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7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 15:19

Nécessaire la réforme annoncée se garde bien de rendre publics les mécanismes de fixation des prix.

Médicaments à Toronto. REUTERS/Mark Blinch

- Médicaments à Toronto. REUTERS/Mark Blinch -

Ce devait être, sinon une révolution, du moins un «changement de culture dans le système sanitaire» pour reprendre l’ambitieuse expression de Xavier Bertrand, ministre de la Santé. A dire vrai, l’heure serait plutôt à la modestie. Ce ne sera, dans le meilleur des cas, qu’une nouvelle étape dans l’évolution du système français de contrôle de l’efficacité et de l’innocuité des médicaments; une étape certes nécessaire –Médiator oblige—  qui entend faire plus de «transparence» mais qui laisse soigneusement dans l’ombre les mystérieux processus de fixation des prix de substances prises en charge par la collectivité nationale.  

La première tentative de rééquilibrage entre les rapports des industriels et des pouvoirs publics date de 1993, année de la création (peu après la révélation des affaires du sang contaminé) de l’Agence du médicament . Cette dernière prenait alors la place d’une simple direction du ministère de la Santé, largement impuissante à remplir les missions de sécurité sanitaire qui s’imposaient.

Six ans plus tard l’Agence du médicament est transformée en  Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), une structure aujourd’hui forte d’environ un millier de salariés, à laquelle collaborent deux mille experts (réguliers ou occasionnels) et dont le budget (environ 110 millions d'euros) provient pour l'essentiel  de taxes et de redevances prélevées sur l'activité de l'industrie pharmaceutique.

On change les noms, pas les financements

L’émergence du scandale du Médiator aussitôt suivie des foudres d’un rapport à charge  de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) auront donc eu la peau de l’Afssaps qui va –presque— retrouver le nom de la structure précédente : Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Et pour tenter de prévenir toute forme de suspicion quant à l’indépendance de cette nouvelle structure, son financement sera assuré par l’Etat à partir de… taxes et de redevances prélevées sur l'activité de l'industrie pharmaceutique.

Pour le reste, que peut-on raisonnablement attendre de cette réforme (qui fera l’objet d’un projet de loi présenté en Conseil des ministres avant les vacances et au Parlement dès l'automne)? Essentiellement plus de «transparence», vocable magique qui fait écho à la formule des auteurs du rapport de l’Igas accusant Servier (le fabricant du Médiator) d’avoir réussi pendant trente-cinq ans à «rouler dans la farine» les autorités françaises en charge du médicament.

Transparence à tous les étages donc. A commencer par la possibilité pour chaque citoyen de pouvoir consulter les déclarations d’intérêts (pour prévenir les conflits du même nom) de tous ceux (médecins, experts, fonctionnaires, enseignants, associations de patients) pouvant être impliqués dans la chaîne du médicament. Les failles ou omissions de déclaration seront passibles de sanctions. De la même manière les laboratoires pharmaceutiques devront déclarer la nature (et le montant) de tous les liens passés avec les médecins, les associations, les sociétés savantes et les titres de la presse spécialisée. Transparence également avec la diffusion des débats des différentes commissions des agences sanitaires, comme vient de commencer à la faire l’Afssaps.

Au nom du «service médical rendu»

S’ajoutent à tout ceci des mesures dont on comprend mal qu’elles ne soient pas depuis longtemps déjà appliquées; à commencer par le fait que la prise en charge (par la collectivité) d’un nouveau médicament devra impérativement être associée à la démonstration que ce dernier est «au moins aussi bon» qu’un autre de la même classe thérapeutique. Ou encore que tout médicament dont le «service médical rendu» est jugé «insuffisant» ne soit pas remboursé (sauf – mais pourquoi donc ?- s’il existe un «avis motivé du ministre»).

Le principe de précaution devant désormais bénéficier aux consommateurs de médicaments la notification (y compris par les patients) des effets secondaires indésirables sera simplifiée via un numéro vert et un lien internet. Et les médicaments «sous surveillance renforcée» seront demain signalés par un pictogramme figurant sur les emballages.

Transparence, encore et toujours, avec la création d'un portail public du médicament, regroupant toutes les informations scientifiques et médicales dont disposeront  l'ANSM, la Haute Autorité de Santé et de l'Assurance maladie. Professionnel de santé ou pas nul ne pourra bientôt plus dire qu’il n’avait pas les moyens d’être informé. Et transparence enfin (ou plus exactement peut-être) avec des mesures visant l’activité des visiteurs médicaux des laboratoires pharmaceutiques.

L’Igas aurait voulu l’éradication de cette profession accusée de ne faire que de la publicité indue pour les médicaments de leur employeur alors que l’industrie estime qu’il s’agit là tout au contraire de formation médicale continue. Le gouvernement a choisi de ne pas mettre au chômage les 18.000 personnes concernées mais envisage d’imposer (uniquement en milieu hospitalier) des rendez-vous collectifs (et non plus individuels) entre  médecins et visiteurs médicaux de laboratoires concurrents. L’affaire est loin d’être acquise. 

La question des visiteurs médicaux

Les mesures concernant les visiteurs médicaux (et celles sur le financement de la formation médicale continue par les industriels) sont les seules qui irritent Christian Lajoux, président du Leem, syndicat réunissant à l’échelon national les firmes pharmaceutiques. Pour le reste, Lajoux  exprime  la «totale adhésion» de son organisation aux annonces faites par le ministre de la Santé. Et, une fois n’est pas coutume l’industrie pharmaceutique partage pour l’essentiel la position de l'UFC-Que choisir qui a accueilli «avec satisfaction» les annonces ministérielles; avec il est vrai une nuance de taille concernant précisément la visite médicale et l’absolue nécessité de «mettre un terme au bombardement promotionnel des laboratoires».

Seule note discordante dans ce concert de louanges, celle de Roland Muzeau, porte-parole des députés PCF. Il estime que le projet de réforme est «d'une pâleur à faire blêmir» et qu’il n’est en rien de nature à prévenir un scandale comme celui du Médiator. «Ce n'est pas en prônant de manière incantatoire un “changement de culture” ou en rebaptisant l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé que le gouvernement desserrera l'étau des labos», estime-t-il.

La boite noire de la fixation des prix

«Etau des labos» ou pas, et sans mésestimer les avancées dans le champ de la «transparence» la réforme annoncée à l’échelon national s’inscrit dans un contexte de solide structuration internationale de l’industrie pharmaceutique. Ainsi les principales décisions (les nouvelles autorisations de mise sur le marché notamment) concernant la France sont-elles prises à Londres au siège de l’Agence européenne du médicament.  

La réforme annoncée par le gouvernement français ne lève par ailleurs aucunement le voile sur les mystérieux processus de décision qui conduisent à la fixation du prix des médicaments dont les coûts seront ensuite pris en charge par la collectivité (via l’assurance-maladie et les mutuelles).

Officiellement tout se passe ici au sein du Comité économique des produits de santé. Il s’agit d’un organisme interministériel peu connu dont les décisions «sont prises de manière collégiale, en conformité avec les orientations qu’il reçoit publiquement des ministres, et sous le contrôle du juge administratif». «Les prix ou les tarifs sont fixés de préférence par la voie de conventions conclues avec les entreprises commercialisant les produits ou, pour certains dispositifs médicaux, avec les organisations professionnelles représentatives de ces entreprises», explique-t-on sur le site de cet organisme.

Ainsi la prochaine étape, essentielle, sur la voie de la transparence est d’ores et déjà connue: il s’agira ni plus ni moins d’organiser la diffusion publique des séances de ce Comité associée bien évidemment à la déclaration publique de la totalité des conflits d’intérêts potentiels. Qui pourrait s’y opposer? En 2009, l’ensemble des ventes de médicaments pris en charge par l’Assurance maladie a, en France, dépassé les 25 milliards d’euros.

Jean-Yves Nau

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7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 15:17

Depuis six ans, la revue «Prescrire» alerte sur l’inefficacité et les effets secondaires, parfois mortels, des spécialités pharmaceutiques autorisées (et remboursées) contre cette maladie. En vain.

REUTERS/Sage Center for the Study of the Mind, University of California, Santa Barbara/

- REUTERS/Sage Center for the Study of the Mind, University of California, Santa Barbara/ -

L’affaire n’est pas sans rappeler celle du Mediator. Elle concerne quatre médicaments prescrits (et remboursés) pour lutter contre la maladie d’Alzheimer. Personne ne conteste que ces médicaments sont, en pratique, inefficaces. Nicolas Sarkozy expliquait lui-même, lors de la récente émission «Paroles de Français», qu’il «n’existait pas de médicaments» contre la maladie d’Alzheimer. 

Dans le meilleur des cas, les quatre spécialités ne retarderaient que «de quelques mois» l’évolution irréversible du «déclin cognitif», principal symptôme de cette affection. Mais plusieurs études témoignent de leur toxicité potentielle et de leurs possibles effets secondaires cardiaques graves, parfois mortels.

Depuis six ans la revue mensuelle Prescrire alerte sur ce sujet professionnels de santé et pouvoirs publics. Pour l’heure, aucune décision préventive concernant ces médicaments n’a été prise par les autorités sanitaires. Et, curieusement, aucun d’entre eux ne figure dans la récente liste des médicaments qui, à la suite de l’affaire du Mediator, font l’objet d’une «surveillance renforcée» de la part des services de pharmacovigilance de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). 

Les quatre médicaments «anti-Alzheimer» concernés sont l’Aricept (donepezil) de la firme Eisai (commercialisé depuis septembre 1997) l’Exelon (rivastigmine) de Novartis (mai 1998), le Reminyl (galantamine) de Jansen-Cilag (octobre 2000) et l’Exiba (mémantine) de Lundbrek (mai 2002). Les trois premiers font partie de la famille dite des «anticholinestérasiques». Tous furent généralement perçus au départ comme de possibles innovations thérapeutiques face à une maladie dégénérative incurable.

Avec le temps, on devait toutefois conclure à leur quasi-inefficacité comme le résume un rapport [PDF], daté de janvier 2009, de la Haute Autorité de Santé (HAS).

La HAS précisait que ce rapport résultait «de la gravité de la maladie d’Alzheimer, de l’enjeu de santé publique qu’elle représente et des débats suscités par des rapports publiés à l’étranger». Premier constat: à la question de savoir s’il les malades peuvent trouver un bénéfice à la consommation de ces médicaments, la HAS observe que les résultats des études disponibles ne sont guère «pertinents». Ces études n’ont généralement pas dépassé 6 mois; une donnée d’autant moins compréhensible que ces médicaments sont a priori prescrits durant plusieurs années.

Et la HAS d’ajouter que dans la majorité des études, l’évaluation de l’efficacité est difficilement interprétable et que «l’utilisation de ces médicaments est largement empirique». Un euphémisme. Et la HAS de souligner que «dans le domaine cognitif, des interventions non médicamenteuses: ateliers mémoire, ergothérapie, art-thérapie… sont utiles au patient. Elles stimulent les capacités qui lui restent en vue d’améliorer sa qualité de vie».

Les conclusions de la HAS méritent d’être lues et relues:

«Compte tenu de la gravité de la maladie d’Alzheimer et du possible rôle structurant du médicament dans la prise en charge globale de cette maladie, la Commission de la Transparence considère que, malgré un rapport efficacité/effets indésirables modeste, la prise en charge par la collectivité reste justifiée. (…) La consultation de prescription des anti-Alzheimer doit être l’occasion de coordonner les interventions de l’ensemble des acteurs médicaux, paramédicaux et sociaux pour une prise en charge globale du patient et le soutien de ses “aidants familiaux”».

On peut le dire autrement: ces médicaments ne sont pas efficaces mais il faut les laisser sur le marché et collectivement les rembourser. Pourquoi?  De manière à ce que leur prescription (réservée aux gériatres, neurologues et psychiatres mais pouvant ensuite être renouvelée par les médecins généralistes) permette d’améliorer la nécessaire prise en charge globale des malades. Médicament-alibi en quelque sorte. Il y a deux ans, toujours selon la HAS, le coût journalier de traitement se situait entre 1,49 et 3,17 euros. La question était dès lors soulevée de savoir de substituer la prescription d’un «placebo» à celle d’un «médicament» de même efficacité.

En réalité la donne a changé: il est aujourd’hui démontré que la consommation au long cours de ces médicaments inefficaces peut être dangereuse, voire mortelle. En témoignent les propos tenus, le 28 janvier, lors de l’émission «Science Publique» de France Culture  à laquelle participaient notamment Claude Leicher, président du syndicat de la médecine générale et Bruno Toussaint, directeur de la rédaction de la revue Prescrire. 

Ces deux médecins y dénoncent le maintien sur le marché de ces médicaments.

Extraits de cette émission (disponibles via ce lien):

Bruno Toussaint:«Nous sommes ici très au-delà des limites acceptables. Ces médicaments ne sont pas des placebos. Ce sont des médicaments qui tuent. Certes ils ne tuent pas toujours et pas tout de suite mais ce sont des médicaments qui tuent comme le montrent les quelques études qui ont comparé les conséquences, au-delà de six ou neuf mois, de la prise de ces médicaments à celle d’un placebo. La maladie d’Alzheimer est souvent un drame et nous ne savons ni guérir ni prendre en charge d’un point de vue médicamenteux. Le placebo peut être très utile. Mais un vrai placebo, qui n’a pas d’effets indésirables».

Claude Leicher: «Pourquoi continue-t-on à mettre systématiquement des personnes de plus de 80 ans qui ne demandent rien à personne sous des médicaments dont le service médical rendu est considéré comme nul et dont la toxicité commence à émerger? Il y a beaucoup plus besoin d’un accompagnement des patients que d’une prescription médicamenteuse. Il faut ajouter que la prescription initiale de ces médicaments est réservée à quelques spécialistes dont les neurologues et les gériatres ce nous pose, à nous les généralistes, beaucoup de problèmes. Quand nous commençons à voir une personne commençant à avoir un déclin dans ses capacités cognitives et relationnelles la famille nous interroge. Nous souhaitons que l’on ne mette pas ces patients sous traitement.

Mais que se passe-t-il ? On fait un “bilan de mémoire” et on entre dans une chaîne où nous, médecins généralistes traitants, n’arrivons plus à sortir. Car mettre en route un traitement, c’est lourd; mais l’arrêter c’est encore plus lourd. Nous avons des patients qui reviennent de l’hôpital avec des prescriptions de médicaments. Nous disons que ce n’est pas utile, pas efficace et que cela peut même être dangereux. Mais il est très difficile de convaincre que le rapport bénéfice/risque n’est pas en faveur de la prescription faite par un spécialiste. (…) Nous devenons prisonniers de la prescription des spécialistes parce que les patients eux-mêmes sont devenus prisonniers de ces prescriptions. Il faut retirer ces médicaments du marché.»

 Bruno Toussaint:«Il faut que l’on sache que l’information des médecins spécialistes pour choisir des médicaments est encore plus sous l’influence des laboratoires pharmaceutiques que celle des médecins généralistes. J’ai bien dit : la pression de ces firmes est encore plus forte chez les spécialistes.»  

Comme dans le cas de l’affaire du Mediator, ces déclarations s’inscrivent dans le contexte plus général des alertes récurrentes lancées par la revue Prescrire concernant l’efficacité, puis l’innocuité de ces médicaments. Alertes qui ont commencé à être lancées dès 2003. Pour l’heure, tous les éléments sont là qui, après le Mediator, font des médicaments «anti-Alzheimer» une nouvelle crise sanitaire – un nouveau scandale — en gestation; et ce au moment même où Xavier Bertrand, à nouveau ministre de la Santé, ne cesse de faire publiquement savoir qu’il entend obtenir, au plus vite, une profonde réforme du système national de sécurité sanitaire des médicaments.

Jean-Yves Nau

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7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 10:45

 

 

L'association d'aide aux victimes des accidents de médicaments (AAAVAM) a dénoncé vendredi la "lenteur" du traitement administratif des demandes d'indemnisation adressées au Fonds public d'indemnisation des victimes du Mediator.

"Le traitement administratif des dossiers est très lent. Il y a des délais qui n'étaient pas prévus", a affirmé Me Didier Jaubert, avocat de l'AAAVAM, à l'occasion du dépôt d'une centaine de dossiers à l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam) à Bagnolet (Seine-Saint-Denis).

"Il y a un effet entonnoir. L'Oniam est un peu étouffée par le traitement de cette affaire", a ajouté Me Jaubert.

Contacté par l'AFP, le directeur de l'Oniam, Erik Rance, a nié qu'il y ait du retard dans le traitement des demandes. "Il y a peut-être eu un délai de mise en place, car il a fallu qu'on attende la formation du collège d'experts. Mais désormais, les choses avancent", a-t-il dit.

"Je comprends l'attente des associations", a poursuivi M. Rance. "Nous avons reçu beaucoup de dossiers, de l'ordre de 4.800 aujourd'hui. Mais toutes les dispositions ont été prises pour qu'ils soient traités dans des délais raisonnables", a-t-il affirmé

Le Fonds public d'indemnisation pour les victimes du Mediator, géré par l'Oniam, a été lancé le 1er septembre 2011. Mais la formation de la liste des membres du collège d'experts a pris deux mois.

Lors de la création du Fonds, la ministre de la santé Xavier Bertrand avait annoncé que le dispositif permettrait "dans un délai maximum d'un an, une indemnisation intégrale des victimes".

"Ce délai débute à partir du moment où le dossier traité est jugé complet", a toutefois rappelé vendredi le président de l'AAAVAM Georges-Alexandre Imbert. "Les victimes doivent fournir énormément de justificatifs", a-t-il ajouté.

Selon l'AAAVAM, qui compte encore déposer "plusieurs centaines" de dossiers dans l'affaire, les premières indemnisations "n'arriveront pas avant l'été ou l'automne".

Le Mediator, un antidiabétique prescrit à environ cinq millions de Français de 1976 jusqu'à fin 2009, est accusé d'être à l'origine de la mort de 500 à 2.000 personnes, selon des estimations. Le médicament aurait provoqué de graves lésions cardiaques chez des milliers d'autres

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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 11:05
31 janvier 2011

Depuis 2007 les ministres de la santé à la solde de Nicolas Sarkozy se succèdent et se ressemblent conformes à une politique du "tout sécuritaire" sans aucune volonté de différencier les missions des institutions représentant notre pays, d'estimer à leur juste valeur les catégories de professionnels spécifiques, de respecter les usagers dans leur singularité.

On ne privatise pas "les soins aux malades mentaux" comme on privatise France Telecom ou la Poste me diriez-vous ? !

Par conséquent ne nous plaignons pas : "Circulez y'a rien à voir !" , "Enfermez-moi ces fous que je ne saurais voir !" ; j'appelle le patient  "tel numéro de telle chambre.." et maintenant  "L'affaire numéro tant (patient en HSDT ou HO) du JLD de tel TGI".

La politique de "rabotage budgétaire" connue de tous, touchant essentiellement les domaines de la fonction publique, ici les professions "de contact", "de prévention", "de continuité des soins"nous ramène à une simplification, à une causalité linéaire qui fait abstraction des causes multifactorielles d'une pathologie récurrente, anéantissant ainsi l'histoire, la singularité de la personne souffrant de troubles mentaux.

Nous devenons de facto des acteurs compétents sur le clavier de l'ordinateur, rentrant des données informatiques afin de mieux répertorier sur le catalogue DSM IV tous comportements "non conformes" à la société dite "bienveillante" au regard de la sécurité de ses citoyens.

Nous sommes 60 millions de consommateurs et c'est là l'essentiel d'une politique aux intérêts mercantiles ! Performance et rentabilité signent la condamnation de l'Etat providence et le démantèlement des structures qui font l'ouverture pour les usagers de la psychiatrie dans la cité ! Je suis indignée vous n'en doutez pas !

Plutôt que de reprendre d'une manière pédagogique pour toutes les parties intéressées par la maladie mentale tels que usagers, familles d'usagers, associations, professionnels de santé, les dernières enquêtes menées par "les missions nationales d'appui en santé mentale" dans les secteurs médico-sociaux (prévention en amont et en aval) et sanitaire (évaluer et traiter), les politiques s'en tiennent à la rubrique "faits divers" et font de "l'empirisme pavlovien" !

Par conséquent, vidons de son sens la qualité des soins auprès des personnes souffrant de troubles mentaux en supprimant les postes de psychologues, en diminuant le ratio "infirmiers pour un malade", en disqualifiant le travail relationnel des médecins psychiatres au profit  d'une rentabilité aux actes, en raccourcissant la durée d'hospitalisation au moment où l'alliance thérapeutique prend le pas sur la camisole chimique.

La question de l'autonomie du patient est une période transitoire qui demande beaucoup de temps. Le travail de lien dans la cité avec les différents partenaires médicaux sociaux permet la prévention des rechutes par le choix du lieu proposé de rencontre et la relation de confiance qui se tisse entre les personnes. Ce langage non conventionnel ou politiquement incorrect (puisque le temps c'est de l'argent) n'interesse pas la sphère politique. Sous couvert d'une jurisprudence, ils condamnent par là même toute l'originalité des organisations de secteur psychiatrique. La baisse des moyens humains et structurels mettent à mal le respect à la dignité de la personne souffrante.

L'obligation de soin n'a jamais permis d'avancer dans la relation soignant/soigné car il n'y a pas de place pour le désir du sujet. La sécurité et la liberté n'est pas là où Xavier Bertrand veut nous la laisser croire.

Cette réforme de la loi de 1990 fera obstruction au projet individualisé du patient. Il y aura malheureusement "un catalogue/statistique" d'inadaptés, une liste noire en somme. Je n'ose pas imaginer que le dépistage en santé mentale fera office de "casier judiciaire" au même titre que le dépistage de la délinquance des enfants proposé dés la maternelle.

Le JLD contrôlera au quinzième jour de l'admission sous contrainte le HO ou l'HSDT, la validité de leurs documents et la décision du JLD dépendra des fluctuations de l'actualité gênant l'ordre public ou des émotions élyséennes desquelles son leader nous a si bien habituées.

Lors de son discours d'investiture, Nicolas Sarkozy, s'adressant à la foule sympathisante fit allusion aux plus démunis : "Ne les laissez pas sur le trottoir !"  Cette phrase m'a frappée car elle se veut victimisante et humiliante pour ceux qui sont usés par l'exclusion sociale. La ligne de défense des familles et usagers en santé mentale est la juridicisation parce qu'elle leur apparaît comme une garantie de liberté. J'ai bien peur que ce ne soit tout le contraire sans compter que la qualité des soins en pâtira.

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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 10:44
Publié le 30 novembre 2011

Ce sont les estimations du Réseau européen de lutte contre la fraude et la corruption dans les soins de santé, un groupement d'associations européennes impliquées dans la santé.

 

 

Plus de 10,5 milliards d'euros : selon le Télégramme, ce chiffre correspond au véritable montant de la fraude à la Sécurité sociale. Soit 68 fois plus que le chiffre officiel, avancé par l'Assurance-maladie (Cnam), qui évalue ce coût à "seulement" 156 millions d'euros. Autant dire qu'il existe un fossé entre les deux, même si, pour le second chiffre, il s'agit de fraude "détectée" et non d'une estimation.

Le chiffre de 10,5 milliards figure dans le rapport annuel 2009-2010, de la European Healthcare Fraud & Corruption Network (la seule organisation européenne entièrement dédiée à la lutte contre toutes les formes de corruption et de fraude dans tous les secteurs de la santé en Europe). Le chiffre est livré brut, sans commentaire, ni explication. Il est juste mis en perspective avec le chiffre des dépenses de santé en France : 189,19 milliards d'euros. La fraude représenterait donc 5,6% des dépenses de santé.

De son côté l'Assurance-maladie conteste ce montant et affirme que le rapport a été validé sans leur accord. Difficile à croire dans la mesure où le directeur général du Réseau européen de lutte contre la fraude n'est autre que le directeur adjoint de la Cnam, souligne le Télégramme.

Une révélation qui fait s'étrangler de nombreux députés, qui estiment avoir été trompés par les chiffres officiels français. Une quarantaine d'entre eux ont exprimé leur mécontentement par un amendement à la loi de financement sur la Sécurité sociale, le 17 novembre dernier : "Il est évidemment regrettable que ces données n'aient pas été connues au moment de la rédaction du rapport sur la fraude sociale (ndlr : la Cour des comptes, à la demande de la commission, a rendu un rapport publié en avril dernier)."

Le député marseillais Dominique Tian (UMP) enrage : "Il y a encore quelques années, la Cnam assurait que la fraude n'existait pas ou presque. On apprend aujourd'hui qu'elle en connaissait parfaitement l'existence! Il s'agit tout de même d'argent public gaspillé. Et si on prend en compte le trou de la Sécu (ndlr : près de 30milliards annoncés en septembre dernier), cela ne fait plus rire personne."

En août dernier, l'Assurance-maladie estimait que la détection des fraudes en 2010 lui avait permis d'économiser 583 millions d'euros. Tout en concédant que la fraude estimée pouvait être trois fois plus importante que les 156,3 M€ détectés.

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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 11:31



AZT.png

Aujourd’hui on nous dit que les traitements actuels prolongent la vie des malades du SIDA. La vérité est tout autre. 




La vérité sur l’A Z T 



Un virus est un mot de cinq lettres pour tout faire comprendre à des gens qui n’ont pas besoin de savoir. 


L’important,  c’est de fabriquer des malades 
Les malades doivent êtres nombreux et coûter le plus cher possible à la Sécurité sociale.  Les masses d’argent perdues par la sécu ne sont pas perdues pour tout le monde. 


Les malades sont une source illimitée de PIB.  
Quand le PIB augmente,  le pays fait de la croissance.  Quand le pays fait de la croissance, il s’enrichit.  Quand le pays s’enrichit,  c’est de l’argent pour ceux qui en ont besoins.  Va sans dire,  de l’argent pour les riches.  Pour être pauvre,  on n’a pas besoin d’argent. 


Le capital de la dette publique 
On ne développera pas.  On se contentera de préciser qu’aujourd’hui pour la France,  ce capital est de six fois le montant du budget net de l’
État.  On comprend l’intérêt pour ceux qui contrôlent ce capital de colporter les mensonges sur les virus imaginaires. 
Dans ces deux domaines,  PIB et capital de la Dette publique,  le « Sida » n’est pas le seul à être mis en cause. 


Un complot médiatique 
Dès le début des années 1980,  un certain Montagnier a dénoncé et expliqué l’imposture du virus du « Sida ».
Pour cibler et faire mourir des catégories de personnes,  un poison médicamenteux (A Z T) suffit.  Voila donc la raison pour laquelle les symptômes du « Sida » n’apparaissent qu’après le début des soins. 
(Si début des soins,  il y a.) 

Pour le reste,  on a donné le nom de « Sida » à une cinquantaine de maladies spécifiques qui n’ont rien d’imaginaires et qui n’ont rien à voir avec le « Sida ». 

On pensera principalement à l’Afrique.  Lorsque l’on prescrit de l’AZT pour soigner une maladie spécifique,  on ne donne pas cher de la vie du malade.  En revanche,  quand le discours est bien traité par des humanitaires subventionnés,  la mort des nègres devient un gigantesque profit. 

Montagnier a rapidement compris que s’il voulait avoir voix au chapitre,  il lui fallait se soumettre au discours de la niaise de la télé. 
N'ayant pour seul support que son « émotionnel infantile », une niaise qui récite en « parlant du nez »,  avec si possible un « cheveu sur la langue »,  une « carotte dans le derrière »,  fait une commentatrice d'actualité d'une
« honnêteté parfaite ».  (Vous voyez certainement de qui l’on veut parler.) 


Le manque d’hygiène médicamenteuse est une des causes d’empoisonnements. 
Aux
États Unis,  des milliers de personnes ont guéri du Sida.  Simplement parce que ces gens ne disposaient pas des moyens financiers pour s’offrir le précieux « médicament »  (de la mort aux rats à petites doses). 

Ils ont donc perdu le « Sida » et sont redevenus séronégatifs.
  Silence dans les médias ! 
Il faut quand même préciser qu’en parallèle,  ces supposés malades ont abandonné certaines de leurs fâcheuses habitudes.  (Si non,  cela ne marche pas.) 


L’A Z T 
À vrai dire,  on ignore l’origine de l’AZT.  Certains affirment qu’à l’origine ce produit a été fabriqué pour tuer les doryphores.  À chacun sa version. 
Ce qui est sûr,  c’est que tout le monde est d’accord pour affirmer que ce produit est un poison dangereux et qu’en aucun cas,  ce poison ne peut être considéré comme un médicament. 

D’ailleurs au début,  l’industrie pharmaceutique n’a pas osé demander l’autorisation de mise sur le marché.  Elle a contourné la loi en faisant distribuer ce produit par les hôpitaux. 

Aujourd’hui ce produit,  sous le nom de Zidovudine,  est distribué en pharmacie.  Ce poison médicamenteux au prix exorbitant  
(350 euros pour un mois)  est un des produits les plus chers du marché.  Naturellement,  il est pris en charge à 100% par la Sécu.  On ne se privera donc pas. 


Le cheminement de l’argent 
Naturellement,  chacun a compris que nous sommes confrontés à une masse d’argent public inévaluable. 
Cette masse d’argent prend sa source dans les caisses sociales publiques.  (Cela au détriment des vrais malades et des vrais invalides,  mais peu importe.) 

Cet argent traverse le monde des malades supposés.  Il est ensuite traité et se perd dans les comptes de l’industrie du médicament.  Cet argent finit enfin dans les grandes poches loi 1905 des curés. 
(La loi 1905 défiscalise les immenses ressources des curés.  Cette loi est aussi un outil parfait pour blanchir l’argent sale.) 

C’est ainsi que les curés assoient leur pouvoir et qu’ils financent çà et là au gré de leurs intérêts. 
On comprend donc la raison pour laquelle ce sont les curés et leurs cohortes de croyants qui colportent le mensonge du « Sida ». 


Le Sida n’est pas une affaire médicale mais une affaire politico-religieuse. 
Au gré des observations,  chacun peut constater que ce sont bien les curés qui génèrent les psychoses et colportent les mensonges. 
Les curés vivent de la misère qu’ils produisent.  Ils gagnent à pourrir la vie du plus grand nombre. 

Au delà de l’argent,  tous ces virus permettent aussi de pourrir la vie de chacun.   
On ne parviendra jamais à imaginer le nombre de gens qui se sont détruit l’existence  (Et qui ont détruit l’existence des autres)  à cause de ces trucs-machins-virus imaginaires de curés. 

 

 


Le virus imaginaire du Sida ne cible que les cerveaux morts.
 
On pourrait donc en conclure que cette imposture n’est pas si grave.  D’ailleurs,  c’est certainement ce que pensent ceux qui tiennent le pouvoir. 

Il faut se détromper. 
À eux seuls,  tous ces sidaïques pompent chaque année des milliards d’euros dans les caisses sociales.  Autant d’argent qui ne profite ni aux vrais malades ni aux vrais handicapés. 

 

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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 11:20

2010

Les résultats sont intéressants avec un praticien expérimenté et des produits «sûrs».

Le monde de l'esthétique médicale s'est métamorphosé au cours des dix dernières années. En témoignent la stagnation du nombre d'interventions en chirurgie esthétique et la croissance linéaire des actes de médecine esthétique, avec, au premier chef, les injections de botox et de produits de comblement de rides.

Face à une situation incluant en permanence de nouveaux procédés, les autorités sanitaires ont du mal à offrir aux populations une évaluation des bénéfices, mais surtout des risques de ces actes. Par ailleurs, la simplicité apparente des procédures et les gains qu'elles rapportent attirent désormais des généralistes, et plus seulement des chirurgiens spécialisés ou des dermatologues. Il n'est cependant plus possible d'ignorer ces techniques, qui, entre des mains expertes et responsables, peuvent offrir un aspect plus jeune du visage, moyennant des injections régulières. Un encadrement est nécessaire pour protéger les consommateurs des mésusages.

L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a rendu la semaine dernière un avis sur les produits de comblement des rides, estimant que ceux qui étaient lentement ou non résorbables étaient fortement déconseillés. De son côté, le ministère de la Santé définit dans un décret à paraître fin juin les conditions de pratique de cette médecine. Selon l'Imcas (International Master Course on Ageing Skin), présidé par le Dr Benjamin Ascher, chirurgien esthétique à Paris (1), le marché français des produits injectables était estimé à 30 millions d'euros en 2009, signe d'un vrai engouement pour ces pratiques.

 

Résultats intéressants pour l'acide hyaluronique pur

Près de 600 000 injections à visée esthétique annuelles sont effectuées dans notre pays selon l'Afssaps. Dans la moitié des cas, il s'agit de botox, c'est à dire de toxine botulique très faiblement dosée, qui en paralysant certains muscles et en les empêchant de se contracter, évite la formation de rides. Dans l'autre moitié des cas environ, il s'agit de produits dits de comblement, destinés à faire disparaitre les rides (souvent autour de la bouche), mais cette fois en les remplissant d'une sorte de gel inerte.

«En tant qu'expert, je n'ai jamais vu de complications du Botox, sauf des cas d'asymétries transitoires du visage, notamment des sourcils lorsque l'injection a été mal faite», assure le Pr Patrice Morel, chef du service de dermatologie de Saint-Louis, expert auprès des tribunaux. Mais quels bénéfices? «On a remplacé, par exemple, des interventions de chirurgie esthétique lourdes pour gommer les rides du front par un geste bénin grâce au botox, répond quant à lui le Dr Sydney Ohana, chirurgien plasticien à Paris, président d'honneur de la Société française de chirurgie esthétique (2). Mais, pour obtenir de très bons résultats avec le botox, il faut bien connaître, comme les chirurgiens, l'anatomie de tous les petits muscles du visage, leur action. C'est un art, car il faut trouver un équilibre entre les différents muscles afin de préserver l'expression du visage, sans effet lissant excessif.»

Les produits de comblement injectables soulèvent plus de questions de sécurité. Ils offrent certes des résultats assez intéressants et sûrs, à condition que soit utilisé de l'acide hyaluronique pur, un constituant naturel du collagène désormais produit par génie génétique et qui se résorbe complètement en 8 à 12 mois. Et à condition aussi que l'injection soit faîte par des mains expertes. Mais environ 80 produits de comblement sont commercialisés en France par 25 fabricants. Comment s'y retrouver?

 

Un décret sur l'habilitation 

«Avec les acides hyaluroniques purs, il n'y a pas de risque de complications sérieuses, précise le Pr Patrice Morel. En revanche, les produits lentement résorbables, qui mélangent parfois de l'acide hyaluronique à d'autres substances, ou les non-résorbables (gel de silicone) sont dangereux et peuvent induire des complications importantes, notamment des granulomes (gros nodules inflammatoires autour du produit injecté, NDLR), qui peuvent apparaître même plusieurs années après l'injection.» Même écho la part de de Jean-Claude Ghislain, directeur de l'évaluation des dispositifs médicaux de l'Afssaps: «Moins les produits sont résorbables, plus le risque d'effets secondaires est important». Même avec l'acide hyaluronique pur, certains effets secondaires transitoires existent, rougeur, hématome. «Il n'y a jamais de risque infectieux lorsque l'injection est faite dans un cadre aseptique strict, ajoute le Dr Ohana. Il est alors possible de redonner une certaine fraicheur au visage.»

Qui peut être habilité à pratiquer ces injections ? Les chirurgiens plasticiens et les dermatologues, bien sûr. Les généralistes commencent à s'y mettre. Des formations de qualité variable existent. Un décret sur l'habilitation est en cours dans un climat assez conflictuel. «Quels que soient les médecins habilités, ils doivent tous avoir une formation préalable solide, pour protéger les patientes et éviter les complications», affirme le Dr Vladimir Mitz, chirurgien plasticien, Paris.

Les injections de Botox ou d'acide hyaluronique coûtent chers (300 euros en moyenne la seringue) et doivent être répétées une à deux fois par an. On comprend l'engouement des praticiens pour cette médecine lucrative, qui risque de les détourner d'une pratique plus ingrate, moins rentable, mais tellement plus indispensable.

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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 09:49

 

 
 

La condamnation de douze médecins à une seule amende de 5.000 roupies (72 euros) pour avoir pratiqué en secret des tests de médicaments sur des enfants et des patients souffrant de handicaps a provoqué la colère en Inde.

Selon le gouvernement de l'Etat du Madhya Pradesh, les tests n'avaient pas été approuvés par les autorités sanitaires et les médecins ont refusé de divulguer toute information au nom de la protection du secret médical.

Les médecins, dont deux ont démenti auprès de l'AFP avoir mal agi, sont accusés d'avoir été payés par des entreprises pour mener dans la ville d'Indore des essais de médicaments visant à traiter notamment des dysfonctionnements sexuels.

Anand Rai, un médecin qui a alerté l'opinion sur cette affaire, a fait part mardi à l'AFP de sa colère et de sa frustration après la peine infligée dimanche aux médecins, jugée non-dissuasive.

"Tous les tests ont été pratiqués sur des patients venus dans des hôpitaux gouvernementaux pour des soins de routine. C'est un crime de pratiquer sur eux des tests médicaux sans leur consentement", s'est-il insurgé.

Ajay Singh, à la tête de l'opposition au parlement local, a qualifié l'amende de "ridicule".

Des associations de défense des droits de l'homme disent craindre que l'Inde devienne une plaque tournante pour les tests de médicaments pratiqués sur des patients pauvres utilisés comme des cobayes par les géants pharmaceutiques, souvent sans leur accord.

Selon M. Rai, les mauvaises pratiques dans le milieu médical risquent de se poursuivre encore longtemps: "Les tests de médicaments sont ici en augmentation parce qu'ils coûtent seulement un sixième de leur prix dans les pays occidentaux", a-t-il souligné.

"Le système de régulation est ici plus corrompu et les compagnies pharmaceutiques peuvent facilement inscrire des patients et commencer les essais", a-t-il ajouté.

Selon lui, "dans les pays développés, cela prendrait six mois pour inscrire cinq patients tandis qu'en Inde, ils peuvent pendant ce temps mener des tests sur 2.000 personnes

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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 09:34

Par LEXPRESS.fr, publié le 04/01/2012 à 09:25

Il n'y aura pas d'option minceur au bac

 

Le ministère de l'Education a rejeté la proposition du nutritionniste Pierre Dukan d'instaurer une option permettant de faire gagner des points au bac aux lycéens ayant su garder un IMC stable tout au long de leur scolarité. 

Les lycéens ne seront pas jugés sur leur poid. Le ministère de l'Education nationale s'est "étonné de la proposition étrange du Dr Dukan qui fait de la discrimination physique sans le savoir" en proposant d'instaurer une option "poids d'équilibre" au bac. 

Le nutritionniste Pierre Dukan propose dans un livre, "Lettre ouverte au futur président de la République" , d'instaurer une option "poids d'équilibre" au bac permettant aux élèves de gagner des points s'ils n'ont pas grossi au cours de leurs deux dernières années de lycée.  

"Le ministère n'a pas attendu Pierre Dukan pour mettre en oeuvre un plan santé - bien-être et sport à l école", ajoute le ministère."Les problèmes de santé des adolescents sont suffisamment graves et préoccupants pour ne pas être pris à la légère. Le bac non plus. C'est un examen des savoirs et des connaissances, pas un examen de santé!", conclut-il. 

Cours de nutrition et poids stable

Selon Pierre Dukan, père d'un célèbre régime décrié par certains, il s'agirait pour les candidats au bac dont le poids d'équilibre est compris entre l'indice de masse corporelle (IMC) 18 à 25, la très grande majorité, explique-t-il, de gagner des points optionnels en restant à l'intérieur de ces limites de poids d'équilibre. En clair, écrit Pierre Dukan, "simplement ne pas grossir au cours des deux années" de fin de lycée. 

La vérification du poids des élèves se ferait à travers six pesées: deux par année. Et pour ceux qui choisiraient cette option, six modules d'une heure pour les former à la nutrition opérationnelle, la cuisine et l'activité physique seraient fournis sur deux ans, ajoute le nutritionniste. "Pour éviter toute discrimination, et même avantager ceux qui se trouvent en dehors de ces limites, une simple progression constante vers le poids d'équilibre (100 g par trimestre)" suffirait à faire gagner des points, propose-t-il. 

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3 janvier 2012 2 03 /01 /janvier /2012 10:27

Il n'est pas difficile de mettre en place des expériences qui sembleraient "prouver" que des traitements bidons marchent. Les journalistes de la santé, en particulier, sont régulièrement pris par de telles études sans valeur, et les résultats trompeurs qui sont ensuite rapportés dans la presse, qui perpétuent la croyance du public dans ces traitements.

J'en donnerai plusieurs exemples à partir du monde des thérapies "alternatives".

Expérience bidon n°1 : La plupart des études cliniques testent si un traitement est meilleur qu'un autre. Ces études s'appellent les "études de supériorité". D'autres études visent à tester si une thérapie est aussi efficace qu'une autre. Elles sont appelées les "études d'équivalence".

Mon premier exemple sera une étude d'équivalence qui compare un remède homéopathique hautement dilué avec un médicament accepté et bien connu, disons du paracétamol. Prenez deux cents patients avec une entorse à la cheville, et répartissez-les au hasard pour prendre soit de l'arnica homéopathique (le traitement expérimental) ou du paracétamol (le traitement contrôle).

Un ou deux jours plus tard, mesurez le gonflement de la cheville blessée comme mesure de résultat indéniablement objective. Les résultats montreront que le gonflement a diminué dans les deux groupes, et qu'aucune différence entre les deux groupes n'apparait. La conclusion, par conséquent, qui sera tirée est que les deux sont également efficaces; cependant l'homéopathie (qui ne possède aucun ingrédient actif réel) cause moins d'effets secondaires. Les gros titres de l'article dans les journaux pourraient alors être : "L'homéopathie meilleure que le paracétamol".

Le truc ici est de sélectionner une mesure du résultat qui ne soit pas affectée par le médicament "accepté et bien connu". Le paracétamol ne réduit pas les gonflements, et peu de gens déclareraient autre chose. Ainsi, il agit comme placébo. Le fait de comparer deux placébos différents devrait toujours résulter en une équivalence. Pourtant l'illusion peut être presque convaincante.

Expérience bidon n°2 : La seconde étude fictive est aussi une étude d'équivalence. Elle compare les soins homéopathiques contre la médecine conventionnelle pour une condition chronique sérieuse, disons la maladie de Crohn. Vingt patients sont répartis aléatoirement pour être traités avec l'une ou l'autre approche. Les résultats démontrent que le point final soigneusement choisi (par exemple, une marque de symptôme) ne révèle aucune différence entre les groupes. La conclusion sera : l'homéopathie est aussi efficace qu'un traitement standard contre la maladie de Crohn. Les gros titres des journaux risquent fort d'être : "Une preuve scientifique de l'efficacité de l'homéopathie contre les maladies dangereuses."

L'astuce ici est de dramatiquement réduire la puissance de l'étude. Des études d'équivalence trop faibles tendront à (faussement) suggérer une équivalence entre les deux approches testées, un pari plus sûr pour les illusionnistes.

Expérience bidon n°3 : Une autre approche sera de conduire une étude "pragmatique". De telles études sont actuellement populaires parce que, selon leurs partisans, elles reflètent mieux la situation de la pratique clinique "dans la vraie vie". Dans cette étude, des patients chroniquement malades sont répartis aléatoirement pour recevoir soit des soins standards (le groupe contrôle) soit des soins standards plus de l'homéopathie (le groupe expérimental). La mesure principale des résultats pour cette étude pourrait être la satisfaction du patient, son bien-être, la qualité de vie ou d'autres éléments subjectifs.

Grâce aux longues rencontres régulières, et empathiques reçues par ce dernier groupe, les patients seront plus enclins à mieux se sentir et à s'améliorer. Les illusionnistes interpréteront alors ces bénéfices comme étant causés par les effets spécifiques des remèdes homéopathiques. Les gros des titres des journaux seront alors : "L'homéopathie fait la preuve de son utilité pour les patients chroniquement malades."

Le tour de passe-passe dans ce cas sera que A (les soins standards) plus B (l'homéopathie) est mieux que A seul (A < A+B) sauf, bien sûr, si B est égal à zéro. Mais des rencontres empathiques ont bien entendu un impact sur de nombreuses mesures de résultat. Si, dans les études cliniques, nous ne contrôlons pas les effets non spécifiques, il est toujours plus facile de faire en sorte qu'un traitement semble efficace, même dans le cadre d'une étude randomisée.

Expérience bidon n° 4 : cette dernière illusion est une étude animale. On prétend souvent (et à tort) que ces études ne sont pas affectées par les effets placébos. Dix rats expérimentaux reçoivent un régime dans lequel soit un produit homéopathique est ajouté, soit un placébo. Le but ici n'est pas de tester des effets thérapeutiques, mais de savoir si l'homéopathie peut causer des effets biologiques. Tous les types de biais concevables et confondants sont exclus. L'étude peut être conçue pour être complètement étanche. Les rats reçoivent les traitements et sont observés pendant plusieurs semaines. A la fin de la période, tous les rats du groupe recevant l'homéopathie sont morts, mais tous ceux du groupe contrôle sont en vie. La conclusion : l'homéopathie génère des effets biologiques, et est ainsi différentes d'un simple placebo. Les gros titres pourraient être : "Les expériences animales prouvent les principes de l'homéopathie."

Le truc est simple : il suffit de sélectionner le bon "remède" (et de cacher cela en petits caractères dans l'expérience). La "teinture mère" choisie sera de l'arsenic. Elle est pure, non diluée et très toxique, pourtant c'est bien, strictement parlant, une préparation homéopathique.

 

Conclusion

Les expériences bidon ne sont pas difficiles à monter, et il n'est pas trop compliqué de duper des gens sans esprit critique avec de tels résultats. Mais cela reste des trucs d'illusionnistes qui visent à nous tromper. Il s'ensuit que, si nous n'arrivons pas à appliquer nos capacités d'évaluation critique ou, pire encore, si nous n'avons jamais exercé ces aptitudes, les illusionnistes qui prétendent être des scientifiques peuvent devenir une menace.

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