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1 février 2013 5 01 /02 /février /2013 20:13

Les autorités sanitaires prennent une demi-mesure qui ne protège pas les patients, dans une situation aussi banale que le rhume.

Les effets indésirables des décongestionnants vasoconstricteurs utilisés pour soulager les  ymptômes du rhume, sont avérés depuis longtemps (éphédrine, naphazoline, oxymétazoline, phényléphrine, pseudoéphédrine, tuaminoheptane). Les formes nasales sont disponibles sur prescription médicale, les formes orales sont disponibles sans prescription.

Depuis les années 1990, ces médicaments ont fait l'objet de plusieurs bilans de pharmacovigilance en France, aux résultats similaires : des cas d'effets indésirables graves, voire mortels ; la persistance d'une utilisation ne respectant pas les recommandations de prise et les informations des notices.

Jusqu'à début 2013, l'Agence française des produits de santé (ANSM) a surtout modifié les notices : ajout de mentions pour limiter la durée de traitement, ou rajout de contre-indications et de mises en garde.

Fin 2012, après avoir examiné les résultats d'une actualisation des données de pharmacovigilance confirmant une énième fois ce qui était déjà connu, la Commission de pharmacovigilance de l'ANSM a recommandé le passage en prescription médicale obligatoire des médicaments à base de décongestionnants vasoconstricteurs utilisés par voie orale.

Cette mesure va dans le bon sens, mais elle n'est pas suffisante pour éviter aux patients les effets indésirables de ces médicaments utilisés dans une situation aussi banale que le rhume.

L'ANSM ne remplit pas sa mission qui est de protéger les patients : ces médicaments doivent être retirés du marché.

©Prescrire 1er février 2013

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1 février 2013 5 01 /02 /février /2013 20:11
Progrès en berne, mesures timides de protection des patients

En 2012, les progrès thérapeutiques ont été minimes, 15 nouveaux médicaments ou nouvelles indications sont dangereux.

En 2012, encore peu de progrès sont à noter parmi les nouveaux médicaments et nouvelles indications ; et la plupart des 18 progrès notés sont minces, sans changement important pour les patients.

Année après année s'accumulent de nombreux médicaments sans intérêt démontré par rapport à ceux dont on dispose. Plus inquiétant encore, environ une nouveauté sur cinq a une balance bénéfices-risques défavorable et est à éviter. Ces médicaments, qui n'auraient pas dû être autorisés dans ces indications, s'ajoutent à de nombreux autres déjà sur le marché que les autorités de santé auraient déjà dû retirer, dont certains depuis longtemps.

Quelques mesures bénéfiques pour les patients ont été prises par les autorités de santé, notamment en termes de retraits du marché ou de déremboursements justifiés par les risques, mais cela n'est pas suffisant.

Faire progresser la politique du médicament dans le sens de l'intérêt des patients et de tous les citoyens nécessite toujours :

  • d'augmenter notablement le financement de la recherche clinique indépendante des firmes ;
  • de mettre en place un corps d'experts indépendants ;
  • de rendre obligatoire une comparaison des nouveaux médicaments avec les traitements de référence ;
  • de garantir la qualité et la sécurité des conditionnements des médicaments afin de prévenir les erreurs médicamenteuses ;
  • de développer la transparence des autorités sanitaires, notamment en garantissant un accès aux données des essais cliniques et de pharmacovigilance ;
  • de financer la formation initiale et continue des soignants indépendamment des firmes ;
  • de mieux reconnaître et dédommager les victimes de médicaments.

©Prescrire 1er février 2013

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1 février 2013 5 01 /02 /février /2013 20:08

 

Trop de conditionnements sont dangereux pour les enfants. Trop de notices sont incomplètes sur les effets indésirables, protégeant mal les patients les plus fragiles.

Dans le cadre de ses synthèses sur les nouveaux médicaments ou d'actualités sur les modifications de médicaments existants, Prescrire analyse méthodiquement leur conditionnement, soit environ 150 par an. Cela permet de repérer les conditionnements de qualité et ceux sources de confusions voire de dangers, pour en informer les soignants. Tous les aspects des conditionnements sont analysés : les étiquetages des boîtes, plaquettes, flacons, seringues, etc. ; les dispositifs fournis dans les boîtes pour la préparation ou l'administration des médicaments ; les éléments de fermeture tels que les bouchons ; ainsi que la capacité informative des notices au regard des modalités d'usage, des effets indésirables, etc.

Le Palmarès du conditionnement souligne de manière flagrante la mauvaise qualité générale des conditionnements des nouveautés, au point qu'aucune Palme du conditionnement n'est décernée en 2012. Plusieurs conditionnements au contraire ont mérité un Carton jaune (4 conditionnements) ou un Carton rouge (10 conditionnements) : défaut d'information par l'absence du vrai nom du médicament, la dénomination commune internationale (DCI), sur des plaquettes ; dangers pour les enfants à naître à cause de notices ambiguës pour la grossesse ; dangers pour de jeunes enfants à cause de médicaments plus ou moins toxiques insuffisamment sécurisés, etc.

Les firmes et les agences du médicament ont le devoir d'initier un vaste chantier de sécurisation des conditionnements, en pensant notamment aux enfants et aux autres patients vulnérables : interdire les flacons sans bouchon sécurité ; faire tester les bouchons-sécurité à l'épreuve des enfants ; imposer des plaquettes sécurisées pour les médicaments les plus dangereux ; renforcer les mentions de surdosage dans les notices et promouvoir des études par les Centres antipoison sur les intoxications accidentelles.

©Prescrire 1er février 2013

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1 février 2013 5 01 /02 /février /2013 20:06
De trop rares progrès pour les patients

Deux médicaments sont "Cités au Palmarès". Le Palmarès Prescrire 2012 ne comporte aucun médicament "Pilule d'Or", ou "Inscrit au Tableau d'Honneur".

Le Palmarès des médicaments de Prescrire récompense chaque année les nouveaux médicaments, ou nouvelles indications de médicaments déjà sur le marché, qui représentent un progrès tangible pour les patients. Élaboré en toute indépendance par la Rédaction, le Palmarès résulte de l'analyse des données disponibles sur les nouveautés réalisée et publiée par Prescrire durant l'année écoulée.

Un tri minutieux permet de distinguer les médicaments selon l'importance du progrès thérapeutique. L'amélioration apportée par la nouveauté peut consister en un supplément d'efficacité, en une moindre fréquence ou une moindre gravité des effets indésirables (à efficacité similaire), ou en une possibilité d'administrer le traitement plus simplement ou plus sûrement.

En 2012, à nouveau, le Palmarès des médicaments ne comporte pas de Pilule d'Or. De plus, aucun nouveau médicament ni aucune nouvelle indication d'un médicament déjà commercialisé n'apporte assez de progrès pour justifier une inscription au Tableau d'honneur.

Deux médicaments ont contribué à améliorer, modérément, la prise en charge de certains patients et sont donc Cités au Palmarès : l'abiratérone (Zytiga°) en troisième intention dans le cancer métastasé de la prostate ; le bocéprévir (Victrelis°) en association avec les traitements usuels de certaines hépatites C chroniques. Ces deux médicaments ont une certaine efficacité mais aussi des effets indésirables importants, qui limitent leur intérêt.

Ces deux progrès, modérés, reflètent une année 2012 décevante pour les patients et les soignants en attente de nouveautés apportant de réels progrès thérapeutiques.

©Prescrire 1er février 2013

"Les Palmarès Prescrire 2012" Rev Prescrire 2013 ; 33 (352) : 87-90. (pdf, accès libre)

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1 février 2013 5 01 /02 /février /2013 20:04
Pour mieux soigner : des médicaments à écarter

 VIDÉO  Trop de médicaments à balance bénéfices-risques défavorable sont commercialisés. Prescrire publie une série de médicaments à écarter des soins, et à remplacer par de meilleures solutions, en attendant que les autorités de santé les retirent du marché.

Au moment de choisir parmi les médicaments pour tel ou tel problème de santé, la prudence est de préférer les plus éprouvés, ceux dont les effets nocifs sont rendus acceptables par une efficacité démontrée sur des conséquences concrètes.

Mais chaque année, de nombreux nouveaux médicaments sont autorisés, malgré l'absence de preuve d'un progrès par rapport aux médicaments de référence. Parfois, ils sont en pratique moins efficaces ou plus nocifs. Mais en général, une promotion massive leur assure quand même une image positive aux yeux des soignants et des patients.

Pour d'autres médicaments, plus anciens, les espoirs initiaux d'efficacité sont déçus par les avancées de l'évaluation. Ou bien leurs effets indésirables s'avèrent plus importants qu'on ne le pensait.

Au final, pour ces divers motifs, de nombreux médicaments sont utilisés, alors qu'ils sont plus dangereux qu'utiles, ou que d'autres médicaments leur sont préférables.

Malheureusement, les données en défaveur des médicaments et les mises en garde contre les médicaments dépassés sont peu audibles, noyées dans le flot de la promotion, comme le montre l'exemple des pilules estroprogestatives de troisième génération.

Les soignants de première ligne qui veulent agir dans l'intérêt premier des patients se retrouvent en difficulté, à contrecourant de l'opinion de nombreux spécialistes, des autorisations de mise sur le marché, des décisions de remboursement des assureurs maladies, et de certains articles de la presse grand public.

En agissant par demi-mesures et en laissant des médicaments plus dangereux qu'utiles sur le marché, les autorités de santé ne font pas leur travail de protection des patients.

En pratique, dans de nombreux domaines, bien au-delà de celui des pilules contraceptives, un trop grand nombre de personnes prennent des médicaments qui ne sont pas les meilleurs choix possibles, parce qu'il existe des médicaments aussi efficaces et avec moins d'effets indésirables, ou parce que des solutions non médicamenteuses sont disponibles et préférables.

Sur la base des analyses publiées dans Prescrire de 2010 à 2012 (concernant les nouveaux médicaments, mais aussi d'anciens), Prescrire rassemble dans son numéro de février (et en accès libre en cliquant le lien ci-dessous) une série de plusieurs dizaines de médicaments plus dangereux qu'utiles, à écarter des soins et à retirer du marché.

Les patients et les soignants ont intérêt à réviser les traitements en cours pour écarter ces médicaments plus dangereux qu'utiles, et à préférer les traitements éprouvés. Sans attendre que les autorités décident enfin les retraits du marché qui s'imposent au vu des données d'évaluation.

Dans cette série, il s'agit :

  • de médicaments qui exposent à des risques disproportionnés par rapport aux bénéfices qu'ils apportent ;
  • de médicaments anciens dont l'utilisation est dépassée, car d'autres ont une balance bénéfices-risques plus favorable ;
  • de médicaments récents dont la balance bénéfices-risques s'avère moins favorable que celle de médicaments plus anciens ;
  • de médicaments dont l'efficacité n'est pas prouvée au-delà d'un effet placebo, et qui exposent à des dommages disproportionnés ;
  • d'associations à doses fixes, qui cumulent l'exposition aux effets indésirables et aux interactions des médicaments qui les composent, sans apporter de gain notable d'efficacité.

Dans tous les cas, Prescrire signale une meilleure option disponible.

Ce dossier a pour objectif d'aider les soignants à mieux soigner les patients, en prenant en compte les résultats d'une évaluation clinique des médicaments rigoureuse et indépendante. Il a aussi pour but d'interpeller les autorités pour prioriser leurs efforts au service de la santé publique. Et les inciter à prendre les mesures qui protègeront vraiment les patients.

©Prescrire 1er février 2013

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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 19:19
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 Les autorités sanitaires font-elles correctement leur travail en France ? Non, si l'on en croit « Prescrire ». La revue dévoilera ce jeudi sa liste des « médicaments plus dangereux qu'utiles », ceux pour lesquels elle a demandé aux pouvoirs publics le retrait en raison des risques sanitaires disproportionnés qu'ils présentent par rapport aux bénéfices qu'ils apportent. « Certains sont nouveaux, d'autres sont plus ou moins anciens mais encore autorisés, disponibles et promus » regrette Prescrire dans un courrier adressé il y a quelques jours à ses abonnés pour annoncer cette opération.

Cette liste noire, qui compile les alertes lancées par la revue depuis 2010, fera l'objet d'un dossier spécial à paraître dans le numéro daté de février. Exceptionnellement, ces informations seront publiés en libre accès sur son site Web.

Interpeller l'administration

Une véritable opération de communication qui vise à interpeller les pouvoirs publics accusés par la revue d'exposer les patients à des risques injustifiés « notamment sous la pression d'intérêts particuliers. »

Hasard du calendrier, l'initiative intervient alors que l'Agence nationale de sécurité du médicament annonce la suspension de Diane 35, un antiacnéique également prescrit hors AMM comme contraceptif, mais qui présente selon l'ANSM un rapport bénéfice sur risque insuffisant. En 1982, « Prescrire » alertait la communauté médicale sur les « risques de voir ce médicament antiacnéique [Diane, commercialisé 5 ans avant Diane 35] devenir un contraceptif largement prescrit. » C'est visiblement ce qui s'est passé.

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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 19:05

Les contraceptifs oraux (pilules) contenant un progestatif dit de 3e génération exposent à des risques thromboemboliques veineux connus depuis les années 1990. Leur déremboursement est enfin annoncé.

Les contraceptifs oraux (pilules) contenant des hormones progestatives dites de 3e génération tels que le désogestrel ou le gestodène exposent à un risque thromboembolique veineux environ deux fois plus élevé que les pilules à base de lévonorgestrel. Ce risque connu depuis les années 1990 a été signalé par Prescrire à maintes reprises, auprès de ses abonnés et publiquement.

En France, fin 2012, certains de ces contraceptifs à base de progestatif dit de 3e génération sont remboursables par la Sécurité sociale.

Mi-2012, la Commission de la transparence (Haute autorité de santé) a enfin pris en compte ce surcroît de risque d'accident veineux et baissé de "important" à "insuffisant la cotation du SMR (service médical rendu) de ces contraceptifs". Suite à cet avis, le Ministère de la santé a annoncé le déremboursement des contraceptifs à base de progestatif dit de 3e génération, d'abord à compter du 30 septembre 2013, puis à compter du 1er mars 2013.

D'autres contraceptifs hormonaux, tels ceux à base de drospirénone, exposent à des risques similaires.

Dans l'intérêt des femmes, les autorités de santé ont à effectuer un tri radical des spécialités contraceptives à garder sur le marché.

Dans l'attente de ce tri, pour les femmes désireuses d'une contraception, les soignants ont intérêt à leur expliquer qu'il vaut mieux se passer des contraceptifs à base de progestatif dit de 3e génération ou à base de drospirénone, et choisir des contraceptifs de référence ou un autre mode de contraception efficace, tels qu'un dispositif intra-utérin.

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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 18:56

Le Point.fr - Publié le 30/01/2013 

Plus d'accidents qu'avec les pilules, moins d'efficacité contraceptive, un effet relatif sur l'acné et une molécule inquiétante. Un cocktail explosif...

Photo d'illustration.

Photo d'illustration. © Sipa

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L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) vient enfin d'annoncer la suspension de Diane 35 et de ses génériques d'ici à trois mois. Ce médicament est pourtant sur le marché depuis une trentaine d'années, durant lesquelles les preuves de ses dangers se sont accumulées...

Ses dangers sont connus depuis dix ans

Aujourd'hui, on "découvre" qu'elle est dangereuse. Pourtant, les risques de phlébites et d'embolies qu'elle peut provoquer sont connus depuis plus de dix ans : sept fois plus que pour une femme sans traitement et trois à quatre fois plus qu'avec une pilule de deuxième génération. En 2003, le Journal de l'Association médicale du Canada mettait déjà en garde contre le cyprotérone, la molécule utilisée dans Diane 35. L'année précédente, la Commission de sécurité des médicaments britannique avait lancé le même avertissement, conseillant de ne pas dépasser trois à quatre mois de traitement et soulignant que ce médicament était contre-indiqué chez les femmes avec des antécédents de thrombose veineuse. Elle évoquait aussi un risque cardiaque majoré chez les femmes qui souffrent d'acné.

"Si la pilule était dangereuse, ça se saurait"

Un de ses dangers est sans doute qu'elle a été sous-estimée par les médecins et les patientes. L'histoire de Marjorie est un exemple très parlant. Jeune femme svelte à l'hygiène saine et sans tabac, elle prenait Diane 35 depuis ses 16 ans. Le gynécologue de sa mère lui avait prescrit comme première contraception. "Il y a une pilule qui est très bien et qui plaît aux jeunes filles, car elle traite en plus l'acné", lui avait-il expliqué. "Je n'avais pas spécialement de boutons, nous confie Marjorie, mais j'étais ravie !" Six ans plus tard, en juin 2006, la jeune femme se réveille un matin avec une vision floue, un fort mal de tête et des vomissements, puis son bras gauche s'engourdit. L'IRM qu'elle passera 24 heures plus tard révélera alors un accident vasculaire cérébral (AVC). Le rapport de l'hôpital mentionnera comme seul facteur de risque Diane 35, même si on ne lui dit pas explicitement que c'est la cause. "Depuis, je suis restée sept ans sans vraiment savoir, déplore-t-elle. Tous les médecins à qui j'ai expliqué cet accident m'ont ri au nez. Allons, si c'était la pilule, on le saurait, me disaient-ils. Aujourd'hui, poursuit-elle, je suis en colère. C'est hallucinant, cet énorme business et ce marketing : la présentation ressemblait vraiment à une plaquette de pilules. Et pour l'effet anti-acné, merci. Quand j'ai arrêté, j'ai eu pendant 18 mois des boutons partout comme jamais je n'avais eus !" Marjorie n'est pas un cas isolé, elle a d'ailleurs décidé de rejoindre les 200 autres victimes qui vont porter plainte contre Diane 35 et ses génériques.

Les accidents surviennent souvent la première année du traitement

L'Association des victimes de l'embolie pulmonaire a recueilli 500 témoignages d'accidents liés aux pilules dans lesquels Diane 35 figure en bonne place. Il s'agit souvent de jeunes filles qui ont commencé le traitement depuis quelques mois ou de mamans qui la prennent depuis des années avec des interruptions lors des grossesses. Or plusieurs études ont souligné une augmentation des risques durant la première année ou lors des reprises après des interruptions. Ainsi, Blandine a ressenti des essoufflements deux mois après avoir commencé Diane 35... puis des étourdissements, des palpitations, des pertes de connaissance et des vomissements. Elle est restée trois jours en réanimation à la suite d'une embolie pulmonaire. Son médecin traitant et le médecin de l'hôpital refuseront d'établir une déclaration de pharmacovigilance. Laetitia, quant à elle, a passé huit jours en réanimation cardiaque à la suite d'une embolie. Elle prenait Diane 35 depuis 12 ans avec des arrêts à chaque grossesse et ne fumait pas. Elle doit sa vie aux réflexes de son mari infirmier...

Insupportables maux de tête

Au-delà des risques vasculaires et thrombotiques, la liste des effets secondaires du médicament est longue. Les maux de tête "insoutenables", "à se taper la tête contre les murs", reviennent souvent dans les témoignages, sans pour autant vraiment alerter ni les femmes ni leurs médecins. La notice du médicament invite pourtant à arrêter le traitement et à consulter immédiatement "en cas de maux de tête importants et inhabituels" ou aussi en cas de "troubles visuels", d'une "élévation de la tension artérielle", d'une "douleur au mollet" ou d'une "difficulté respiratoire". Parmi les autres plaintes récurrentes des utilisatrices de Diane 35, on retrouve l'augmentation du taux de cholestérol, des problèmes circulatoires, de prise de poids, une anxiété inexpliquée, une sécheresse vaginale rendant les rapports douloureux et, pour couronner le tout, une libido en berne ! Rien d'étonnant quand on sait que l'acétate de cyprotérone, la molécule contenue dans Diane 35, est prescrit à hautes doses aux délinquants sexuels sous le nom d'Androcur (100 mg).

L'Androcur, même molécule, mêmes dangers

L'Androcur est parfois associé à Diane 35 pour en renforcer l'effet. Il est aussi souvent prescrit seul en association avec un oestrogène, ce qui équivaut alors à Diane 35 en plus dosée. Sa forme la plus courante (50 mg) a fait l'objet de 142 000 prescriptions, dont 23 % à visée contraceptive, reconnaît la Haute Autorité de santé (HAS) dans un avis qu'elle a publié le 19 décembre 2012 dernier. Malgré des effets indésirables lourds (tumeurs au foie, méningiomes multiples en cas d'utilisation prolongée, thrombose, AVC, humeur dépressive, affections du système immunitaire...), la HAS maintient le rapport bénéfice/risque favorable du médicament. Les indications thérapeutiques autorisées sont le traitement palliatif du cancer de la prostate et les cas de pilosité excessive chez la femme. Comme pour Diane 35, l'ambiguïté est entretenue sur son utilisation contraceptive dans la notice et une personne sur quatre prend donc ce médicament comme une pilule. Il est 25 fois plus dosé en acétate de cyprotérone que Diane 35.

Grossesses

Enfin, dernier risque présenté par Diane 35 et non des moindres : la grossesse non désirée. Ce médicament étant référencé uniquement pour le traitement de l'acné, aucune véritable étude sur son efficacité contraceptive n'a jamais été fournie. Alors qu'on leur avait prescrit comme contraceptif, de nombreuses femmes reconnaissent avoir été enceintes sous Diane 35. Un comble !

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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 18:53

Par figaro iconJudith Duportail - le 30/01/2013

PORTRAIT - Ancien médecin généraliste, romancier et enseignant au Canada, Martin Winckler a répondu à plus de 10.000 mails de femmes s'interrogeant sur leur contraception.

Que faire si je prends une pilule 3e ou 4e génération? Mon stérilet peut-il m'empêcher de maigrir? Suis-je obligée de me montrer nue devant un gynécologue? L'ancien médecin généraliste, auteur de La maladie de Sachs et du Choeur des femmes, Martin Winckler s'efforce de répondre à toutes ces questions sur son site Internet. Le Français de 58 ans Marc Zaffran, de son vrai nom, crée Winckler's webzine en 2003, après avoir été chroniqueur pendant un an sur France Inter. «Un auditeur de l'émission, qui était webmestre, m'a proposé son aide», raconte-t-il. Il signe Martin Winckler en hommage à Georges Perec, du nom d'un des personnages de La vie, mode d'emploi.

Depuis la création du site, plus de 10.000 femmes lui ont adressé des mails pour lui faire part de leurs interrogations. Il a depuis publié chaque réponse, qu'il accompagne de références scientifiques. Médecin mais aussi oreille attentive, parmi tous les courriers qu'il a reçus se trouvent de nombreux témoignages de la part de femmes qui se sont senties jugées par le corps médical. «On les culpabilise à 35 ans de ne pas vouloir d'enfants, on les accuse de se retrouver enceintes quand elles en ont 22, on les juge quand elles ont plusieurs partenaires, on les regarde avec un drôle d'air si elles attrapent une MST», regrette Martin Winckler. «La grande majorité des médecins sont misogynes et ne prennent pas au sérieux ce que leur disent leurs patientes», soupire-t-il.

«Je croyais que les femmes avortaient parce qu'elles faisaient n'importe quoi»

Fils de médecin, Martin Winckler s'intéresse particulièrement à la contraception depuis son passage dans un centre de planification entre 1984 et 2008, où il a pratiqué des avortements. «J'ai pris conscience de combien les femmes manquaient d'information. Avant, je croyais que les femmes avortaient parce qu'elle faisaient n'importe quoi, étaient irresponsables. J'ai compris qu'elles avortaient parce qu'elles étaient mal informées.» Il publie en 2007 Contraception mode d'emploi, dans lequel il alerte sur les risques des pilules de troisième et quatrième génération. «J'ai aussi parlé des risques de Diane 35 sur mon site dès 2003», s'insurge Martin Winckler.

Son site totalise aujourd'hui autour de 100.000 visiteurs uniques par mois. Il continue de le tenir à côté de son activité d'enseignant à Montréal. «J'écris environ deux articles par semaine», indique-t-il. A côté du courrier des lectrices, Martin Wincler poste aussi des éditos, dans lesquels il se montre très sévère envers le corps médical. Il lui reproche pêle-même son manque de curiosité, d'humilité, et sa trop grande dépendance aux laboratoires pharmaceutiques. «Le problème de Diane 35 a été signalé au Canada par les services de santé en 2002, un scandale similaire à celui que nous vivons aujourd'hui en France a éclaté en 2005. Mais bien sûr, les médecins français ne s'y sont pas intéressés, alors qu'Internet existe! Les médecins n'ont aucune excuse pour ne pas être au courant», peste-il. Ses prises de position polémiques lui attirent parfois la colère de ses confrères, qui lui reprochent d'être donneur de leçons. «Tu fais chier, Winckler», écrit un médecin généraliste sur son blog. Réponse de l'intéressé: «Je fais chier, mais j'assume».

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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 14:09
Créé le 29-01-2013

Pour l'auteur du "Guide des 4.000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux", les pilules de 4e génération "doivent être écartées du marché immédiatement".

 

"La ministre n'est pas en France et d'ailleurs quand elle y est ça ne change rien", clame le Pr Even. (MIGUEL MEDINA/AFP)

"La ministre n'est pas en France et d'ailleurs quand elle y est ça ne change rien", clame le Pr Even. (MIGUEL MEDINA/AFP)

Le professeur Philippe Even, médecin pneumologue francais, président de l'Institut Necker à Paris, et l'un des premiers à avoir pris position contre les pilules 3e et 4e génération*, a accusé mardi 29 janvier la ministre de la Santé Marisol Touraine d'être "absente" du débat sur les dangers de la pilule Diane 35, et de ne pas l'avoir interdite.

Interdire ? "Rien de plus simple"

Pourtant, a-t-il estimé sur Europe 1, "il n'y a pas plus simple" que d'interdire cette pilule. "Les 4es générations comme Diane 35 doivent être écartées du marché immédiatement sans se préoccuper de la position de la commission européenne", a-t-il insisté, en préconisant le retrait de "toutes les copies" (génériques), dont celles émises par le laboratoire Servier, "encore présent".

"Malheureusement, a-t-il poursuivi, nous n'avons pas de ministère de la Santé et nous n'en avons pas eu souvent. Ce grand ministère a toujours été associé à un autre (...), il a le plus gros budget de l'Etat, mais ce budget est géré par le ministre du Budget et pas par le ministre de la Santé (...). La ministre n'est pas en France et d'ailleurs quand elle y est ça ne change rien". "Quand elle est présente elle est tout aussi absente que quand elle est au Brésil".

"J'ai vu passer 350 embolies pulmonaires par an"

Le médecin a également mis en cause sa propre responsabilité et celle des médecins qui n'ont pas communiqué assez tôt sur le sujet. "J'ai dirigé pendant 30 ans le principal centre de traitement des embolies pulmonaires à Paris. J'en ai vu passer 350 par an. J'ai vu des jeunes femmes se trouver dans cette situation. J'ai eu le grand tort de ne pas communiquer sur ce sujet. Beaucoup de médecins ont fait la même chose, il y a aussi de leur part une vraie responsabilité".

* Il est l'auteur, avec Bernard Debré, du "Guide des 4.000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux" (Le Cherche-Midi). 

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