers en janvier2011 par le ministère de la santé, après de nombreux atermoiements. Electronique, gratuit et rempli par un professionnel de santé, il regroupe les informations médicales d'un patient: prescriptions, comptes rendus d'hospitalisation, mention d'allergies... Un outil utile pour faire des économies et renseigner les praticiens. Pourtant, il reste peu connu du public. Quelque 158 000 dossiers ont à ce jour été ouverts, un chiffre nettement insuffisant.

Défaillance de stratégie et de pilotage de la part de l'Etat, manque d'une évaluation rigoureuse de son utilité, insuffisance grave de suivi financier: les critiques sont nombreuses. La Cour des comptes estime que le DMP a coûté au moins 210 millions d'euros de 2005 à 2011. En ajoutant le coût des dossiers informatisés des patients dans les hôpitaux, ce montant est évalué à un demi-milliard d'euros fin 2011.

Les sages de la rue Cambon, qui en sont à leur troisième rapport sur le sujet, pointent "l'absence de suivi de ces dépenses par l'assurance-maladie". Ils rappellent "la multiplication d'expérimentations sans lendemain jusqu'en 2008".

Aucun ministre ne s'est jusqu'ici réellement préoccupé du sujet. Xavier Bertrand, ex-ministre de la santé, regrettait d'avoir laissé construire "une cathédrale". Marisol Touraine, qui lui a succédé, avait déclaré en janvier, que le projet actuel ne fonctionnait pas. Spécialiste des questions de santé, Gérard Bapt, député PS de la Haute-Garonne ne cesse de dénoncer les retards et gaspillages. Il rappelle que l'objectif était d'avoir ouvert 500 000 DMP fin 2011.

UN OUTIL INADAPTÉ

"La France souffre d'un déficit de gouvernance politique en santé", constate le docteur Jean-Pierre Blum, président de l'Institut Edouard-Belin (systèmes d'information de santé et de télémédecine). "Il est temps que l'Etat définisse enfin, dans une concertation étroite avec tous les acteurs, une stratégie d'ensemble pour intégrer le DMP dans une vision globale de l'organisation du dispositif de soins et des systèmes d'information en santé", insiste le rapport. Les médecins ont jusqu'ici été réticents à ouvrir des DMP pour leurs patients.

"Tel qu'il existe aujourd'hui, il n'est pas utilisé, et il n'apparaît pas utile dans notre pratique professionnelle au quotidien", explique le docteur Claude Leicher, président du syndicat de médecins généralistes MG France. Par exemple, le patient peut masquer certaines données, ce qui introduit des lacunes. Le médecin aura alors besoin d'un autre dossier, complet. "Le DMP ne fonctionne pas tel quel, il faut remettre les choses à plat, écouter les acteurs de terrain, tirer les enseignements des systèmes régionaux qui fonctionnent, comme en Rhône-Alpes, avec le dossier informatisé du patient", estime Gérard Bapt.

"Je me demande à quoi sert le DMP et à qui il est destiné. Il doit être utile aux médecins, simple et rapide d'utilisation, ce qui ne semble pas le cas aujourd'hui", questionne Jean-Pierre Blum. Le décret définissant le champ et le contenu du DMP n'est toujours pas paru. Or, certaines catégories de patients, comme ceux relevant des affections longue durée ou de maladies chroniques, auraient pu être invitées prioritairement à ouvrir un DMP. Les professionnels de santé sont nombreux à penser qu'un tel outil est indispensable, au regard de l'augmentation de ces maladies et du manque de médecins dans certaines régions.

Autre faiblesse relevée par le rapport : plusieurs hôpitaux ont ouvert leurs dossiers informatisés pour les patients, mais les systèmes ne peuvent pas communiquer entre eux. Quant à la sécurité des données de santé, le fait de les centraliser auprès d'un hébergeur unique n'est pas sans risques, selon plusieurs experts.

"Je souhaiterais que ce rapport soit rendu public. Il est nécessaire de donner du sens au projet", indique Jean-Yves Robin, directeur général de l'Agence des systèmes d'information partagés de santé (ASIP Santé). En clair, le DMP doit bénéficier d'une réelle impulsion politique, ce qui n'a jamais été le cas.

M. Bapt a demandé à la ministre de la santé de lancer une inspection conjointe de l'inspection générale des finances et de l'inspection générale des affaires sociales, qui avait déjà fait un audit sévère en 2007. 

Pascale Santi

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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 11:20
 

A 59 ans, Séférina souffre de problèmes cardiaques dus au Mediator et est en procès contre les labos Servier. Sa pension d’invalidité lui permet tout juste de vivoter.


Séférina Cordoba, le 21 août 2012 (Irène Frachon)

Séférina Cordoba a beau avoir un stimulateur cardiaque implanté dans son corps, un cœur en très mauvais état, elle se dit déjà « contente » si elle « peut vivre jusqu’à la fin de [sa] vie. Dans trente ans ! », lance-t-elle par défi.

Cette ancienne hôtesse de caisse d’un supermarché Leclerc à Brest a 59 ans et est en procès contre les laboratoires Servier dont elle espère un jour obtenir une indemnisation conséquente (pourquoi pas des centaines de milliers d’euros ?) au titre du préjudice subi suite à sa prise de Mediator.

« Mais ça ne réparera jamais le préjudice, surtout la perte de mon travail qui était le centre de ma vie.

Chaque matin, je suis déjà contente d’ouvrir les yeux. Je fais des puzzles, je lis, je fais mes courses, mon ménage, je vais sur Internet... le tour est vite fait. »

Séférina est la patiente-type d’Irène Frachon – la médecin par qui le scandale a éclaté –, l’une des premières dont l’atteinte des valves cardiaques par le médicament a semblé « évidente » à la pneumologue, avant d’être récemment reconnue par le rapport d’expertise médicale judiciaire.

Depuis juin 2010, Séférina se bat contre les laboratoires Servier, au civil et au pénal. Son avocat, Charles Joseph-Oudin, a accepté de n’être réglé qu’au terme de la très longue procédure, et son assurance juridique lui a évité les quelque 10 000 euros qu’aurait coûté l’expertise judiciaire.

Le Mediator lui évite de continuer à grossir

Sa rencontre avec le Mediator commence lorsqu’elle est hospitalisée pour dépression, à la suite de problèmes conjugaux. En cinq mois, elle avait pris 20 kg. Une dame lui parle de ce médicament qui la ferait maigrir. Elle fait le siège de son généraliste pour se le faire prescrire :

« Je ne pouvais pas soigner ma tête et mes kilos en même temps, je n’avais pas la force. »

L’antidiabétique ne s’adresse pas officiellement à elle, mais c’est l’effet coupe-faim qui l’intéresse. Un détournement de prescription classique qui a fait le succès de la pilule.

Séférina ne maigrit pas avec le Mediator – « Ma mère faisait 120 kg, c’est dans mes gènes », dit-elle –, mais arrive à maintenir son poids, et continue donc à prendre l’antidiabétique de décembre 2006 à octobre 2008.

Jusqu’au jour où elle se sent étouffer à la suite d’une surinfection pulmonaire. Elle se croyait asthmatique, mais à l’hôpital, l’échographie du cœur révèle des valves du cœur très abîmées. Elle est opérée en mars 2009 : on lui change les valves mitrale et aortique.

Pacemaker, arrêt cardiaque, défibrillateur

C’est l’époque où elle fait la connaissance d’Irène Frachon, la pneumologue de l’hôpital qui enquête dans son coin après avoir constaté les mêmes valvulopathies chez ses patients sous Mediator – souvent des femmes en surpoids.

Le cœur de Séférina est décidément trop faible et, fin 2009, elle se fait poser un pacemaker :

« Ça booste le cœur, le fait travailler pour qu’il soit plus musclé. Mon confort de vie s’était un peu amélioré. »

Elle est sur le quai de la gare à Rennes, en février 2011, lorsqu’elle fait un arrêt cardiaque. Elle sort alors d’une séance d’expertise éprouvante où les émissaires de Servier (avocats et médecin) ont contesté point par point tous les éléments de son dossier médical. Sauvée in extremis, elle passe huit jours dans le coma. Il lui faudra désormais vivre avec un défibrillateur à la place du pacemaker :

« Je suis branchée en permanence et les infos sont transmises en direct à la Cavale Blanche, le CHU de Brest. C’est une bonne machine, grâce à elle je suis toujours vivante. »

Maintenant, elle s’accroche à la vie pour voir le vieux monsieur Servier condamné. Mais la justice est très lente :

« Les procès ont été repoussés, repoussés, repoussés, pour plus d’information. Mon dossier fait déjà 800 pages. Entre les opérations, les pertes de salaire, l’assistance à domicile... L’indemnisation du préjudice n’est pas encore chiffrée.

Je suis persuadée que Servier ne va pas gagner, mais je ne sais pas quelle sera la punition. C’est la première fois que j’ai affaire à la justice. »

Revenus : 590 euros par mois

  • Pension d’invalidité : 590 euros par mois

Avant être malade, Séférina touchait 900 euros par mois pour 30 heures de travail par semaine (à la caisse puis à la cafétéria du supermarché). Quand elle était en arrêt longue maladie, la Sécurité sociale lui versait 540 euros par mois d’indemnités journalières. Puis, en décembre dernier, elle est passée en invalidité, soit une cinquantaine d’euros de plus.

« Ça a été très difficile de baisser le budget, la CAF m’a bien aidée en m’enlevant 200 euros de loyer par mois, et je ne paie plus d’impôts locaux ».

Ses deux filles, âgées de 39 et 40 ans, ont une « très petite situation », alors elle a décidé de pas se plaindre, « pour pas les rendre malheureuses de ne pas pouvoir m’aider ».

Dépenses fixes : 297,45 euros

Séférina n’a pas de crédit et a, heureusement pour elle, évité de s’endetter, mais elle n’a que le minimum vital.

  • Loyer : 26 euros par mois

La Caisse d’allocations familiales lui a retiré 200 euros sur l’ancien loyer de son HLM. Séférina occupe un T1 bis de 35 m2 à Brest.

  • GDF : 66 euros par mois (chauffage inclus)
  • EDF : 18,45 euros par mois
  • Offre « quadruple-play » : 40 euros par mois

Son forfait inclut Internet, la télé, la ligne fixe et deux heures de communication sur son portable.

  • Frais bancaires : 10 euros par mois
  • Ligné téléphonique pour son défibrillateur : 19 euros par mois

Elle est branchée en permanence avec l’hôpital, prévenu en cas d’arrêt cardiaque.

  • Assurances : 106 euros par mois

Cette somme couvre les assurances habitation, auto, et santé. Elle reconnaît que « c’est cher, mais quand il arrive quelque chose, on est content ».

  • Redevance télé : 12 euros par mois
  • Impôt sur le revenu et taxe d’habitation : 0 euro par mois

Reste à vivre : moins de 300 euros par mois

Pour s’en sortir, Séférina est devenue « la reine des promos » : elle se balade dans les magasins et, dès qu’elle trouve un lot, elle l’achète. Au marché, elle connaît les commerçants qui font les fruits et légumes les moins chers.

Elle a dû dépenser toute son épargne (6 000 euros) pour changer de voiture et prendre la direction assistée. Elle s’en sert très peu et c’est surtout sa fille qui la conduit faire ses courses, donc elle n’a pas d’essence à payer.

Parfois, sa chienne occasionne des dépenses exceptionnelles, comme le mois dernier où il a fallu payer des analyses (100 euros). Quand il s’agit de faire un cadeau pour l’anniversaire de l’un de ses six petits-enfants, elle achète un puzzle à 3 euros dans un magasin de déstockage.

Sa voisine l’a emmenée huit jours en vacances et lui rend une infinité de services. Les restos et les fringues sont au rang des souvenirs. Grâce à Facebook, elle est restée en contact avec ses anciennes collègues. Mais pas jusqu’à passer du temps avec elles. A leurs yeux, Séférina n’arrive pas à dépasser ce statut de malade.

« Heureusement, je ne fume pas et ne bois pas », remarque cette femme qui, d’après Irène Frachon, « survit pas trop mal en grande partie grâce à son tempérament enjoué et courageux ».

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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 10:59
Publié le : 21 Août 2012 par Mathias Germain
En déclarant que l'obésité est "un problème mental", le nutritionniste Pierre Dukan semble sous-estimer la réalité d'une maladie sociale, génétique, métabolique et neurologiqu

 

Nouvelle polémique en vue ? L’obésité est un « problème mental », selon le Dr Pierre Dukan. Dans une interview accordée au journal britannique "Mail On Sunday", le concepteur du régime ultra-protéiné explique que les obèses « ne sont pas vraiment malades, pas comme s’ils avaient un cancer, mais ils se sentent exclus de la société ». Et il poursuit : « C’est un problème mental. Je n’ai jamais vu une personne obèse dire « je me sens bien dans ma tête » ».
Ces propos pourraient raviver les critiques contre le célèbre nutritionniste qui proposait déjà en janvier dernier de faire gagner des points au bac aux lycéens qui ne grossissent pas lors de la première et de la terminale. Réduire l'obésité uniquement à un facteur psychologique fait bondir les spécialistes. 

Comme le montrent les chercheurs, les origines de l’obésité et du surpoids sont multiples. Nombreux sont les scientifiques comme le Pr Arnaud Basdevant, chef du service de nutrition de La Pitié Salpétrière à Paris et président du plan national de lutte contre l’obésité, à rappeler que l'obésité est une maladie du développement économique liée à une sédentarisation massive et à de fortes pressions qui poussent à la consommation alimentaire. L’excès d’apport énergétique par l’alimentation et l’insuffisance des dépenses sous forme d’activité physique jouent un rôle central. On sait que l’augmentation de la taille des portions, la plus grande densité énergétique de l’alimentation, l’évolution des prix alimentaires favorisent l’excès de consommation calorique. La sédentarité comme le temps passé devant la télévision, est associée à l’excès de poids.


Une maladie sociale

Des facteurs socio-économiques interviennent dans le développement de l’obésité. L’obésité suit la courbes des disparités économiques. En France, la prévalence de l’obésité chez les ménages ayant un revenu mensuel net inférieur à 900 euros est 1,5 fois plus élevée que dans la population générale. La première étude publiée à partir de la cohorte RECORD a révélé que la pression artérielle augmenterait à mesure que diminuent à la fois le niveau d’instruction des individus et le niveau d’instruction moyen du quartier de résidence.
Ce travail, conduit par une équipe de l’unité Inserm 707  a ainsi montré que l’indice de masse corporelle et le tour de taille apportaient la contribution la plus forte aux associations entre niveau d’instruction et pression artérielle. En d’autres termes, selon Basile Chaix, "les disparités d’obésité observées entre quartiers favorisés et défavorisés sont suffisamment fortes pour donner lieu à des différences de pression artérielle mesurables entre quartiers".

Des facteurs génétiques et biologiques
Le développement de l’obésité obéit aussi à d’autres facteurs. C'est aussi en fonction de son terrain génétique, de ses capacités biologiques et ses dispositions psychologiques que le corps d'un individu réagit au mode de vie plus sédentaire. Si les parents et les grands-parents sont obèses, le risque pour l'enfant de le devenir varie de 40% à 65%.
Plusieurs équipes françaises de l’Inserm et du CNRS ont identifié des gènes impliqués dans la prise de poids, l’obésité sévère et les complications de l’obésité aussi bien dans des populations d’enfants que chez l’adulte. Les chercheurs ont mis en évidence plus de 400 gènes, marqueurs ou régions chromosomiques associés. D’autres facteurs biologiques, comme des anomalies du tissu adipeux ou des centres de contrôle de la prise alimentaire, peuvent rendre compte de ces différences de susceptibilité individuelle à l’obésité.

Plus récemment l’intérêt des chercheurs s’est porté sur les anomalies des cellules graisseuses, leur différenciation, leur multiplication, leur développement pathologique. L’obésité est en effet une pathologie du tissu adipeux, ce tissu formé d’adipocytes (cellules chargées de stocker l’énergie dans les territoires sous-cutanés et la région intra-abdominale) et d’une multitude d’autres cellules. Les chercheurs s’intéressent actuellement aux facteurs biologiques qui conduisent à l’inflation de ce tissu graisseux, aux modifications des cellules et de leur environnement. Il s’est avéré que ce tissu avait une étonnante capacité à sécréter des substances expliquant la résistance à la perte de poids et l’apparition de certaines complications telles que les anomalies hépatiques, cardiaques, respiratoires, articulaires.

Un autre champ considérable de la recherche sur l’obésité vise à identifier les mécanismes qui conduisent le système nerveux central, en particulier l’hypothalamus, à ne plus être en mesure de freiner la prise alimentaire et d’augmenter la dépense énergétique face à cet excès de masse grasse chez certaines personnes. Les neurosciences sont ici en première ligne. Par ailleurs, plusieurs équipes de recherche s’intéressent au rôle de l’intestin, en particulier des hormones sécrétées par le tube digestif, et à la flore intestinale qui pourraient avoir un rôle facilitateur dans la prise de poids.

Une maladie discriminante
Conclusion, l’obésité est une pathologie bien loin plus complexe qu'un simple problèmed mental. Ce qui explique la difficulté de trouver les bons traitements. Rappelons que cette maladie entraîne des troubles de la santé dont les principaux sont le diabète de type 2, l’hypertension artérielle, l’excès de lipides dans le sang, les atteintes cardiovasculaires, le syndrome d’apnée du sommeil, l’arthrose et un risque accru de certains cancers.
Il faut également souligner le retentissement psychologique et social de la maladie. « L'obésité est une maladie qui se voit. Elle entraîne des jugements moraux et primaires sur la corpulence, rappelle le Pr Basdevant Les obèses souffrent avant tout d'un manque de respect. »
Dans la première étude sur la stigmatisation des obèses qu'il a publié avec Jean-Pierre Poulain, il montrait que l'obésité est un facteur de discrimination sociale et professionnelle qui concerne 4,7 millions de personnes en France. Les lieux de stigmatisation sont d'abord l'école puis l'univers professionnel, avec comme situation particulièrement délicate le moment de l'embauche où l'apparence physique occulte les compétences professionnelles. L'étude montre également que les obèses ont un accès à l'enseignement supérieur plus difficile, un niveau de revenu plus faible et une promotion plus lente. Une situation encore plus marquée chez les femmes : seulement 3 % d'entre elles contre 16 % des hommes occupent une haute position sociale.

 


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13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 19:32

Une majorité des femmes qui se soumettent annuellement à une mammographie au cours d'une longue période finit qu'à recevoir un diagnostic erroné de cancer du sein (faux positif), selon une étude américaine publiée dans les Annals of Internal Medicine. Les auteurs souhaitent que sachant cela, les femmes vivent moins d'anxiété si elles sont rappelées pour des examens supplémentaires car dans la plupart des cas cela ne signifie pas qu'elles sont atteintes d'un cancer.

Rebecca Hubbard, du Group Health Research Institute à Seattle, et ses collègues ont analysé des données concernant 170.000 femmes américaines qui ont subi une première mammographie entre 40 à 59 ans, puis annuellement pendant 10 ans, ainsi que près de 4500 femmes atteintes d'un cancer métastasé du sein.

Sur 10 ans, 61% des femmes ont été rappelées au moins une fois pour une autre mammographie car la première lecture n'était pas concluante. Entre 7 et 9% ont été invitées à subir une biopsie qui a conclut à l'absence de cancer.

Une mammographie tous les 2 ans permettrait de réduire à 42% le rappel pour des examens complémentaires en augmentant très peu le risque de cancer avancé, selon les chercheurs.

Par ailleurs, une étude reliée montre que les mammographies digitales et sur film, qui toutes deux sont produites à partir de rayons X, présentent la même efficacité.

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13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 19:31

Les taux de surdiagnostics sont élevés pour plusieurs maladies, ce qui a pour conséquence que beaucoup trop de gens subissent des effets néfastes de tests et de traitements inutiles, selon les auteurs d'un article publié dans le British Medical Journal (BMJ).

Ray Moynihan de l'Université Bond (Australie) et ses collègues définissent le sur-diagnostic comme se produisant quand une personne sans symptômes reçoit un diagnostic de maladie alors que l'évolution de l'anomalie détectée n'aurait pas causé de symptômes ou une mort plus précoce ou encore quand une personne en santé ayant des problèmes légers ou étant à faible risque est classée comme malade.

Ce qui a pour résultat que les personnes sur-diagnostiquées subissent des effets secondaires indésirables de tests et de traitements inutiles, et que les ressources qui auraient pu être dirigées vers d'autres malades sont gaspillées.

Le surdiagnostic est notamment favorisé par les programmes de dépistage qui peuvent détecter des maladies qui n'auraient jamais causé de symptômes ou de mort précoce (parfois appelées pseudo-maladies), les tests qui deviennent plus sensibles et les changements dans les critères diagnostiques de plusieurs maladies amenant à inclure des gens à faible risque ou ayant les formes les plus légères de ces maladies. Ces critères, font valoir les auteurs, sont souvent établis par des panels de professionnels "ayant des liens financiers avec les entreprises qui bénéficient directement de toute expansion du bassin de patient".

Les auteurs citent en exemples les maladies suivantes:

  • Cancer du sein
    Jusqu'à un cancer du sein sur 3 détecté par les programmes de dépistage serait sans danger.
  • Cancer de la thyroïde
    La probabilité de détecter une anomalie de la thyroïde est élevée mais le risque que cette dernière cause un tort est faible, disent les chercheurs. Chez plusieurs personnes recevant un diagnostic de cancer de la thyroïde, ce dernier est d'une forme non agressive qui ne requière pas un traitement comportant en lui-même des risques.
  • Diabète gestationnel
    Une définition élargie implique qu'une femme enceinte sur 5 reçoit maintenant ce diagnostic alors que les bénéfices d'un tel diagnostic sont faibles.
  • Insuffisance rénale chronique
    Une définition élargie a pour conséquence qu'un Américain sur 10 (un sur 3 chez les 65 ans et plus) est classé comme présentant la maladie. Mais chaque année, moins qu'une personne sur 1000 de ce groupe développe une maladie des reins en stade terminal.
  • Asthme
    Un tiers des personnes recevant un diagnostic d'asthme n'ont pas la maladie et 2/3 de ce groupe n'ont pas besoin de médicaments.
  • Trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)
    Une définition élargie fait les garçons nés à la fin de l'année (se retrouvant parmi les plus jeunes de la classe) ont un risque 30% plus élevé de recevoir le diagnostic.
  • Ostéoporose
    Une définition élargie signifie que plusieurs femmes à faible risque de fracture reçoivent un traitement qui peut causer des effets secondaires.
  • Cancer de la prostate
    Le sur-diagnostic peut représenter plus que 60% pour le cancer de la prostate détecté au moyen du test de l'antigène spécifique (PSA).
  • Cancer des poumons
    Une étude suggère qu'environ 25% des cas détectés par dépistage seraient sur-diagnostiqués.
  • Hypertension
    Une étude suggère la possibilité d'un surdiagnostic substantiel de l'hypertension.
  • Cholestérol élevé
    Une étude estime que jusqu'à 80% des personnes traitées ont des niveaux près de la normale.

Pour certaines de ces maladies, il existe aussi un problème de sous-diagnostic, mentionnent les chercheurs.

Au niveau clinique, soulignent-ils, un objectif clé est de mieux discriminer entre les anomalies bénignes et celles dont l'évolution peut être dommageable. En terme d'éducation et de sensibilisation du public et des professionnels, une information plus honnête sur les risques de surdiagnostic est nécessaire, particulièrement en ce qui concerne les programmes de dépistage, ajoutent-ils.

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13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 19:29

La puissante fondation américaine Susan G. Komen for the Cure, qui est à l'origine du ruban rose, utilise des statistiques trompeuses afin promouvoir la mammographie pour le dépistage du cancer du sein tout en ignorant complètement les risques pourtant très importants, affirment des chercheurs dans le British Medical Journal (BMJ).

La campagne de 2011, a exagéré le bénéfice de la mammographie, dénoncent Lisa Schwartz et Steven Woloshin du Dartmouth Institute. Elle citait un taux de survie 5 ans après le diagnostic de 98% pour une tumeur décelée suffisamment tôt, contre 23% pour un diagnostic tardif. Mais, soulignent les chercheurs, le dépistage a très peu d'impact sur la mortalité, montrent les essais cliniques : 0,53% des femmes non dépistées meurent d'un cancer du sein dans les 10 ans comparativement à 0,46% qui subissent un dépistage.

La fondation néglige aussi d'informer les femmes des inconvénients du dépistage, disent-ils, les empêchant ainsi de pouvoir prendre une décision éclairée. 20 à 50% des femmes dépistées annuellement sur une décennie sont victimes d'une fausse alerte entraînant une biopsie. L’inconvénient le plus grave est toutefois celui du surdiagnostic qui entraîne un surtraitement pour un cancer qui ne se serait jamais manifesté. Pour chaque vie sauvée, entre 2 et 10 femmes font l'objet d'un surdiagnostic.

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13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 19:26

La première, publiée dans la revue Nature, indique qu’une grande majorité des études sur le cancer sont inexactes et potentiellement frauduleuses.

Ce qui inquiète particulièrement les chercheurs, c’est qu’ils n’arrivent que rarement à répliquer les résultats des grandes études « de référence ».

 
 Cancer, deux études inquiétantes dont une publiée dans la revue Scientifique Nature

La première, publiée dans la revue Nature, indique qu’une grande majorité des études sur le cancer sont inexactes et potentiellement frauduleuses.

Ce qui inquiète particulièrement les chercheurs, c’est qu’ils n’arrivent que rarement à répliquer les résultats des grandes études « de référence ».

Parmi 53 études importantes sur le cancer, pourtant publiées dans des revues scientifiques de haut-niveau, 47 n’ont jamais pu être reproduites avec des résultats semblables.

Ce n’est pas une nouveauté d’ailleurs, puisque, en 2009, des chercheurs du University of Michigan’s Comprehensive Cancer Center avaient également publié des conclusions comme quoi beaucoup d’études célèbres sur le cancer sont en fait biaisées en faveur de l’industrie pharmaceutique (étude publiée sur la revue CANCER en ligne).

 Deux études très inquiétantes viennent de paraître :
 Des médicaments contre le cancer qui provoquent des métastases
 Encore plus inquiétant sans doute, des chercheurs de la Harvard Medical School à Boston (USA), ont constaté que deux médicaments utilisés en chimiothérapie provoquent le développement de nouvelles tumeurs, et non pas le contraire !

Il s’agit de ces nouveaux médicaments, qui bloquent les vaisseaux sanguins qui « nourrissent » la tumeur. Les spécialistes les appellent traitements « anti-angiogénèse ».

Ces médicaments, le Glivec et le Sutent (principes actifs, imatinib et sunitinib), ont un effet démontré pour réduire la taille de la tumeur.

Mais ce faisant, ils détruisent de petites cellules peu étudiées jusqu’à présent, les péricytes, qui maintiennent sous contrôle la croissance de la tumeur.

Libérée des péricytes, la tumeur a beaucoup plus de facilité à s’étendre et à « métastaser » dans d’autres organes. Les chercheurs de Harvard considèrent donc maintenant que, bien que la tumeur principale diminue de volume grâce à ces médicaments, le cancer devient aussi beaucoup plus dangereux pour les patients !

 Le Professeur Raghu KALLURI, qui a publié ces résultats dans la Revue "Cancer Cell", a déclaré :

« Si vous ne prenez en compte que la croissance de la tumeur, les résultats étaient bon. Mais si vous prenez du recul et regardez l’ensemble, inhiber les vaisseaux sanguins de la tumeur ne permet pas de contenir la progression du cancer. ** En fait, le cancer s’étend »

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13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 19:20
Les patients n'ont pas osé saisir la justice, de peur d'avoir à rembourser des frais colossaux.
Les patients n'ont pas osé saisir la justice, de peur d'avoir à rembourser des frais colossaux.

La Sécurité sociale a porté plainte pour escroquerie contre deux chirurgiens dentistes qui auraient délibérément endommagé les dents saines de leurs patients afin de leur facturer le placement de couronnes.

Mutiler les dents des patients pour pouvoir leur placer des couronnes. Voilà la combine qu'auraient trouvée deux chirurgiens dentistes à Marseille pour gonfler leur chiffre d'affaires sur le dos de la Sécurité sociale. Une information judiciaire pour escroquerie a été ouverte le mois dernier par le parquet, a révélé mercredi le quotidien La Provence .

L'enquête porte donc sur l'astuce qui consisterait à abîmer délibérément des dents parfaitement saines de patients pour, lors d'une séance ultérieure, constater les dégâts et proposer de placer des couronnes. Les patients, quasiment tous de condition modeste, avaient droit à la dispense d'avance des frais. C'est donc la Sécu ou la CMU qui prenaient en charge ces soins dentaires.

La couronne 28 fois le prix moyen

Ceux qui se sont rendu compte de l'escroquerie présumée n'ont pas saisi la justice, sans doute de peur d'avoir à rembourser des frais dentaires colossaux. Le stratagème aurait donc pu passer inaperçu si les dentistes n'avaient pas en plus un peu trop visiblement abusé de la liberté tarifaire qui s'applique aux prothèses dentaires. «Ils facturaient la couronne 28 fois le prix moyen, explique Alain Mattei, adjoint à la sous-direction du contrôle des contentieux à la CPAM de Marseille. C'est cette anomalie qui a attiré l'attention de la caisse nationale et qui a déclenché un signalement.»

La juge d'instruction Annaïck Le Goff, en charge du pôle de santé publique, a confié les investigations à la Section de recherches de la gendarmerie de Marseille. C'est elle qui, déjà, a mis en examen la société varoise Poly Implant Prothèse (PIP). Les enquêteurs ont diligenté le 18 juillet une perquisition dans les locaux de ces deux chirurgiens dentistes et ont emporté une série de cartons de documents qu'ils sont en train d'analyser.

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