En particulier celles relatives au contraceptifs estro-progestatifs. « Ils induisent tous des risques d’effets indésirables », rappelle le Dr Elisabeth Paganelli, secrétaire générale du SYNGOF. Comme les pilules de 3e et 4e générations, les anneaux et les patchs contiennent une combinaison d’estrogènes et de progestatifs de 3e génération. « Ces moyens contraceptifs peuvent donc présenter les mêmes risques veineux ».
« Face à la terreur déclenchée par la polémique sur les pilules de 3e et 4e générations, la Haute Autorité de Santé (HAS) ne communique pas sur le sujet des autres contraceptifs », se désole-t-elle. Inquiète d’un déplacement des prescriptions vers ces méthodes aujourd’hui moins utilisées en France, elle demande « la réunion d’un groupe d’experts pour réviser l’ensemble des recommandations qui datent déjà de 2004. Et pas uniquement sur les pilules des dernières générations ».
L’implant contraceptif et le système intra-utérin hormonal (SIU) ne dispensent pour leur part, qu’un progestatif. S’ils n’induisent pas de risque supplémentaire d’accident thromboembolique, ils peuvent en revanche provoquer de l’acné ou des migraines. Ainsi ne peuvent-ils pas être prescrits à toutes les femmes, car certaines ne les supportent pas du tout. Autre préoccupation du SYNGOF : « la pilule à l’estrogène naturel. On entend dire de plus en plus, qu’elle ne présente aucun danger. Or tous les contraceptifs combinés induisent des risques cardiovasculaires. Il ne faut notamment pas les prescrire après 35 ans si la patiente est fumeuse. »
Un référentiel de bonnes pratiques
Depuis 2007 déjà, il est recommandé de ne délivrer de pilules des 3e et 4e générations qu’en seconde intention, et aux seules femmes qui ne supportent pas les autres contraceptifs. Dans tous les cas, la prescription d’une pilule – ou d’un autre mode de contraception hormonale quel qu’il soit, doit se faire au cours d’une consultation rigoureuse, après un examen clinique et un interrogatoire fouillés. « Le risque individuel de thrombose veineuse se dépiste en fonction de l’histoire personnelle et familiale de la patiente », rappelle le Conseil national des Gynécologues et Obstétriciens français (CNGOF). Et les patientes devraient lire les notices d’utilisation pour s’informer des risques associés à la prise de ces médicaments.
Vendredi 11 janvier, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a demandé à la HAS d’« élaborer un référentiel de bonnes pratiques pour les professionnels de santé, afin que la contraception soit adaptée à la situation de chaque femme ». Peut-être est-ce là une réponse à la demande du SYNGOF…
Une étude rétrospective à valider
Révélée ce 14 janvier par le Figaro.fr, une étude menée par « un hôpital universitaire français » - sans autre précision n.d.l.r. - a fait état de 47 cas d’effets indésirables, éventuellement imputables à la prise d’un contraceptif estro-progestatif. L’ANSM confirme avoir reçu vendredi 11 janvier 2013, « de la part d’un CHU », le signalement de 24 accidents vasculaires cérébraux (AVC) et de 23 embolies pulmonaires survenus entre 1998 et 2012.
« Ces cas n’avaient pas forcément fait l’objet d’une déclaration dans la base nationale de pharmacovigilance. L’ANSM les examine avec le Centre régional de Pharmacovigilance (CRPV) responsable et les inclura dans le rapport périodique de pharmacovigilance demandé par la ministre de la Santé », indique l’ANSM. Elle invite les usagers et les professionnels à déclarer directement tous les cas d’effets indésirables.